n°63 - Juillet 2011
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(en matière d'accès
et d'assainissement)
Président de la
Commission permanente des ressources naturelles
- Conseil général de l’Environnement et du
Développement durable
(CGEDD). En charge, pour les autorités françaises, de la
préparation
du 6e Forum mondial de l’eau et, en particulier,
du Processus Grande Europe.
DES SERVICES DE
L'EAU
EN FRANCE
Chef de projet Services
publics de l’eau et de l’assainissement
ONEMA
L’organisation
des services publics de l’eau française est
caractérisée par une très grande
parcellisation desdits services.
Héritage
historique, cette organisation s’est révélée au
fil du temps inadaptée à
l’exercice à l’échelle communale des missions principales
que sont la
production de l’eau, son transport et sa distribution.
Initié à la
fin du XIXe siècle, le processus de mutualisation n’a
pas apporté de
réponse adaptée dans la simplification d’une organisation
qui reste très
complexe.
La réforme
territoriale en cours pourrait représenter une nouvelle
étape sur la voie de la
rationnalisation de l’organisation des services de l’eau, mais
répondra-t-elle
aux attentes placées en elle ?
ORGANISATION
DE
LE BENCHMARKING
EUROPEEN :
QUELQUES CONSTATS
Nous présentons
ici une
synthèse d’une étude réalisée au printemps
2010 (dans le cadre de la soutenance
d’un mastère professionnel) au sein de l’Office national de
l’eau et des
milieux aquatiques (ONEMA). Elle analyse la régulation des
services publics de
l’eau et de l’assainissement mise en place dans quatre pays
européens
(Angleterre-Pays de Galles, Portugal, Pays-Bas et Danemark), les
résultats
qu’ils ont obtenus et leurs points communs.
par Ghislain de MARSILY
Professeur
émérite à l’Université Paris VI et à
l’Ecole des Mines de Paris
Membre des Académies des Sciences et des
Technologies
et Jacques BERTRAND
Président d’AquaOrbi –
Président du Comité
Stratégique de la Chaire
« Suez Environnement Eau
pour tous » de
ParisTech
Les trois auteurs de cet article
sont ingénieurs du génie sanitaire
en fonction au Bureau
de la Qualité des
eaux,
Sous-direction de la Prévention des risques liés à
l’environnement et à
l’alimentation,
Direction générale de l a Santé, Ministère
du Travail, de l’Emploi
et de
La
maîtrise des risques sanitaires
liés à la production et à la distribution d’eau
potable exige une vigilance
permanente. Le dispositif de prévention et de gestion de ces
risques prévu par
le Code de la santé publique comporte des procédures
strictes et rigoureuses
basées sur des principes d’analyse et de maîtrise des
risques, depuis la ressource
jusqu’au robinet chez le consommateur. Cet article détaille ce
dispositif.
par Laëtitia
GUILLOTIN
Chef
du bureau de la Qualité des eaux,
Sous-direction de la prévention des risques liés
à l’environnement et à
l’alimentation,
Direction générale de
Béatrice JÉDOR
Ingénieur
du génie sanitaire, Bureau de la Qualité des
eaux, Sous-direction de la prévention
des risques liés à l’environnement et à
l’alimentation,
Direction générale de
et Charles SAOUT
Adjoint
à la sous-directrice de la prévention des
risques
liés à l’environnement et à l’alimentation,
Direction générale de
Le contrôle
sanitaire (que pilotent les
agences régionales de santé) comporte notamment un
programme d’analyses de
l’eau depuis les captages jusqu’au robinet chez le consommateur. Dans
ce cadre,
plus de dix millions de paramètres sont analysés chaque
année en France. Nous exposerons
ici les résultats obtenus, des données concernant la
qualité de l’eau mesurée
grâce à quelques paramètres inclus dans le
contrôle sanitaire de l’eau potable,
à savoir la présence de nitrates, de pesticides et de
plomb, ainsi que des paramètres
microbiologiques et radiologiques.
L’ANSES : UN DES ACTEURS DE
L’Agence
nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du
travail (Anses) résulte de la fusion, intervenue le 1er
juillet
2010, de l’Agence française de sécuritaire sanitaire des
aliments (Afssa) et de
l’Agence française de sécurité de l’environnement
et du travail (Afsset). En
reprenant les missions de ces deux entités, l’Anses offre une
lecture
transversale des questions sanitaires et appréhende de
manière globale les
expositions auxquelles l’Homme peut être soumis au travers de ses
modes de vie
et de consommation, ainsi que les caractéristiques de son
environnement y
compris professionnel.
PEUT-ON PARLER D'UNE HIERARCHIE
DES CRITERES
DE LA QUALITE DE L'EAU POTABLE ?
par Philippe HARTEMANN
Professeur de Santé Publique –
Université de Nancy,
Département Environnement
et Santé Publique
Faculté de Médecine - INSERM U954
Nutrition
Génétique et
Exposition aux Risques environnementaux
Les progrès
réalisés repoussent
toujours plus loin les limites des méthodes d’analyses ;
ainsi, de plus en
plus de molécules ou de micro-organismes indésirables
sont
mis en évidence dans
les ressources en eau, et même dans l'eau potable après
traitement.
