Edouard Joseph SENS (1826-1905)

Dessin Ass. Nat.

Né le 20/2/1826 à ARRAS (62) ; décédé le 29/8/1905 à ARRAS. Fils de Christian Joseph SENS (1794-1879), chef de bureau à la préfecture du Pas-de-Calais, et de Emilie Julie Sabine BEUGNET (1802-1859). Marié à Laure TALER-LEBOUCHER. Enfants : Marguerite (1852), Georges (1854-1928), Zélie (1855), Emilie (1860-1905).

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1843), et de l'Ecole des mines de Pars. Corps des mines.

Il débute à la Compagnie Parisienne d'Eclairage et de Chauffage par le Gaz, pour entrer ensuite à la Compagnie des Usines de Fer de Marquises. Il se révéla ensuite qu'il avait pratiqué le commerce des vins, ce qui lui valut un blâme de l'Administration, qu'il finit par quitter pour une carrière politique.

Député (62) de 1866 à 1870, de 1874 à 1876, de 1877 à 1878 et de 1885 à 1889.


Biographie d'après Catherine MÉNEC-FRÉNOY :

Edouard SENS nait à Arras le 20 février 1826. Il a pour parrains Alexandre BEUGNET son oncle et Joséphine SENS sa tante. Son unique frère fut sous-officier et prit part à la campagne de 1859 contre l'Autriche pour ensuite travailler dans les bureaux de la Préfecture d'Arras. Il décède célibataire à 37 ans. Son père fut d'abord marchand de charbon, puis chef de bureau à la préfecture.

Edouard SENS fait ses études au collège d'Arras, puis au lycée de Douai. Il est reçu bachelier ès lettres avec dispense d'âge. En 1843, il passe le concours de l'Ecole Polytechnique où il rentre en 3ème position. Il redouble la première année et est 2ème en 1845 pour le passage en 2ème année sur 155 élèves. Pendant les 3 ans de scolarité à Polytechnique, il bénéficie d'une demi-bourse.

Et il sort en 1846 5ème sur 135. Cela lui permet de faire partie du corps des Mines où il est 2ème sur 6 (derrière MOUTARD : liste des élèves entrés le 31/8/1846). Sa description physique d'après les fichiers de l'Ecole Polytechnique donne : Cheveux, sourcils : chatains Front: haut Nez: Moyens Yeux: Bleus Bouche: Moyenne Menton : Rond Visage: Ovale Taille: 1m70.

Il effectue un voyage d'étude en Espagne. En 1851 Edouard SENS épouse Laure TALER-LEBOUCHER dans la chapelle du Sénat à Paris, après la cérémonie civile qui a eu lieu à Mont-de-Marsan où il était en poste. Il a 25 ans, elle 17. Elle est la fille adoptive de Madame Le Boucher de Courville dont le mari était sénateur. Dans ses lettres Edouard appelle sa femme petite Laurette.

En février 1851, il est ingénieur des mines de 3ème classe, en mars nommé à Mont-de-Marsan, puis en février 1852 il est chargé du sous-arrondissement minéralogique d'Arras, où il touchait un complément de salaire de la part des Communes et du Département de 2.000 F/an au titre de la surveillance des tourbières, ainsi que de 700 F/an pour le contrôle des machines à vapeur. Il traverse la période de la création du bassin minier de 1851 à 1861. Il eut à suivre les travaux de 49 sociétés minières nouvelles dont celles de Marles et de Bruay. En 1855, il présente à l'Exposition Universelle de Londres une carte donnant toutes les indications du développement de l'industrie minière. En 1860 il est conseiller municipal d'Arras.

Toutefois, l'administration le nomme, le 11 octobre 1860, chargé du sous-arrondissement minéralogique de Châlon-sur-Saône (poste accompagné du contrôle de l'exploitation du chemin de fer du Creuzot), mais il refuse cet avancement considéré comme un exil et préfère arrêter sa carrière plutôt que de s'éloigner du Pas-de-Calais : il se fait donc mettre, le 1er mars 1861, en congé illimité du corps des mines.

Il devient membre de l'Académie d'Arras où il succède au peintre Constant Dutilleux. En 1861 il est membre du conseil général du Pas-de-Calais pour le canton de Beaumetz-les-Loges. Cela pendant 25 ans.

Il part alors en voyage en Syrie avec son cousin l'abbé Richard LESUEUR; En 1866 il est élu député de la 6ème circonscription du Pas-de-Calais (Saint-Pol); il siège dans la majorité dynastique (Napoléon III). Sa femme décède à 32 ans (1866) et lui laisse 4 enfants. En 1867 il est décoré de la légion d'Honneur. En 1869 Edouard SENS est réélu député. En 1871, après avoir été batu aux élections de l'Assemblée nationales, il entreprend sa 2ème visite en Orient avec son fils Georges (26 ans); ils visitent l'Egypte, la Syrie et l'Arabie en passant par le Mont Sinaï. En 1873 sa fille aînée, Marguerite, entre dans la congrégation des Filles de la Charité de l'Ordre de St-Vincent de Paul et dirige plusieurs établissements: Chateau-Gontier, Mitry, Lille, Neufchâtel-en-Bray et Arles. En 1882 elle a obtenu son diplôme d'institutrice. En 1874 il est élu, en 1876 battu, en 1877 élu et en 1878 battu. En 1885 élu député. En 1886, le préfet du Pas de Calais veut s'opposer à ce que Edouard SENS touche sa retraite du corps des mines, car il est le "député réactionnaire du département" (en fait, bonapartiste). En 1889 battu aux élections il se retire de la vie politique (63 ans).

En 1892 il retourne en Orient avec sa fille Emilie et sa filleule Isabelle SENS.

En 1905 sa dernière fille décède à 45 ans et il meurt le 29 aout 1905 à 80 ans.

Décorations :

Chevalier de la Légion d'Honneur : 1869

Officier de l'Instruction Publique : 1868

Croix de Léopold de Belgique : 1864

Commandeur du Medjidié et du Soleil de Perse : 1870

Commandeur du Medjidié de Turquie : 1875

Commandeur avec plaque de Charles III d'Espagne 1870-1874

Chevalier du Saint-Sépulcre : 1871