par Michel-Louis LEVY
Rédacteur en Chef
des Annales des Mines
Tendances |
L'ACCELERATION DE L'OUVERTURE DES MARCHES
DE L'ELECTRICITE
ET DU GAZ EN FRANCE ET EN EUROPE
par Michèle Rousseau
Directrice de la demande et des
marchés énergétiques
à la Direction générale
de l'énergie et des matières premières
L'ouverture des marchés de l'électricité
et du gaz fait régulièrement l'objet d'articles de presse
opposant les "modernes" tenants de la libéralisation et de
la baisse des prix, aux "anciens" attachés au service public et
plus particulièrement au service public à la française.
Cet article essaye de dresser un constat aussi précis que possible
de la situation réelle de cette ouverture tant en France qu'en Europe
et met en garde contre tout manichéisme.
LA SECURITE D'APPROVISIONNEMENT EN GAZ DE L’EUROPE
ET LE ROLE DE LA RUSSIE
par Jean-François
Corallo
Gaz de France
La croissance de la consommation européenne
de gaz peut aisément être couverte par le développement
de la production de gisements économiquement accessibles aux marchés
concernés. Dans ce cadre, la production d’origine russe peut jouer
un rôle majeur. Pour autant, dans un contexte d’ouverture des marchés,
le risque de pénurie temporaire et surtout d’une volatilité
excessive des prix n’est pas écarté si les conditions d’un
certain équilibre entre les acteurs et les partenariats de long
terme, qui ont prévalu jusqu’ici, ne sont pas maintenues.
LES MECANISMES DE FORMATION DES PRIX DU PETROLE
par Didier Houssin,
Directeur des matières premières
et des hydrocarbures,
ministère de l’Economie,
des Finances et de l’Industrie
Les singularités du marché pétrolier
rendent extrêmement difficile la prévision des prix du pétrole,
soumis à des décisions stratégiques plutôt qu’à
des mécanismes économiques. En effet, si les mécanismes
de marché (marchés spot et à terme) régissent
aujourd’hui les prix du pétrole brut, les modes de régulation
de l’offre, mis en place par l’OPEP, restent l’élément central
de leur formation.
LE POTENTIEL MINIER EN HYDROCARBURES DE LA CASPIENNE
ET SA MISE EN VALEUR
par Pierre Audigier
Les réserves estimées de la Caspienne
sont importantes : les uns parlent d’une grande Mer du Nord, les autres
d’un petit Moyen-Orient... Les pays concernés sont, à l’exception
de la Russie et de l’Iran, enclavés, ce qui leur pose la question
de savoir comment exporter vers les marchés solvables. La Russie
dispose de cartes majeures, que lui offrent l’histoire, la géographie
et la géologie, pour faire prévaloir ses intérêts.
Ni ce pays, ni l’Iran ne voient donc d’un bon œil le regain d’influence
que les Etats-Unis, à la suite des évènements du 11
septembre, cherchent à se ménager dans la région.
Politiques, juridiques, techniques ou environnementaux, les risques qui
pèsent sur le développement du potentiel de la zone sont
donc multiples.
MAITRISE DE LA DEMANDE D’ELECTRICITE
ET SECTEURS
ELECTRIQUES PUBLICS MONOPOLISTIQUES :
comparaison France - Brésil
par Christophe de Gouvello, CIRED
(centre international de recherche
sur l’environnement et le développement) - CNRS / EHESS
et Gilberto De Martino Jannuzzi
AIPSE – Departemento de Energia,
Universidade Estadual de campinas
- UNICAMP, Brésil
En France et au Brésil, les structures monopolistiques
des secteurs électriques ont été en partie responsables
des difficultés d’exploitation des gisements d’économies
d’énergie, notamment en ce qui concerne la rationalisation des usages
finaux d’électricité, jusqu'alors laissés en friche.
Alors que la page des monopoles publics est tournée et à
l'heure de l'élaboration des politiques de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, la maîtrise de la
demande d’électricité (MDE) peut être un moyen de limiter
le recours futur à la production d'électricité à
partir d'énergies carbonées, en France et en Europe, via
le marché unique de l'électricité.
LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : LES INSTRUMENTS DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE ET L’ENGAGEMENT DES ENTREPRISES
par Christophe Baulinet
Adjoint au Directeur
général de l’énergie et des matières premières
L'objectif de la France de stabiliser en
2010 les émissions de CO2 au niveau qui était celui de la
France en 1990 pourrait paraître faible : c'est au contraire un objectif
extrêmement difficile à atteindre, les marges de manœuvre
de notre pays ayant été, pour une grande part, en quelque
sorte consommées et déjà inscrites dans les faits.
Malgré leurs efforts considérables sur la longue période,
notamment en termes d'efficacité énergétique, les
entreprises industrielles n'échapperont pas à la recherche
de solutions concrètes face à l'impératif environnemental,
le rôle de l'Etat étant de les convaincre plutôt que
de les astreindre au risque de briser des axes de compétitivité.
DU SOMMET DE LA TERRE (RIO 1992) A LA
CONFERENCE DE LA HAYE (COP6 2001)
LES OPTIONS QUI ONT MARQUE LA NEGOCIATION
SUR LE CLIMAT
par Michel Colombier
Centre industriel de
développement durable (CIDD)
et Benjamin Dessus,
Commission française
du développement durable (CFDD)
L’idée est désormais admise
qu’il y a une corrélation entre la montée de la température
moyenne et l’augmentation de la concentration des gaz à effet de
serre. Pour parvenir à une réduction coordonnée des
émissions des pays du Nord, deux options se présentent :
une obligation de résultats (des quotas à respecter), ou
une obligation de moyens préconisée par l’Europe (des taxes
sur les émissions de GES). La première option prévaut.
Mais quelles références choisir : des quotas « fermes
et définitifs » ou un marché d’émissions ? La
négociation de Kyoto a vu l’adoption d’un compromis autour du mécanisme
de développement propre (MDP). La formulation en reste cependant
très floue et bien des difficultés se présentent pour
la Conférence de La Haye.
DE LA HAYE A MARRAKECH : ENTRE SUCCES
SYMBOLIQUE
ET ECHEC ENVIRONNEMENTAL ?
par Jean-Charles Hourcade
EHESS-CNRS
La signature de l'accord de Marrakech en
2002 (COP7) peut être considérée comme une victoire
diplomatique en ce sens que, après l'isolement des Etats-Unis, la
dynamique de Rio (1992) se poursuit. Mais, si l'on compare la situation
par rapport aux compromis envisagés à La Haye en 2001 (COP6)
- sans parler des objectifs de Kyoto (1997) - le recul est important du
point de vue de la performance de l'environnement, et les rhétoriques
politiques ont laissé en arrière plan les questions décisives
divisant le «Nord» et le «Sud» autour des
modalités permettant aux pays en développement de participer
de façon active aux politiques climatiques.
LES ETATS-UNIS ET LA LUTTE CONTRE L’EFFET DE SERRE
par Denis Gardin et Gael
Grégoire
Mission économique,
Ambassade de France aux Etats-Unis
Le retrait unilatéral des Etats-Unis
du protocole de Kyoto a choqué leurs partenaires dans le monde,
par sa brutalité et par l’apparente insouciance affichée
vis-à-vis d’un des grands enjeux de notre époque. Si certains
lobbies industriels ont influencé la décision du Président
Bush, cela n’explique pas les raisons fondamentales du choix des Etats-Unis
qui n’ont jamais véritablement adhéré à Kyoto
: l’opinion publique américaine, dont les priorités sont
d’abord une énergie à bas coût et une plus grande indépendance
énergétique, ne perçoit pas la lutte contre l’effet
de serre comme un enjeu majeur.
LES PERMIS D’EMISSION NEGOCIABLES :
DU CADRE D’ANALYSE
A LA MISE EN ŒUVRE EN EUROPE
par Patrick Criqui,
CNRS-IEPE (Institut d’économie
et de politique de l’énergie)
Depuis l’élaboration du Protocole
de Kyoto, les grands pays industrialisés pourraient avoir à
respecter des objectifs contraignants pour les émissions de gaz
à effet de serre. Alors même que le processus de négociation
est aujourd’hui déstabilisé par le retrait américain,
l’Union européenne décide de continuer à avancer avec
des propositions concrètes de système de permis d’émission
négociables pour l’industrie européenne. Ces marchés
de permis d’émission sont analysés sous deux aspects : comme
cadre d’analyse économique et comme instrument concret de régulation
environnementale.
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