par Michel-Louis LEVY
Rédacteur en Chef
des Annales des Mines
du développement durable |
TRANSPORTS ROUTIERS DE MARCHANDISES
ET DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE : UNE NECESSITE INCONTOURNABLE
?
par Maurice Bernadet
Laboratoire d'économie
des transports, Lyon
Face au « tout route » qui
suscite des oppositions croissantes, de nombreuses propositions sont avancées
qui permettraient de réduire la place du transport routier de marchandises
et de développer les modes « alternatifs ». Une analyse
rigoureuse, toutefois, conduit à reconnaître que la croissance
du mode routier dans tous les pays européens développés
est liée à des phénomènes structurels d’évolution
de nos systèmes de production et de distribution, de sorte que réaliser
le « découplage relatif » de la croissance et du transport
routier, implique des efforts à long terme, certainement coûteux,
parce qu’ils devront aller à l’encontre des tendances spontanées.
DROIT AU TRANSPORT : OU EN EST-ON ?
QUELQUES ENSEIGNEMENTS DU PROGRAMME
DE RECHERCHE
“ DEPLACEMENTS ET INEGALITES ” Puca/Predit
1999-2002
par Bernard Duhem
Secrétaire permanent
du Predit
et Patrice Aubertel
Chargé de mission
au Paca
En France, pendant longtemps, parler de
transports et de mobilité des personnes à faibles ressources
a sous-entendu, quasi systématiquement, l’usage des transports en
commun. Or il apparaît désormais que transports en commun
et voitures particulières sont deux modes complémentaires
à mobiliser de concert. La voiture gage de liberté ? Oui
en tant qu’élément de choix. Mais il y a ceux qui peuvent
choisir et les autres. La voiture a aussi ses captifs
LES ACCIDENTS DE LA CIRCULATION DANS LE MONDE ET LEURS CONSEQUENCES
par Jean Chapelon
Observatoire national
interministériel
de sécurité
routière
Il est possible, en extrapolant à
partir de données connues, d’évaluer à près
de 540 000 le nombre annuel de tués dans des accidents de la circulation
dans le monde. S’il faut s’attendre à une aggravation de la situation
dans les pays en voie de développement, on peut penser, même
si ce point fait controverse, que les progrès des pays riches pourront
continuer encore longtemps grâce au renforcement des automatismes.
Un enjeu des années futures est d’améliorer les connaissances
de l’insécurité routière grâce à des
systèmes d’information plus complets sur les causes et les conséquences
médicales des accidents.
EXISTE-T-IL DES SEUILS DE SATURATION DE LA MOBILITÉ DES PERSONNES ?
par Francis Papon et Jean-Loup
Madre
Inrets-Dest
La circulation des personnes ne cesse de
croître avec le développement économique : nous parcourons
plus de kilomètres dans le même laps de temps, et nous pratiquons
nos activités quotidiennes dans des lieux plus éloignés
de notre domicile. Plus rapides, nos moyens de transport, notamment la
voiture particulière, sont hélas plus nuisants et peu compatibles
avec un développement durable. Y a-t-il des limites propres au fonctionnement
du système de transport, des limites économiques, des limites
spatiales, des limites démographiques, sociales ou culturelles à
cette croissance de la mobilité ?
TENDANCES LOURDES, CONSEQUENCES ET INFLEXIONS
POSSIBLES DU TRAFIC ROUTIER
par Jean Delsey
Inrets
(Institut national de
recherche sur les transports et leur sécurité)
La forte amélioration du véhicule
automobile, en termes de performances et de confort, conjuguée à
une élévation lente mais régulière du niveau
de vie, qui permet de disposer de véhicules performants, confortables
et relativement économes en carburant n’est-elle pas la véritable
cause de l’accroissement du trafic routier ? Pour réduire cette
croissance, des inflexions restent possibles, qui concernent la technique
des véhicules, mais, surtout, la mise en place de réglementations
relatives aux véhicules et à l’aménagement du territoire.
TRANSPORTS ET DEVELOPPEMENT DURABLE
: VERS DES POLITIQUES
INNOVANTES EN MILIEU URBAIN
par Michel Rousselot
Les grands enjeux du développement
durable posent de redoutables défis aux responsables des politiques
de transports. En milieu urbain, la contradiction s’aggrave entre la dispersion
de l’habitat et la mobilité d’une part, et la volonté de
limiter la pollution, la congestion, les émissions de gaz à
effet de serre d’autre part. Des politiques de transports résolument
innovantes supposent la remise en question des perspectives à long
terme et, même, des modes de vie. Ce qui nécessite l’ouverture
d’un débat public, lui-même alimenté par des visions
novatrices de la ville du futur. Comment conduire un tel débat ?
FUTURES EVOLUTIONS DES MOTORISATIONS DANS L'AUTOMOBILE
par Philippe Pinchon
Institut français
du pétrole
Un des défis majeurs d’aujourd’hui
est celui de la maîtrise de l’impact de l’automobile sur l'environnement
et particulièrement sa contribution aux émissions de gaz
à effet de serre, au premier rang desquelles le gaz carbonique.
