Août 1999
François BARATIN
LA MISE EN PLACE D’UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE |
Les attraits d’un modèle indéfendable ?
Par Bertrand du MARAIS
Maître des Requêtes au Conseil d’Etat,
Commissariat Général du Plan
Le modèle de la concession " à la Française " connaît
un grand succès sur la scène internationale. Il fait pourtant
l’objet de très violentes critiques qui, au-delà de la stigmatisation
des dévoiements de ce modèle, reposent sur une incompréhension
profonde des schémas institutionnels et culturels essentiels à
la concession. Paradoxalement, les conditions optimales de son utilisation
ne sont pas les mieux mises en valeur dans notre pays.
Point de vue et stratégie de l’autorité
concédante en Côte d’Ivoire
Par Tidjane THIAM
Le test du marché international permet d’identifier les améliorations
indispensables à apporter sur le marché domestique à
la gestion concédée des services publics.
Ministre de la Planification et de la Programmation
du Développement
L’évolution des infrastructures en Côte d’Ivoire, essentiellement
financée par des fonds publics jusqu’en 1990, a souffert de l’existence
de nombreux monopoles publics, d’une gestion des services généralement
affranchie des lois du marché ainsi que de l’insuffisance des ressources
de l’Etat.
Les concessions de services publics en Europe centrale
et orientale : défis et risques
Par Yvan CHERET
Face à la forte croissance de sa population, le pays a opté
pour un changement radical de stratégie : le recours plus systématique
à l’investissement privé par le biais de privatisations,
d’ouvertures à la concurrence, de concessions ou de contrats BOT.
Conseiller du Président, Suez-Lyonnaise des
Eaux
Coût élevé du " ticket d’entrée " sur le
marché, opposition des structures existantes – qu’il s’agisse de
celles qui exercent le métier d’exploitant avant l’arrivée
des gestionnaires privés ou de celles qui craignent de voir leurs
activités contrariées par les nouveaux arrivants – difficultés
de mise au point des formules fiscales et juridiques… : les défis
et les risques encourus par les sociétés concessionnaires
sont plus facilement perceptibles dans les pays d’Europe centrale et orientale
que dans les pays où ces sociétés sont reconnues depuis
longtemps.
La loi sur les concessions en Ukraine
Par Gilles Le CHATELIER
Maître des Requêtes au Conseil d’Etat
Une loi d’inspiration française vient d’être adoptée
en Ukraine sur les concessions de service public et d’infrastructures :
une amorce de sécurité juridique pour les investisseurs étrangers
dans ce pays ; un espoir pour la rénovation des services publics
ukrainiens.
Offrir une sécurité juridique aux concessionnaires étrangers
capables de rénover les services publics est une nécessité
dans un pays comme l’Ukraine. Une loi d’inspiration française sur
les concessions vient d’y être votée. La structure de l’administration
locale, qui a beaucoup évoluée depuis dix ans, n’est pas
incompatible avec le développement de concessions dans le cas de
services purement urbains.
L’obstacle principal réside encore dans l’organisation du travail
au sein des administrations ukrainiennes et donc, in fine, des mentalités.
Cette forme de coopération entre pouvoirs publics et entreprises
privées devra donc être introduite progressivement et s’accompagner
d’un effort pédagogique important.
Dans le domaine des autoroutes à péage, la communication
a pour objet essentiel de faire accepter le péage par les clients.
De multiples exemples montrent dans plusieurs pays que les situations sont
fort diverses et que la politique de communication doit s’adapter à
chacune d’elles. Le savoir-faire en la matière est indispensable
au développement de ce type de concessions.
L’arbitrage international : la valeur patrimoniale
de la clause d’arbitrage
Par Emmanuel GAILLARD
Professeur à l’Université de Paris XII
Associé du Cabinet d’avocats internationaux
Shearman & Sterling
La clause de règlement des litiges d’un contrat international
est dotée d’une valeur patrimoniale très importante : elle
peut en effet remettre gravement en cause l’équilibre économique
du contrat. Il convient donc de garder à l’esprit certaines prescriptions
essentielles lorsque l’on rédige cette clause : la recherche de
la neutralité judiciaire, le fait qu’il faut porter plus d’attention
encore au choix du siège de l’arbitrage qu’à celui du droit
applicable et, enfin, qu’il y a lieu de privilégier les clauses
d’arbitrage les plus simples possibles.
Un outil au service du financement privé des
infrastructures : les fonds d’investissement
Par Jean-Pierre DJIAN
Suez-Lyonnaise des Eaux
La plupart des gouvernements et des organismes de financement internationaux
reconnaissent que l’apport de capitaux privés doit constituer un
élément essentiel du financement des investissements en infrastructures.
C’est un marché mondial qui a toutes chances de connaître
une croissance forte et soutenue. Si l’appoint que constitue le capital
apporté par ces fonds de financement est considéré
comme coûteux, leur développement est toutefois trop récent
pour pouvoir se prononcer sur leur adéquation aux besoins et sur
leurs performances.
