Introduction par Orianne CHENAIN :
L’industrie automobile est à la croisée des chemins face au défi de la transition écologique qui génère une complexité inégalée pour la filière.
Le secteur des transports (incluant les transports aérien, ferroviaire, maritime, fluvial de marchandises et
autres modes de navigation) est à l’origine d’environ 40 % des émissions totales de CO2 de la France et de 30 % de ses émissions de gaz à effet de serre. Entre 1990 et 2019, les émissions de GES des transports continuent à croître en France (+ 8 %), alors que les émissions de l’ensemble des secteurs (industrie, agriculture, résidentiel et tertiaire, etc.) ont baissé de 20 % sur la même période. Les voitures particulières représentent plus de 50 % des émissions des transports, soit environ 70 Mt CO2 éq.
L’Union européenne a, dans ce contexte, fixé un objectif très ambitieux en adoptant définitivement, le 28 mars dernier, les nouveaux objectifs de réduction des émissions de CO₂ des véhicules légers : ainsi, le règlement obligeant les constructeurs automobiles à ne vendre que des véhicules zéro émission à partir de 2035 sera publié prochainement au Journal officiel de l’UE (au moment où ces lignes sont écrites, en avril 2023).
L’industrie automobile est un exemple unique et très symbolique d’une industrie clé (employant environ 400 000 employés), qui est à un moment important de son histoire, ce pourquoi Les Annales des Mines ont souhaité élaborer un numéro présentant ses principales problématiques en faisant appel à des contributeurs exceptionnels que je remercie vivement pour leurs contributions pertinentes et très intéressantes.
L’industrie automobile est à la croisée des chemins, car elle est soumise à une conjonction d’externalités d’une ampleur et d’une intensité rarement vues : absorption de toutes les crises récentes, celles du Covid et des semi-conducteurs, mais aussi celle de la hausse des prix de l’énergie...