Marcel Georges Fernand SALA (1916-1992)
Sala, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP
Né le 7 juin 1916 à Saint-Paul de Fenouillet (Pyrénées Orientales). Fils de Francis Jean SALA, payeur du Trésor, et de Julie BLAIXE.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1935), et de l'Ecole des Mines de Paris (sorti en 1941, classé en 1939 : 8ème sur 8 élèves du corps mais non classé à la sortie). Corps des mines avec engagement colonial. Voir le bulletin de notes de Sala à l'Ecole des mines.
Mobilisé en 1939, après une année d'étude à l'Ecole des mines, il est rapidement fait prisonnier puis libéré en 1941. Il termine alors sa scolarité dans des conditions difficiles.
De 1945 à 1948, Marcel Sala a dirigé l'Ecole des mines d'Alès.
Le passage le plus connu de sa carrière est la période de 1958 à 1960, lorsqu'il prit la succession de Louis Marvier comme directeur fédéral des mines et de la géologie de l'Afrique Occidentale Française, à Dakar. La décision avait été prise dès 1957 de décentraliser l'administration coloniale des mines dans chacune des régions d'AOF, futurs pays indépendants. Sala n'hérite donc pas des prérogatives de son prédécesseur en matière d'administration minière, mais reçoit des compétences renforcées en matière de prospection géologique. L'organisation de Dakar devient une espèce de prestataire de service, rémunéré par les jeunes Etats africains. Une vingtaine de techniciens participent aux prospections sous l'autorité des ingénieurs et des géologues.
Il a fini sa carrière comme ingénieur général des mines.
Sala fut un grand voyageur, qui a écrit 4 romans.
L'Administration possède différents documents concernant l'activité militaire et civile de Sala dans la période de 1937 à 1941 :
- 1937 (septembre) : décret nommant Marcel Georges Sala élève-ingénieur des Mines pour prendre rang à une date à fixer ultérieurement
- Le général Dumontier, commandant l'Ecole polytechnique, informe le directeur de l'Ecole des mines que Georges Sala réside à la Trésorerie du Haut Commissariat français à Beyrouth (Syrie), qu'il a été nommé au grade de sous-lieutenant par décret du 21 septembre 1937 (JO du 25 septembre 1937) et qu'il a effectué un stage à l'Ecole d'application de l'artillerie à Fontainebleau
- 1938 (22 novembre) ; décret qui fixe au 1er octobre la date à laquelle Sala prend rang d'élève ingénieur des mines au titre du service colonial (JO du 29/11/1938)
- 1939 (12 juillet) : nomination de Marcel Georges Sala à la 1ère classe classé n°8 sur 8 élèves
- 1940 (29 juillet) : lettre du directeur de l'Ecole au ministre des Communications lui indiquant, en réponse à la circulaire du 26 juillet 1940, que M Sala, lieutenant au 115e RALH, 2e batterie, SP 211 est prisonnier mais qu'il ignore son lieu d'internement
- 1940 (16 novembre) : lettre du directeur de l'Ecole des mines au ministre de la production industrielle lui rendant compte que Marcel Sala est prisonnier sous le n°5265 à l'Oflag II D, block 4, stub 9, Barr 19 en Allemagne
- 1940 (14 décembre) : le directeur de l'Ecole des mines établit un état des élèves prisonniers ; Marcel Sala y est inscrit comme élève interné sous le n° 6.108 Oflag II D, block 4
- 1940 (29 décembre) : carte de Mme Marcel Sala depuis Perpignan au directeur de l'Ecole des mines : « Mon mari me charge de vous adresser ses meilleurs voeux pour 1941 et de vous demander si les démarches sont entreprises» (carton 515)
- 1941 (27 février) : lettre du docteur Colleye demandant au directeur de l'Ecole d'effectuer une demande pour la libération de son gendre Marcel Sala (carton 515)
- 1941 (3 mars) : lettre de réponse du sous-directeur attestant au docteur Colleye que des démarches sont entreprises et qu'une liste des élèves prisonniers a été transmise à l'ambassadeur Scapini
- 1941 (24 avril) : lettre du docteur Colleye beau-père de Marcel Sala qui fait part au directeur de l'Ecole d'une demande de Marcel Sala s'il serait possible de lui faire passer son examen de fin d'études en Allemagne où il est interné
- 1941 (19 mai) : lettre du directeur annonçant au docteur Colleye que le comité d'enseignement refuse la demande faite le 24 avril et que selon ses informations la libération des élèves prisonniers est imminente
- 1941 (10 juin) : arrêté interministériel portant dérogation au décret du 24 août 1939 et autorisant la nomination d'ingénieurs ordinaires de 3e classe avant d'avoir terminé leurs études des promotions 1938 et 1939 de l'Ecole des mines
- 1941 (4 juillet) : lettre du secrétaire d'Etat au directeur de l'Ecole des Mines demandant au conseil de perfectionnement d'envisager une dispense d'examen pour MM Hue de la Colombe, Dontot et Sala ingénieurs-élèves prisonniers récemment libérés. Ils n'auraient à accomplir qu'un stage d'un mois et demi dans un arrondissement minéralogique et à fournir un journal de stage.
- 1941 (25 juillet) : délibération de la section permanente du conseil de perfectionnement de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris. Le conseil, tout en regrettant que les élèves en question n'aient pas reçu tous les enseignements prévus, mais comme il appartient à l'Administration qui aura à les utiliser d'apprécier les nécessités de service, les dispense de tout nouvel examen
- 1941 (21 août) : arrêté du directeur de l'administration générale pour le secrétaire d'État à la production industrielle : «A titre exceptionnel et par application des dispositions de l'article 3 de l'arrêté interministériel du 10 juin 1941, MM Hue de la Colombe, Dontot et Sala, ingénieurs-élèves des Mines de la promotion 1938 qui ont été mobilisés puis faits prisonniers de guerre et qui n'ont par suite pas pu continuer leurs études, pourront être nommés ingénieurs ordinaires de 3ème classe à titre définitif à l'expiration du stage effectué pendant l'été 1941. Leur classement définitif de sortie sera établi à la suite de celui des ingénieurs-élèves sortis en juillet 1941 d'après la moyenne des notes obtenues pendant l'année scolaire 1938-1939 complétée par celle du journal de stage qui devra être remis avant le 1er octobre 1941 »
- 1941 (29 octobre) : lettre de Marin GUILLAUME, inspecteur général des Mines chargé des fonctions de directeur de l'Ecole des mines, au Bureau du personnel des Services techniques au sein du Secrétaire d'Etat à la production industrielle l'informant que les moyennes obtenues par les intéressés compte tenu des notes données aux journaux de stage sont : MM Dontot (17,81), Hue de la Colombe (17,58) et Sala (16,91). Les moyennes sont de beaucoup supérieures au minimum exigé en conséquence le directeur propose leur nomination
- 1941 (11 novembre) : arrêté du directeur de l'administration générale pour le secrétaire d'État à la production industrielle : «Les ingénieurs ordinaires des Mines dont les noms suivent, nommés à titre provisoire par arrêtés du 21 juin 1941, sont nommés ingénieurs ordinaires de 3e classe à titre définitif ; savoir : MM Dontot (Jacques), Hue de la Colombe (Jean, Bernard), Sala (Marcel, Georges). Cette disposition aura son effet à dater du 1er octobre 1941. La prise de rang des intéressés sera fixée par mesure d'ensemble pour toute la promotion entrée en 1938 à l'Ecole nationale supérieure des Mines de Paris»
La liste de ces documents a été rassemblée par Ludovic Bouvier que nous remercions