Né le 29/10/1867 à La Lucerne d'outre mer (Manche). Fils de Louis Antoine Adrien RUELLE (1815-1888 ; X 1834), ingénieur en chef des ponts et chaussées et de Louise Xaverine Pascaline LEFEVRE. Décédé le 5 octobre 1919 à Brunoy (Seine et Oise).
Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1888). Ingénieur civil des mines. Chevalier de la Légion d'honneur en 1904.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, Janvier-Février-Mars 1920 :
Messieurs,
Le cœur se serre en présence de ce cercueil. Dimanche matin, notre pauvre ami Ruelle était plein de vie, de vigueur! Nous avions conféré ensemble pendant quelques instants : il était rentré à Brunoy retrouver sa mère dont la santé le préoccupait et, à la fin de l'après-midi même, de façon brusque, il avait cessé de vivre.
Pleurons, Messieurs, pleurons ensemble : pleurons avec une épouse et une mère inconsolables. Les larmes versées en commun devant cette tombe font à notre pauvre ami le cortège qu'il a bien mérité.
Fidèle à ses traditions de famille, Ruelle, dès sa sortie de l'Ecole supérieure des Mines, il y a vingt-huit ans. chercha sa voie dans le réseau que son père avait contribué à créer et il y apporta les connaissances étendues qu'il avait acquises dans de longs voyages à l'étranger. Rapidement, il devint, dans le service de l'exploitation, un spécialiste du matériel roulant, en même temps qu'un praticien du mouvement, et, comme il était doué d'une très grande aménité, d'une inlassable activité, il fut naturellement désigné pour remplacer son maître et ami de Lamolère.
Dans ce rôle si utile au bon renom de la Compagnie, il marqua d'une façon incomparable : plein d'initiative et de ressources, esprit ouvert à tout, servi par un sens très pratique de toutes choses, mettant un soin extrême en tout ce qu'il faisait, toujours prêt à toutes les missions. En lui, tant de qualités professionnelles s'alliaient à des dons naturels qui lui ouvraient toutes les portes, qui le faisaient aimer de tous. La bonté était dans ses yeux comme dans son cœur, et il était le bienvenu partout où il se présentait sur le grand réseau qu'il se plaisait à parcourir.
Il avait été récemment élevé au grade d'inspecteur général de l'Exploitation, qui était sa légitime ambition.
Pourquoi faut-il que cette carrière si utile soit si tôt et cruellement interrompue, en un moment où les chemins de fer ont tant besoin d'hommes de valeur, d'expérience, sachant se faire entendre du personnel ? C'est une grande perte que celle d'un tel collaborateur : mais nous regrettons non moins l'ami dont nous savions apprécier le cœur.
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M. Margot.