Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1957). Ingénieur civil des mines.
Le texte suivant a été publié dans Mines, Revue des ingénieurs, #485, Mai/juin 2016, ainsi que dans Metallurgical Research & Technology, 113, 310 (2016).
Louis Roesch nous a quittés le 31 janvier 2016 des suites d'une longue maladie.
Chercheur remarquable et compagnon toujours dévoué, il laisse un grand nombre d'amis dans le monde de la métallurgie.
Après des études à l'École des Mines de Paris, un séjour de deux ans au CALTECH (California Institute of Technology), et l'obtention d'un Master of Science dont le rapport est toujours cité, il est entré à l'Irsid en 1963 au département physique. Son premier thème de recherches portait sur la rupture ductile et le rôle des inclusions : le travail expérimental a consisté à fabriquer un composite fer-alumine, obtenu par frittage, qui a permis de réaliser une étude fine et claire de la croissance des cupules autour des inclusions. Ce travail remarquable demeure un modèle de base sur le mécanisme de la rupture ductile.
Il a obtenu la médaille Rist de la SFM (Société Française de Métallurgie) en 1971.
Par la suite, Louis Roesch a participé à un grand nombre de recherches liées à la plasticité des aciers et à la rupture. Il a toujours fait le pont entre la physique du métal et les propriétés mécaniques macroscopiques ; cela l'a conduit de l'emboutissage des tôles minces à l'étude de l'essai de traction avec la formation des bandes de Piobert-Lüders et les phénomènes de rupture. A l'Irsid, il a dirigé le service Essais Mécaniques, puis le département des propriétés de l'acier, avant de rejoindre l'état-major de Saint-Germain-en-Laye. Il a participé à la vie de nombreux organismes, comme l'IDDRG (International Deep Drawing Research Group) dont il a été longtemps le secrétaire, ainsi que de comités de normalisation des essais mécaniques, à l'échelle européenne et mondiale.
Excellent pédagogue dans son domaine, il a écrit des textes pour la formation des ingénieurs et techniciens dans le cadre du Cessid (Centre d'Études Supérieures pour la Sidérurgie), et il a aidé de nombreux jeunes chercheurs dans leurs premiers travaux.
Sa connaissance des problèmes industriels l'a conduit à assurer la fonction de Délégué Permanent de l'Irsid à l'usine de Sollac Dunkerque, à la fin des années 80.
Après son départ de l'IRSID, dans les années 90, il a apporté ses connaissances et son esprit de rigueur à l'OTUA (Office Technique pour l'Utilisation de l'Acier) et à la RM (Revue de Métallurgie) dont il a été le rédacteur en chef jusqu'à son départ à la retraite en juin 2000.
Outre des publications scientifiques importantes, il a dirigé la rédaction de guides et documents à l'OTUA, puis il a fait usage de ses talents d'auteur, de sa rigueur scientifique et de son style de rédaction pour assurer la qualité de l'édition de la Revue de Métallurgie.
Au-delà des qualités professionnelles qui viennent d'être rappelées, Louis Roesch fut un collègue plein de ressources, dont les conseils étaient toujours pertinents, grâce à une connaissance fine de ses domaines de prédilection et à un raisonnement sûr et argumenté. Son avis faisait autorité. Sa grande vivacité d'esprit et ses capacités de synthèse contrastaient avec un comportement discret et réservé.
Il fut aussi un compagnon de route dont chacun attendait le prochain mot d'esprit, en appréciant son sens de l'humour. Sa discrétion légendaire savait s'estomper, quand on évoquait l'Alsace, sa petite patrie, ou le choix d'une bonne table. Tous ses amis s'associent à la peine de sa famille.
Marc Grumbach (P54), Henri-Paul Lieurade, François Moussy, Robert Albemy (P61), au nom de tous ses anciens collègues de travail.