Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1949). Ingénieur civil des mines.
Publié dans MINES, Revue des Ingénieurs, janvier 2006 :
Jean-Pierre Samoun est décédé le 1er décembre à l'hôpital G. Pompidou.
Nous le savions fatigué et malade mais la nouvelle de sa disparition fut rude et brutale.
De l'homme à la fois actif mais discret et réservé nous ne connaissons de sa vie professionnelle et personnelle que les étapes essentielles.
Né en juin 1928 à Tlemen en Algérie, Jean-Pierre a intégré en 1949 l'Ecole des Mines de Nancy.
Il en sortit en 1952 pour effectuer dans la foulée son service militaire jusqu'en octobre 1953.
Lui, l'homme du Sud, choisit de s'établir avec son épouse, dans l'Est, où il fit ses débuts professionnels aux Houillères du Bassin de Lorraine dès mi-novembre 1953. Il fut affecté comme ingénieur du Fond au Groupe de Petite Rosselle jusqu'à la mi-1962. Il effectua un passage au service "Méthode-Essais - Géologie" des Services Centraux avant d'être affecté à l'exploitation Fond au siège de Merlebach, considéré alors comme le 1er siège d'Europe pour l'importance de sa production. Jean-Pierre devient Chef d'exploitation, adjoint au Chef du Siège. Il mène une vie sociale très active au sein du milieu des "Mineurs".
En 1976, Jean-Pierre, après une formation d'ingénieur d'affaires, couronnée par un certificat d'Etudes Comptables, Juridiques et Economiques, est nommé en 1979 Chef des Services Financiers des Houillères du Bassin de Lorraine et accède au grade de Directeur en 1983. Début 1985, Jean-Pierre passe au Service Contrôle de Gestion de Charbonnages de France à Paris, dont il prend la direction.
En 1988, Jean-Pierre prend sa retraite et rejoint l'Association des Anciens Elèves à la demande d'André Raviart (N1950) qui, en tant que Délégué Général, met en place une équipe soudée pour donner une nouvelle impulsion à l'Association.
Dès ce moment et jusqu'à sa disparition, il a manifesté une présence des plus active dans tous les domaines d'intervention de l'Association.
Membre du C.A. et du Bureau, il participait à toutes les séances de travail, faisant connaître sans détours son point de vue tant vis-à-vis de l'Ecole que de l'Association. Il mettait ses connaissances de gestionnaire et son réseau relationnel au service des uns et des autres. S'il fut présent au sein des instances, il le fut également avec lors des manifestations culturelles et festives telles que les soirées de Sainte Barbe et les rencontres de Promo.
Il jouera un rôle particulier au sein des animateurs du Service Emploi-Carrières d'Intermines, même si son engagement fondamental se manifesta au Comité de Rédaction de la Revue des Mines, tel qu'en témoigne J.P. Schaer :
"Jean-Pierre a été pour le Comité de Rédaction un pilier sur lequel on savait pouvoir compter depuis longtemps : maître d'œuvre plein d'imagination du dossier "carrières" chaque année, coordinateur des dossiers difficiles que d'autres hésitaient à prendre en charge, passionné de relire d'un œil critique les textes touffus et prêt à sabrer s'il le fallait, incapable de pratiquer la langue de bois quand il s'agissait de mettre en question les membres du Comité de Rédaction y compris le Rédacteur en Chef, il a été l'ami, l'homme de confiance.
On pouvait le taquiner sur son refus d'utiliser l'ordinateur pour écrire ou le mail pour communiquer, il ne s'en offusquait jamais et il a tenu bon jusque récemment quand il s'est finalement équipé : il devait croire dur comme fer que rien ne l'arrêterait dans sa mission au service de la Revue.
Autant dire que pour tous ses camarades au Comité, le choc fut rude en apprenant sa maladie, et la nouvelle de son décès une blessure profonde. Nous savons bien qu'aucun n'est indispensable, mais le dévouement dans la discrétion, qui était sa marque essentielle, est une qualité rare".
Discrétion, présence, liberté de paroles, esprit critique, disponibilité aux autres telles furent les qualités essentielles manifestées par Jean-Pierre auprès de nous tout au long de 17 ans de vie associative de Mineur.
Jean-Pierre fut un "vrai" Mineur, sa présence nous a tous marqués et sa disparition nous atteint d'autant plus.
Témoignages recueillis (Bordonné, Cattela...) par J. Schrobiltgen (Ecole des mines de Nancy, promotion 1957)