De nombreux leviers doivent être activés pour rendre l'automobile,
et plus généralement le transport routier, compatible avec
le développement durable. Les innovations et les progrès
technologiques sont amenés à jouer un grand rôle, particulièrement
pour ce qui concerne les systèmes de motorisation.
TRANSPORT ROUTIER : DES CARBURANTS TRADITIONNELS
AUX SOLUTIONS DE RUPTURE TECHNOLOGIQUE
par Bernard Bensaid
Ingénieur chargé
d'études,
Direction des études
économiques,
Institut français
du pétrole
Les études de prospective énergétique
menées à l'horizon 2030 convergent sur un maintien de la
part du pétrole dans le bilan énergétique mondial
à hauteur de 40 % et sur une forte croissance de la demande pétrolière
(+60 %) d'ici 2030. Dans ce contexte, deux défis majeurs sont à
relever : assurer le renouvellement ainsi que l'accroissement des réserves
pour alimenter les véhicules en carburants traditionnels et limiter
la progression des émissions de CO2
du transport routier, grâce à des solutions technologiques
innovantes aussi bien en termes de motorisation que de sources d'énergie.
L’ACCES A L’AUTOMOBILE DANS LES PAYS EMERGENTS
par Jean-Martial Breuil
et Sophie Bastide
PSA, Direction de la
stratégie et produit Groupe
Pour l’industrie automobile, les pays de
la triade (Europe occidentale, Amérique du Nord et Japon) représentent
toujours les plus forts débouchés, même si leur part
a diminué au cours de la dernière décennie au profit
des pays émergents et notamment asiatiques. Ces derniers réunissent
les multiples conditions pour développer une industrie automobile.
CHAOS AUTOMOBILE A SÃO PAULO
par Etienne Henry
Directeur de recherche
Institut national de
recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS)
Les encombrements de voirie à São
Paulo atteignent le seuil de l’ingouvernable, de la paralysie démographique
et de l’éclatement spatial. Malgré un fort développement
des moyens de transport, la mobilité quotidienne y stagne. De puissants
contrastes sociaux, modulent tous ces phénomènes. Les transports
individuels l’emportent désormais sur les déplacements collectifs
et rien n’arrête l’accroissement exponentiel de l’automobile. De
telles entorses au développement durable, tel qu’il est internationalement
prôné, sont-elles un phénomène local ou s’agit-il
d’un contre-modèle appelé à se reproduire ailleurs
?
ENTRE REVE DE L’AUTOMOBILE ET REALITE DES VILLES CHINOISES
par Julien Allaire
IEPE-UPR Grenoble
Et si la Chine avait autant d’automobiles
que les pays industrialisés ? Le gouvernement chinois a choisi de
développer l’industrie automobile et sa consommation pour favoriser
la croissance économique du pays, mais les villes chinoises façonnées
depuis des décennies par les moyens de transports non motorisés
ne peuvent s’adapter rapidement à ce nouveau mode de transport.
Il semble nécessaire de trouver d’autres réponses à
la demande de mobilité croissante.
LES CONDITIONS D’UNE MOBILITE ALTERNATIVE A L'AUTOMOBILE INDIVIDUELLE
par Claude Soulas
Inrets-LTN
et Francis Papon
Inrets-DEST
La voiture particulière assure aujourd’hui
les trois-quarts des kilomètres parcourus en France et 43 % dans
le monde ; elle semble être devenue le moyen incontournable de notre
mobilité. Mais peut-on imaginer une autre organisation de nos déplacements
? Trouve-t-on des lieux où l’on peut s’en passer ? A défaut,
peut-on développer un modèle alternatif, avec quelles solutions,
transports publics, modes non motorisés, intermodalité? Comment
y parvenir et quelles sont les conditions nécessaires ?
LES SYSTEMES DE VOITURES PARTAGEES,
CHAINON MANQUANT
ENTRE LE TRANSPORT EN COMMUN ET LA
VOITURE PARTICULIERE ?
par Simone Feitler
Renault SA
Il existe, dans les pays à fort
taux de motorisation, des innovations dans l’offre de transport pour la
réalisation de certains déplacements : les systèmes
de voiture partagée permettent l’usage de la voiture comme «
un moyen de transport public individuel ». Trois types de services
ont vu le jour : le « car-sharing » ou auto-partage, déjà
bien implanté et qui connaît une certaine diversification,
les « station-cars », concept exclusivement américain,
et les voitures en libre-service. Ces deux derniers services limitent leur
offre à des voitures électriques et ne sont encore qu’à
un stade expérimental.
CESSONS D’ENCOURAGER LA DEMANDE DE TRANSPORTS
par Yves Martin
Ingénieur général
des Mines
En n’imputant pas à la mobilité
tous les coûts externes qu’elle implique, nous induisons une demande
de déplacements des personnes et des marchandises qui excède
leur utilité sociale réelle. La subvention accordée
aujourd’hui à la mobilité urbaine est considérable.
Elle résulte de la gratuité injustifiée, qui a, en
outre, des conséquences perverses sur l’urbanisme, de l'usage de
nos rues par les automobiles. Nous économiserons beaucoup de carburant
et de temps, le jour où l'utilisation de l'automobile en ville sera
régulée par un péage.
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