Fils de Jean Baptiste Léonce de VILLENEUVE FLAYOSC et de Marie Félicitée REY.
Ancien élève de l'Ecole Polytechnique (promotion 1822, entré classé 16 et sorti classé 4 sur 90 élèves) et de l'Ecole des mines de Paris (entré classé 1 sur 5 élèves). Corps des mines
Extrait du LIVRE DU CENTENAIRE DE L'ECOLE POLYTECHNIQUE, tome III page 153
DE VILLENEUVE (promotion de 1822 de Polytechnique), est né le 19 août 1803, mort le 11 mai 1874, retraité comme Ingénieur en chef; il a professé à l'École des Mines de Paris de 1852 à 1862 l'Agriculture et le Drainage [en fait il s'agissait de la chaire de Législation et économie industrielle dont Jean Reynaud avait été évincé et dans laquelle Villeneuve introduisit à partir de 1853 des cours de drainage] ; il est l'auteur d'une Carte géologique du Var et d'un volume de texte explicatif où il a appliqué, avec un peu trop d'extension peut-être, la théorie des alignements alors à la mode.
On pourrait rappeler les recherches et les observations de de Villeneuve, en 1834-1836, sur les calcaires à chaux hydraulique et à ciment des Bouches-du-Rhône, et en particulier sur ceux de Roquefort; de Villeneuve a ainsi provoqué dans ce district l'importante industrie qui s'y est établie et à laquelle il devait du reste apporter d'utiles améliorations.
Ibid, page 204 :
En 1848, Villeneuve réalisa le premier le blutage à l'usine et introduisit ainsi, dans la pratique des constructions, l'emploi de la chaux livrée en poudre par sacs plombés. Auparavant, elle était livrée en pierre au chantier; elle y était éteinte au moment de l'emploi. La pratique nouvelle introduite par de Villeneuve a été réputée être un des progrès les plus considérables de l'industrie des chaux hydrauliques.
D'après Les ingénieurs des mines du XIXème siècle, de André Thépot :
En août 1837, les ingénieurs des mines Diday et Villeneuve quittèrent leur résidence de Marseille pour éviter le choléra et se réfugièrent à Grenoble. Ils furent l'objet d'un blâme du directeur général des mines. Villeneuve, qui avait déja perdu la moitié de sa famille dans le choléra de 1835, bénéficia de circonstances atténuantes.
Extrait de la Notice historique sur l'Ecole des Mines de Paris, Louis Aguillon, 1889 :
De Villeneuve, né le 19 août 1803, mort le 11 mai 1874, s'est beaucoup plus occupé de géologie et d'agriculture que de droit et de législation. D'une imagination ardente , il s'était passionné pour la théorie des alignements; il en a usé jusqu'à en abuser dans sa carte géologique du Var et le volume de texte explicatif qui l'accompagne, parus en 1856. Chercheur et inventif, mais personnellement peu pratique, il a entrepris ou fait entreprendre dans la Provence, à l'une des plus illustres familles de laquelle il appartenait, des affaires diverses qui lui ont généralement médiocrement réussi. Il a cependant rendu de réels services par l'impulsion donnée à la fabrication des ciments de la Bédoule.
D'après D'HÉPHAISTOS A SOPHIA ANTIPOLIS, par Gabriel Arlet, GEDIM, 1991 :
Hippolyte de Villeneuve-Flavosc naît en 1803 dans une famille provençale sans fortune, quoique d'origine fort ancienne. Pour payer ses études, il se fait, deux années durant, engager au lycée de Draguignan en qualité de professeur des classes élémentaires. Après un an au lycée de Marseille, il est reçu à 18 ans, seizième, à l'Ecole Polytechnique, où il peut bénéficier d'une bourse. Il y fait peu après sa première découverte sur « la solubilité des sels et les doubles décompositions » ; pour laquelle Arago, enthousiaste, lui offre d'être son répétiteur au Collège de France. Le jeune polytechnicien décline cette proposition, préférant exercer le métier d'ingénieur en Provence, dont il a vocation. Il entre alors et sort aussi premier de l'Ecole Royale et peut se faire affecter comme ingénieur de 2e classe pour les départements provençaux. Mais sa découverte n'est pas restée ignorée dans ceux-ci, ce qui lui vaut d'être, à 25 ans, admis à l'Académie de Marseille et après y avoir présenté une première ébauche de la carte géologique du Var, d'y être deux années plus tard élu président.
De 1834 à 1836, il étudie les calcaires à chaux hydraulique et à ciment des Bouches-du-Rhône et crée, à Roquefort, la première usine de ciment, ce qui, à 33 ans, lui fera décerner la Légion d'Honneur. Il prend ensuite toute une série de brevets et en 1840 se fait mettre en retraite sans traitement pour diriger dans l'usine les fabrications de chaux et de ciment découverts par lui.
L'année suivante, il y réussit la production et les premières livraisons de chaux en poudre ; il réalise le blutage de celle-ci en usine et introduit l'usage de la chaux livrée en sacs plombés. Mais il refuse alors les importantes royalties proposées par Lafarge pour l'application exclusive de ses procédés, préférant à la fortune la satisfaction d'être utile à l'humanité.
Il publie ensuite de nombreux mémoires, en particulier sur l'hydraulique et la solidification des mortiers qui permettra, selon un procédé de son invention, le remploi de matériaux, incuits ou greppiers, considérés jusqu'alors comme rebuts et qui donneront au nouveau ciment une meilleure cohésion, avec un prix de revient inférieur.
En 1850, il est nommé inspecteur général au ministère de l'Agriculture et directeur général, à titre provisoire, de l'Institut agronomique ; l'opposition du Prince-Président empêchera la confirmation de cette fonction, aussi refusera-t-il l'attribution en compensation du poste de Directeur des Etudes.
En juin 1852, proposé à l'unanimité par les professeurs de l'Ecole des Mines il est nommé professeur de Législation et d'Economie industrielle à la place de Jean Reynaud mis à pied par le pouvoir ; il est ensuite en raison de son expérience désigné pour y faire le cours d'agriculture et de drainage, enseignements qu'il donnera pendant dix ans. Durant cette période, il expose sa découverte « sur les chaux les ciments ; caractères des calcaires qui permettent à fabriquer », puis il publie sa grande oeuvre sur la description minéralogique et géologique du Var et des autres parties de la Provence avec application de la géologie à l'agriculture.
Nommé ingénieur en chef de 2e classe, il se fait mettre en disponibilité et continue ses nombreuses communications d'ordre géologique à l'Académie des Sciences ; il se préoccupe même avec Pasteur des recherches pour prévenir le choléra.
Nommé pour la seconde fois en 1873 président de l'Académie de Marseille, sa dernière communication portera le titre de "La Poésie de la Science", que quelques décennies plus tard aurait pu reprendre cet autre géologue Pierre Termier, et meurt à Paris en mai 1874.
Famille de Villeneuve Flayosc : origine : Provence (Villeneuve-Loubet)
extraction chevaleresque 1240
honneurs de la cour
élevée au titre de marquis de Flayosc en 1678
Blason : de gueules fretté de six lances d'or entre-semées de douze écussons du même
Le chateau des Villeneuve-Flayosc fut détruit par la population le 3 mai 1792.
Benoît-Hippolyte de Villeneuve se faisait désigner sous le titre de "comte de Villeneuve-Flayosc".