Michel Claude Marc HORGNIES (1931-1982)


Photo de Michel Horgnies en 1959
Collection privée de Caroline Horgnies-Guillemin

Fils de Marc HORGNIES, chef d'atelier, et de Louise THIBAUT.

Après des classes préparatoires au lycée Saint-Geneviève à Versailles, il entre à l'Ecole Polytechnique (promotion 1950, entré en 3/2, sorti classé 4ème) puis à l'Ecole des Mines de Paris (entré le 12/10/1953, sorti le 24/8/1955 classé 2ème sur 8 ingénieurs-élèves du corps). Corps des mines.

Il épousa Cécile de LA MORINERIE le 19/9/1953, soeur de Benoît Marie de LA MORINERIE (X 1951), dont l'ancêtre Ours Pierre Armand DUFRENOY fut un éminent géologue, académicien et directeur de l'Ecole des Mines. Michel et Cécile eurent 4 enfants : Laure Hélène (Mme Patrick PERRIN), Jacques (ingénieur de l'Ecole Centrale de Paris, décédé en 1986), Caroline (Mme Philippe GUILLEMIN), cadre commercial, et Luc, artiste peintre, diplômé de l'Ecole des Beaux Arts de Paris.

De 1956 à 1964 il est ingénieur "ordinaire" du corps des mines dans l'arrondissement minéralogique de Metz et donne des cours à l'École pratique des mines de Thionville. Devenu ingénieur en chef, il dirige l'arrondissement minéralogique de Clermont-Ferrand (1964-1971) puis celui de Lyon (1971-1979), devenu service l'industrie et des mines de Rhône-Alpes. Malgré son souhait de rester à Lyon, il ne peut pas conserver le poste en raison de sa nomination comme ingénieur général des mines, grade incompatible avec l'emploi de chef de service de l'industrie et des mines.

A partir de 1979, il revient à Paris (Yves MARTIN lui succède à la tête du Service de l'Industrie et des Mines qui devient la DRIRE de Rhône-Alpes). Il est président de la commission des carrières et du comité de gestion de la taxe parafiscale sur les granulats. Il est aussi membre du conseil d'administration des houillères du bassin du Centre et du Midi. Cardiaque, il meurt d'un infarctus.

Grand travailleur et fervent partisan d'un Etat central fort, Michel HORGNIES était conscient d'appartenir à une espèce en voie de disparition : les ingénieurs du corps des mines qui firent toute leur carrière dans un service régional de contrôle. Il considérait également que la pire insulte que l'Administration puisse faire à un membre du corps en province était de le nommer ingénieur général, ce qui signifiait un retrait des responsabilités opérationnelles et une mutation à Paris. Il était vigilant et même méfiant vis-à-vis de l'extension des interventions du ministère de l'industrie dans des domaines économiques. Il aurait préféré infléchir l'action du corps des mines dans ses compétences d'origine, à savoir le contrôle technique des mines et de l'industrie.


Michel Horgnies 14 décembre 1931 - 7 juin 1982
par Vincent CLERMONT et Marcel REGARD

Michel Horgnies nous a quittés. Son coeur, sévèrement atteint en février 1980, n'a pas résisté à une nouvelle crise foudroyante.

Entré en 1950 à Polytechnique, et sorti dans le Corps des Mines, il choisit de faire son année de stage 1955-56 comme ingénieur du fond à Hénin-Liétard, sachant qu'il trouverait dans l'un des métiers les plus exigeants au point de vue humain le sens du contact vivant et quotidien avec le concret.

Nommé à l'Arrondissement de Metz le 1er octobre 1956, il s'y consacre pendant près de 8 ans, avec des responsabilités de plus en plus étendues, aux mines de fer. Sa compétence fait de lui l'un des principaux artisans du règlement des mines de fer, ainsi que du titre "explosifs" au règlement général des mines "autres". Parallèlement il est le maître d'oeuvre du plan quinquennal 1960-1965 pour les mines de fer, modérant et rendant cohérentes les prévisions individuelles des différentes mines.

