Série Enjeux numériques n° 4 - Décembre 2018
« Gouvernances du numérique »
Coordonné par Bertrand PAILHES
Parler de la gouvernance du numérique soulève souvent de nombreuses questions de compréhension sur le niveau auquel on souhaite porter un débat. Le simple sujet « numérique » recouvre lui-même des significations multiples, allant des infrastructures aux services et aux usages, d’une approche hyper individualisée (« mon smartphone ») à une vision extrêmement globalisante sur les effets du numérique sur l’organisation de la société. Alors, en y ajoutant le terme polysémique de « gouvernance », comment espérer tirer des conclusions cohérentes et utiles à la compréhension de notre monde numérisé ?
C’est le pari de ce numéro que de penser que le numérique, dans toute sa diversité, connaît des facteurs qui sont non seulement communs mais qui lui sont spécifiques, et le fruit d’une histoire particulière et de pratiques devenues ordinaires même si elles furent loin d’être évidentes à l’origine. Certains acteurs vont même plus loin et considèrent que cette question de la « gouvernance » est consubstantielle de la révolution numérique, dans ce qu’elle a modifié des modèles d’affaires, de la relation entre fournisseurs de service et utilisateurs ou encore des jeux de pouvoir traditionnels de l’économie et de la société. De ce point de vue, le « numérique » est un domaine dont la dimension technique reste essentielle, comme le montre le pouvoir acquis par les ingénieurs et les scientifiques dans les grandes entreprises du Web et les instances de gouvernance de l’internet. Mais le terme « numérique » dépasse la question de l’informatique et des télécommunications pour devenir une évolution de la société entière.
Lire la suite de l'introduction de Bertrand PAILHES, Coordonnateur national de la stratégie d’intelligence artificielle
Table-ronde jeudi 20 décembre 2018 à 18 heures
Ecole des Mines de Paris - 60 boulevard Saint-Michel - Paris 6e
Attention, changement de salle Amphithéâtres V106A et V106B
Il y avait, il y a peut-être toujours dans l’internet une promesse de libération humaine, celle d’une anarchie heureuse et pacifique où chaque individu n’aurait besoin d’autre gouvernance que de la sienne dans un univers régi par l’instantanéité et l’ubiquité du numérique. Nous sommes assez loin aujourd’hui de la promesse initiale et il convient de gouverner le numérique. Dire la chose revient à en dire la difficulté, car le numérique, comme le climat ou la finance, est un objet essentiellement global, alors que le gouvernement des affaires humaines est fractionné entre Etats, ou entre entités économiques.
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