La seule indication du taux de progression du PIB en dit peu sur la situation matérielle des citoyens d’un pays. Et, actuellement, l’écart se creuse de plus en plus entre la population, qui perçoit une dégradation des conditions économiques, et les différents gouvernements, dont les discours politiques se focalisent - ce qui n’est pas entièrement innocent - sur les moyens d’assurer le retour à la croissance. Or, quelles que soient les vertus de cette dernière, elles ne paraissent manifestement pas suffisantes pour lutter contre la pauvreté qui frappe aujourd’hui de manière beaucoup plus large et plus imprévisible.

C’est presque un lieu commun : l’action publique est trop complexe et donc inefficace. La solution est évidente : il faut simplifier. Elle est pourtant rarement couronnée de succès. La complexité est-elle un faux problème ou une triste réalité ? La simplification, un mirage ou une vraie solution ? L’étude des aides sociales au logement suggère plutôt que la complexité est le pendant naturel du fonctionnement démocratique de notre société.

Le prisme médiatique réduit les rapports entre les entreprises et la justice au contentieux pénal, en ne s’intéressant, le plus souvent, qu’aux problèmes de corruption et d’abus de biens sociaux. En réalité, les entreprises doivent faire face à une augmentation des contraintes juridiques dans tous les domaines (travail, concurrence, environnement…). Et Il est d’autant plus facile d’attaquer les entreprises en justice que, parallèlement à l’augmentation des risques judiciaires, le nombre des acteurs du droit n’a cessé de croître. Aussi la composante juridique devient-elle primordiale et le droit dans l’entreprise un investissement.

Les entreprises publiques de service public disposent aujourd’hui en France d’un quasi-monopole des grèves. Derrière ce constat se cachent cependant des évolutions majeures : dans beaucoup d’entreprises, la pratique des grèves a régressé, voire disparu. Quelles sont donc les caractéristiques essentielles de ce phénomène et quelles pistes peut-on imaginer de suivre pour que le recours systématique à la grève ne soit plus le mode exclusif du dialogue social au détriment du client ?

Si, pour certains, flexibilité rime avec compétitivité, croissance et emploi, pour beaucoup, flexibilité rime avec précarité, cumul de petits boulots et temps partiel contraint. L’étude d’exemples concrets permet de montrer qu’il est pourtant possible de réconcilier parfois une légitime stabilité pour le salarié et une nécessaire flexibilité pour l’employeur, en mutualisant avec succès l’emploi au sein d’un marché du travail de plus en plus précaire et émietté.

Au cours de son histoire, la Suisse a su exploiter sa grande diversité sociale, linguistique et religieuse, pour créer une véritable démocratie et s’assurer un bien-être matériel enviable. Son secret ? Un art du consensus, qui pourrait nous inspirer lorsque nous désirons gérer efficacement des problèmes autrement que par le conflit.

Le secteur de la santé, un mastodonte de l'économie avec plus de 300 GF pour l’hospitalisation publique, se fait pourtant bien petit (40 GF) lorsqu'on évoque le secteur privé. Avec 2000 établissements, l’activité des cliniques privées, qui développent aujourd’hui de véritables stratégies industrielles, représente pourtant près de 60 % des entrées en chirurgie, 40 % en gynécologie et près de 20 % en médecine.

En quelques années, la part de l'actionnariat, dit "institutionnel", dans le capital des grandes entreprises françaises s'est considérablement accrue. L'évolution la plus marquante a été la forte montée en puissance des investisseurs institutionnels anglo-saxons, aujourd'hui détenteurs de plus de la moitié du capital des entreprises cotées à la Bourse de Paris. Qui sont ces nouveaux investisseurs, ces fonds de pension gérant les économies des fonctionnaires américains ou des veuves écossaises, dont on parle beaucoup et qu'on voit peu ?

Le fret ferroviaire : un mode de transport réservé aux pondéreux (céréales ou acier) ? Il est fort probable que ce mode sûr et rapide, plus respectueux de l'environnement que son concurrent routier, connaîsse, dans les prochaines années, un fort développement. Toutefois, cette croissance ne pourra avoir lieu sans une réforme profonde du système ferroviaire, afin qu'il gagne en productivité, en qualité et en réactivité. Il est urgent que les réformes, voulues par la Commission européenne et engagées par certains pays européens, soient rapidement effectuées en France.