Né le 16 juin 1930 à Issoudun.
Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1950). Classé au début des différentes années 8/42, puis 4/44 puis 3/43, enfin sorti classé 1/42 au diplôme obtenu le 17/7/1953.
Ingénieur civil des mines.
D'après les souvenirs de son camarade Clovis Caleix de la promotion 1951, Zegers était un grand bonhomme de près de 2 m de haut et 135 kg, avec une tension = 22 depuis qu'il était gamin. Un jour, on a essayé de lui faire baisser la tension et il s'est évanoui.
Sorti major de la promotion entrée aux Mines de Paris en 1950, il était d'emblée promis à une brillante carrière.
Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Janvier/février 2008 N° 431.
Jean-Claude Zegers nous a quitté le 30 octobre 2007 à la suite d'une longue et pénible maladie, dans sa 77ème année. Bien qu'en retraite depuis plus de quinze ans, il avait conservé de nombreux amis parmi les anciens de COGEMA ; nombreux sont ceux qui ont tenu à entourer sa famille et ses proches lors d'une cérémonie à Gometz-le-Châtel, où il avait restauré une ancienne maison. Sa grande taille et son imposant gabarit l'avaient fait surnommer affectueusement "le grand Z" dans les mines d'uranium dont il avait la responsabilité, en France et Outre-Mer (Gabon, Niger, etc.). Grand il l'a été dans ses convictions, qui on fait de lui un militant politique engagé ; grand il l'a été dans son acharnement à doter la France d'un outil minier performant au service de ses besoins énergétiques ; grand il l'a été dans la considération des hommes qui l'entouraient.
Jean-Claude Zegers a été un des grands acteurs du développement des mines d'uranium du CE.A ; dès sa sortie de l'École des Mines de Paris (où il était le condisciple de Georges Besse et de Claude Beaumont), il est dépêché sur le terrain, pour développer les exploitations de la Vendée ; puis il passe en Limousin, et à partir de 1962, il rejoint le siège de Fontenay-aux-Roses comme Chef du Service des Travaux Miniers, on dirait maintenant Directeur Industriel.
Là il gère au mieux sur le plan technique la problématique de la surproduction et des prix d'enlèvement au plus bas ; conscient qu'une révolution de productivité est de toutes façons indispensable, il lance en 1971 un programme de mécanisation des opérations minières au fond, rendue possible par la substitution du boulonnage au boisage. En 1974, il devient Directeur des Mines et Usines, poste qu'il occupera ensuite sans discontinuer. C'est le moment de la reprise du marché de l'uranium, il fait procéder au remplacement des mineurs partant en grand nombre à la retraite, et favorise le développement de nouveaux concepts, comme la liaison fond - surface par plans inclinés, le creusement des puits d'aérage par gros trous, la lixiviation en tas. Au début des années 80, il impose la mise en place d'une gestion innovante de la sécurité, révolution qui fera chuter les niveaux de taux de fréquence en dessous de ceux de la moyenne de l'industrie. Son départ de COGEMA précédera de peu la fermeture progressive des mines en France ; seules les filiales qu'il avait largement soutenues ont pu assurer leur survie, en attendant le rebond actuel. Heureusement pour l'Histoire, il avait convaincu quelques collègues, emmenés par Antoine PAUCARD (E49) d'écrire "la Mine et les Mineurs Français de l'Uranium", ouvrage interne dont le quatrième tome vient de paraître.
Jean-Claude Zegers, fidèle à son pays et à son entreprise, était tout aussi attaché à développer une ambiance humaine autour de lui, prêt à apporter son soutien aux collaborateurs en conseils professionnels, mais aussi face à des difficultés personnelles. Comment s'étonner que ceux-ci se soient donnés corps et âme aux missions qu'il leur assignait ? Heureusement, il y avait les soirées de Sainte Barbe en sa présence pour la détente, certaines sont entrées dans la légende.
Jean-Michel MARINO (P65)