Fils de Marie Charles Jean Guy de RETZ, ingénieur, et de Alice MAITROL de VARENNES. Beau-frère de Antoine Casimir Robert PELLEGRIN (1876-1927 ; X 1895).
Ancien élève de l'Ecoloe polytechnique (promotion 1897 ; entré classé 200 et sorti classé 107 sur 223 élèves) et de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1900). Ingénieur civil des mines.
Officier de la Légion d'honneur. Croix de guerre 14-18. Ingénieur conseil, il fut directeur général des MDPA. Président de l'Association des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris de 1938 à 1942.
Revue des Ingénieurs, novembre 1962 :
Après avoir été élève à l'Ecole Polytechnique, puis à l'Ecole des Mines de Paris, M. de Retz entra aux Mines de Béthune. Il y débuta comme ingénieur du fond et passa ensuite au service des ventes.
Il était chef du service commercial dans la région de Rouen lorsqu'éclata la première guerre mondiale, à laquelle il prit part comme capitaine d'artillerie. La légion d'honneur et plusieurs citations reconnurent sa haute valeur.
A la suite du retour de l'Alsace à la France et de la mise sous séquestre de celles des mines de potasse qui appartenaient pour la plus grande part à des ressortissants allemands. M. Pierre de Retz, démobilisé, fut appelé, en 1920, aux fonctions de liquidateur technique, puis de directeur général de ces mines. Il continua à les diriger lorsqu'elles furent rachetées par l'Etat et devinrent les mines domaniales de potasse d'Alsace. C'est à leur tête qu'il put donner toute sa mesure.
Ayant pressenti leurs grandes possibilités de développement, il s'attacha, après les avoir remises en ordre, à améliorer sans cesse leurs moyens techniques et à accroître leurs capacité" de production et de vente.
On put assister alors à un remarquable effort qui n'intéressa pas seulement l'équipement minier proprement dit, maiis qui porta encore sur la création, en dehors des mines et en association avec les Mines de Kali Sainte-Thérèse, des bases destinées à faciliter la commercialisation et l'emploi des sels de potasse (installations de transbordement et de stockage dans les ports de Strasbourg et d'Anvers, création de la Sté Potasse et Engrais chimiques et de la Sté des produits chimiques de Limbourg, etc.).
L'action de M. de Retz ne fut pas moins importante sur le plan social : c'est sous son impulsion personnelle que fut réalisé un vaste ensemble de cités minières, comptant plus de 5.000 logements avec leurs écoles, églises, salles de fêtes, terrains de sports, que connaissent bien ceux qui ont eu l'occasion de traverser la région de Mulhouse.
Le développement des mines de potasse, commencé sous la gestion de M. de Retz, s'est poursuivi jusqu'à ce jour. Mais il convient de rendre hommage à celui qui en fut le premier artisan.
Après avoir pris sa retraite en 1937, M. de Retz continua à exercer plusieurs activités, soit comme administrateur, soit comme ingénieur-conseil dans diverses sociétés.
On se souvient qu'il fut Président de l'Association Amicale des Elèves de notre Ecole de 1938 à 1942 et qu'il amorça sa rénovation.
Ces toutes dernières années, il avait en outre accepté de consacrer une bonne partie de son temps à la gestion d'un organisme de retraites pour les ingénieurs.
Telle fut la carrière de l'ingénieur.
L'homme était tout de droiture et de générosité. Les épreuves que le destin lui avait imposées, en lui enlevant prématurément son fils et son gendre, lui avaient été dures mais n'avaient pas diminué son courage et son allant.
M. de Retz s'est éteint subitement en juin dernier, laissant à tous ceux qui l'ont connu et qui ne l'oublieront pas, le souvenir d'un homme de cœur et de devoir.
A. FANTON D'ANDON (EMP 1918).