Promu ingénieur en chef le 1er juillet 1964, il est aussitôt chargé de l'Arrondissement minéralogique de Clermont-Ferrand où il sert près de 7 ans. Il doit y faire face au début de la récession des houillères d'Auvergne et au développement rapide des mines d'uranium, ce qui ne l'empêche pas de se pencher sur une activité aussi traditionnelle que le thermalisme ; une approche scientifique rationnelle permettait ainsi dans le bassin de Vichy St Yorre de remplacer 250 sources incertaines, difficiles et mal protégées par une douzaine de forages sains, surs et rentables. Mais surtout, il amorçait la mutation du Service vers les tâches nouvelles, environnement et économie industrielle, en fixant les orientations et en y préparant les agents du service.

Son expérience et sa réussite le faisaient nommer le 16 mars 1971 à la tête de l'Arrondissement de Lyon, l'un des plus importants de France. Là, pendant près de 8 ans 1/2, il a conduit avec un succès éclatant la plus importante mutation qu'aient connue les services extérieurs du ministère. C'est ainsi, que l'effectif des agents de responsabilité a plus que triplé en 8 ans. Il pouvait dire dans son discours d'adieux :

"A partir d'un service dont la taille, fort moyenne, était à l'échelle de ce qu'était alors dans la région le poids de nos domaines restreints de responsabilité, nous avons fait ensemble un Service à la taille de ce que l'extension de nos responsabilités à tous les aspects de la vie industrielle exige dans la première région industrielle de France".

Dès le départ, prise en charge ordonnée de la responsabilité de l'environnement industriel, mise en place du nouveau régime des carrières, création de 3 groupes de subdivisions. Puis, en 1974, création de la division de l'utilisation de l'énergie ; en 1976 installation de la division du développement industriel et mise en place de la division du contrôle de l'électricité ; en 1977 implantation, pour la première fois en France, d'une division du contrôle des installations nucléaires. [Note de R. Mahl : la division du développement industriel était plus ancienne, j'en ai été responsable de septembre 1974 à décembre 1976, et Yves Cousin m'y avait précédé ; il est vrai que les effectifs furent renforcés en 1977 à l'occasion de l'arrivée d'un nouvel adjoint, Jacques Boissé].

Promu ingénieur général des mines au 1er janvier 1979 et affecté au Conseil Général des Mines au 1er septembre 1979, il y est aussitôt chargé de la Présidence de la Commission des Carrières et du Comité de gestion de la taxe parafiscale sur les granulats. Il s'y est consacré à la difficile conciliation des intérêts parfois contradictoires qui s'attachent à l'exploitation des carrières et abordant franchement les difficultés, est parvenu à donner une autorité accrue aux initiatives et aux décisions du Comité de gestion.

La caractéristique principale de cette vie professionnelle a ainsi été la durée, 7 à 8 ans dans chaque poste, qui lui a permis dans chaque cas une action en profondeur appuyée sur la connaissance des hommes et la constitution d'équipes solides, efficaces et responsables. Plus encore que d'une réussite technique, sa carrière laissera le souvenir de la réussite humaine, et des liens qu'il aura tissés avec ses patrons, ses collègues et ses collaborateurs.

Michel Horgnies était en effet passionné de vérité et de franchise. Cette passion l'obligeait à ne rien laisser de côté qui pouvait être significatif ni chez les hommes, ni dans les choses. Elle lui imposait d'énoncer avec rigueur et précision les observations d'un esprit d'une lucidité exceptionnelle, sans hésiter à exprimer les critiques qui lui semblaient devoir l'être. Mais ses critiques n'étaient jamais blessantes, car elles se plaçaient à une telle hauteur de vue, et elles s'accompagnaient toujours d'un tel respect de l'interlocuteur, d'une telle ouverture à l'opinion d'autrui, que les susceptibilités les plus vives étaient rassérénées.

Marié avant son entrée à l'Ecole des Mines, il avait quatre enfants.


Photo de Michel Horgnies publiée en couverture du numéro 195 de Carrières et Matériaux, aout-sept. 1981
lorsque Michel Horgnies présidait la Commission des carrières et le Comité de gestion de la taxe parafiscale sur les granulats