La démarche d'évaluation des risques
et l'application du principe de prévention ont toujours
guidé les travaux des
instances (OMS, Union européenne, niveau national) en charge de
l’élaboration
de la réglementation applicable en
S'il n'y a pas de hiérarchisation entre
les critères de qualité (tous doivent être
respectés simultanément), il y a, de facto,
une hiérarchisation des
paramètres de qualité de l'eau puisque certains de ces
paramètres ne justifient
pas, en termes de danger ou de risque, leur inscription sur la liste
des
critères de qualité obligatoires. En revanche, cela
s'accompagne de la mise en
place, dans le cadre des Water Safety
Plans, d'une démarche d'évaluation des dangers et des
risques au niveau de
la ressource en eau, de façon à bien dimensionner tant la
protection de cette
dernière que la filière de traitement.
par Dominique
GÂTEL
Président de
(Association Scientifique et Technique de
l’Eau et de l’Assainissement)
Directeur technique délégué
à l’eau potable chez Veolia Eau
L’amélioration de la potabilité de l’eau dépend
pour
beaucoup de l’amélioration des techniques analytiques.
Sur ce point, la très grande diversité et la
complexité des polluants mis en évidence (pesticides,
résidus médicamenteux,…),
leurs multiples origines et modes de transfert dans l’environnement et
leurs
faibles concentrations rendent difficile l’élaboration de bases
de données
fiables quant à leur impact sur l’environnement et, par voie de
conséquence,
sur l’efficacité des traitements envisageables.
Les enjeux entourant la potabilité sont à la fois
d’ordre environnemental et sanitaire. En effet, si l’on protège
la santé
humaine, on protège dans le même temps la
biodiversité.
Si la réduction des risques passe par le traitement
des eaux usées, elle repose avant tout par une rétention
des polluants à la
source, avant leur rejet dans le système d’assainissement.
Si de réelles avancées sont observées, de nombreux
progrès restent à faire.
Le souci initial de
préservation de la qualité de l’eau potable s’est
transformé en une
volonté d’une préservation de l’eau dans son ensemble.
Cette évolution tient au fait que cette eau étant
destinée à l’alimentation des populations doit être
disponible en termes de quantité et de qualité. On est
ainsi passé d’une logique de santé publique à une
logique environnementale.
Dès 1975, à l’échelon européen, est
établi un lien entre le niveau de la qualité des eaux
brutes et les actions de préservation de la ressource en eau.
Dans cette logique, les actions de préservation menées en
France visent notamment à une incitation à
l’évolution des pratiques agricoles et concernent en
priorité les territoires à fort enjeu que sont les aires
d’alimentation des captages.
L'UTILISATION DU PAIEMENT POUR SERVICE ENVIRONNEMENTAL
AU SERVICE DE LA PROTECTION DES CAPTAGES
par Sarah HERNANDEZ
ONEMA, DAST, Vincennes
et Marc BENOÎT
INRA, SAD, UR Aster, 88500
Mirecourt
La mise en évidence de l’interdépendance de certaines
activités économiques vis à vis des services
écologiques fournis par le bon état des milieux
aquatiques a conduit à passer d’une gestion
individualisée (où l’usager agit en fonction de ses
propres objectifs et intérêts) à une gestion
collective de la ressource en eau visant à la recherche d’un
bénéfice global à travers la mise en oeuvre de
montages institutionnels concernant le maintien (ou la fourniture) d’un
ou de plusieurs services écologiques.
Le recours à des mécanismes de marché, comme le
paiement pour services environnementaux (PSE), participe d’un enjeu
visant à encourager des choix qui non seulement intègrent
la valeur économique des services
écologiques (ou le coût de leur perte), mais conduisent
aussi à des formes de gouvernance adaptées aux enjeux
environnementaux propres à chaque territoire concerné.
Le PSE constitue un instrument financier d’incitation à un
changement de comportement ou de pratique de la part de celui ou de
ceux qui sont à l’origine de la dégradation
environnementale. En France, une première expérience de
PSE conduite par la Société des eaux minérales
Vittel a permis de mettre en évidence les besoins et risques
attachés à la mise en oeuvre d’un tel mécanisme.
LES ENJEUX D'UNE PRATIQUE APPELEE A SE DEVELOPPER
par Bernard de GOUVELLO
CSTB
(Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) / LEESU
(Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains, Ecole des
Ponts ParisTech).
D'EAU POTABLE ET
DEVELOPPEMENT DURABLE
Centre International de Recherche
sur l’Environnement et le
Développement (CIRED), Nogent-sur-Marne
Jean-Daniel RINAUDO
Cemagref, Montpellier
et Julien SOURIAU
BRGM, Montpellier
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