Ingénieur civil des mines (promotion 1954 de l'Ecole des mines de Nancy).
Publié dans MINES, Revue des Ingénieurs, #467, mai/juin 2013 :
Louis Turbelin nous a quittés le 12 mai 2013. Il y avait à peine quelques semaines qu'il avait fêté ses 80 ans et la venue de Gabriel, son premier arrière-petit-fils.
Il était rentré à l'École en 1954, accueilli par la fanfare et donnant à tous la certitude que notre équipe de foot serait imbattable, mais c'était sans compter sur l'inexpérience de ses coéquipiers qui pourtant rêvaient tous de l'égaler. En revanche, les dirigeants de l'équipe de foot de Pont-à-Mousson, alertés par je ne sais qui, sont venus à l'École pour lui proposer une place dans leur équipe, ce qu'il accepta sans discuter.
Il faut savoir qu'il était un précurseur, puisqu'il rentrait dans une «grande école» réservée aux «nantis» (c'est ce que pensent encore certains...), or il était d'un milieu modeste. En effet, c'est son instituteur qui, ayant décelé ses grandes qualités, était intervenu auprès de ses parents pour que ceux-ci ne le fassent pas embaucher par les Houillères dès l'âge minimum requis et la «bourse de Mines» qui lui fut octroyée était bien inférieure à la paye d'un «galibot».
Après avoir rempli ses obligations militaires, dont une bonne partie à la base aérienne de Metz, ce qui lui permettait de rejoindre presque tous les soirs son épouse logée à Pont-à-Mousson, il rentre au service de cette grande compagnie. Mais celle-ci ne peut pas le prendre dans une de leurs mines de fer et après quelques temps, devant leur «impuissance», accepte de se séparer de lui.
Il rentre alors aux Houillères du Bassin du Nord et Pas-de-Calais. Il est affecté quelques mois dans la tristement célèbre Mines de Courrières, puis pendant de longues années à la Mine d'Estevelles, toutes deux dans le Groupe d'exploitation d'Hénin Beaumont, pour ensuite être muté au 10 d'Oignies. Il se voit ensuite confier la direction du siège de concentration de Ledoux proche de Valenciennes.
La Direction Générale basée à Douai ayant besoin de gens compétents, lui demande de prendre d'abord la direction des Services des Relations Extérieurs puis celle du Service de Gestion des Ingénieurs et Cadres. Deux services où il fallait faire preuve de diplomatie et surtout d'écoute.
C'est tout naturellement qu'il prit sa retraite et continua à résider à Douai tout en ayant une vie très occupée, ne serait-ce qu'en poursuivant ses activités au sein de la société de l'Industrie Minérale et également de l'AMICHAR (Amicale des Anciens de Charbonnages de France). Il trouva cependant le temps en 2003 d'organiser le voyage des promos 1952 à 1956 permettant aux participants de découvrir les facettes inconnues du nord de la France et sa gastronomie.
Je me fais l'interprète de toute la promotion pour assurer à Jocelyne, son épouse, à Olivier, Frédéric, François et Henri, ses fils, à leurs épouses, à ses petits-enfants et arrière-petit-fils tout notre sympathie et notre amitié.
Jean BOURQUARD (N54)