PFI au pays du soleil levant
Par Dominique LORRAIN
CNRS/EHESS
A la fin de 1999, le Japon a adopté une loi sur le partenariat
public-privé pour les projets d’infrastructures. Ce texte discute
de ses conséquences sur les entreprises japonaises du secteur et
soutient l’idée qu’on se trouve peut-être au moment de bifurcation
d’un modèle qui était resté très public.
GESTION
DE SERVICES PUBLICS : ENJEUX A L’EXPORTATION
LES RETOURS D’EXPERIENCE |
L’internationalisation de la gestion des réseaux urbains : retours d’expériences
Par Dominique LORRAIN
CEMS, CNRS/EHESS
Les retours d’expériences relatives à l’internationalisation
de la gestion des réseaux urbains sont assez nombreux pour qu’il
soit possible aujourd’hui d’examiner les avantages et inconvénients
des solutions adoptées. Des résultats contrastés suggèrent
qu’il conviendrait de mettre en place des cadres d’action et des contrats
adaptatifs et d’adopter des procédures spécifiques ajustées
aux environnements institutionnels dans lesquels elles opèrent.
Le minimum serait de distinguer entre pays émergents, où
beaucoup reste à construire, et les pays industriels qui ont l’avantage
d’une longue tradition dans ces domaines.
Transports régionaux ou urbains, production et distribution d’eau,
gestion des eaux usées, collecte et traitement des déchets,
gestion de l’énergie, télécommunications constituent
des services publics (ou au public) placés sous la responsabilité
et le contrôle des Etats ou des collectivités territoriales.
Vivendi est présent, dans ces domaines d’activité, dans
90 pays. Comment comparer les divers modes d’organisation de ces services
locaux ? Comment y instaurer la concurrence ?
Comment y assurer le meilleur service au client final ?
L’étude des contrats signés en 1993, dans le secteur de
l’eau, par Lyonnaise des Eaux, en Argentine et en Australie, permet de
comparer deux modes contractuels différents : le modèle concessionnaire,
pour lequel ont opté les autorités de Buenos aires, et le
BOT/BOO, retenu pour le projet de Sydney.
La vie réelle d’un contrat de concession
Par Robert DIETHRICH
Généralement attractifs pour les différentes parties
concernées, les projets BOT ou BOO sont toutefois complexes à
monter et à exécuter, car ils requièrent des capacités
d’analyse et de coordination très importantes.
Plus complets et plus importants dans le temps et l’espace, les contrats
de concessions, plus appropriés dans le cas des pays émergents,
nécessitent, quant à eux, une autorité de régulation
efficace, objective et transparente.
EDF International S.A
L’expérience montre que, dans le monde actuel où les changements
peuvent être rapides et brutaux, il faut accepter de renégocier
certains éléments d’un contrat de concession à long
terme, principalement les éléments économiques, lorsque
les circonstances l’exigent.
Cela nécessite un minimum de confiance et de bonne foi entre
les partenaires, en vue de préserver un objectif : l’équilibre
économique initialement prévu pour la concession.
La vente des concessions de distribution d’électricité
au Brésil se traduit par un mouvement général de recomposition
industrielle.
Les leçons des contrats de concession en Côte
d’Ivoire
Par Jean-Claude LAVIGNE
Des alliances à géométrie variable se sont formées,
dominées par des firmes étrangères.
A terme, on peut s’interroger sur la cohérence de ces structures
et sur leur capacité à servir l’intérêt collectif.
CNRS
Une analyse portant sur 25 ans d’histoire du secteur de l’eau et de
l’électricité en Côte d’Ivoire permet de montrer les
avantages et les inconvénients des différents types de contrat
passés entre l’Etat et des acteurs privés, ainsi que les
stratégies esquissées par les divers partenaires, afin d’atteindre
un optimum économique et social.
Pour un tiers contrôleur extérieur
Par Alain HENRY
Agence française de développement
Dans les pays en développement, l’amélioration du service
et le besoin de capitaux neufs constituent les deux motivations de la libéralisation
des réseaux d’infrastructures.
La première privatisation dans le domaine de
l’eau en Pologne
Par Louis PETERSCHMITT
Si le processus de réforme est aujourd’hui engagé, il
tarde cependant à s’étendre.
Dans le contexte africain, la méfiance est grande quant aux
appétits et à l’opportunisme des acteurs.
Là plus qu’ailleurs, plutôt qu’une régulation juridique
à l’américaine ou professionnelle à la Française,
il faudrait concevoir un régulateur régional, de stature
internationale, ayant un fort pouvoir de contrôle.
Président directeur général de
Saur International
Depuis six ans, Saur Neptun Gdansk a réussi, dans un environnement en forte mutation, à hisser aux standards européens la qualité de l’eau et celle des services en matière de distribution, tout en respectant les contraintes sociales et politiques d’une évolution tarifaire indispensable.