Jean RETEL (1883-1955)

Fils de Paul Marie Fernand RETEL (1855-1915 ; X 1875, intendant militaire, catholique, mort pour la France) ; petit-fils de Aimé Alexandre RETEL et de Louise Célina BOURGEON.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1905). Ingénieur civil des mines.


Revue des Ingénieurs, décembre 1955 :

Jean RETEL était né à Bourg-en-Bresse, le 25 janvier 1883, il fit, au hasard des garnisons de son père, Intendant militaire, ses études aux lycées de Guéret, Bourges et Beauvais. Il fit ensuite ses Spéciales à Janson-de-Sailly et entrait en 1905 à l'Ecole des Mines, où l'avaient précédé son oncle Paul SEJOURNET (EMP 1876) et son cousin Jean SEJOURNET (EMP 1902) et où il fut suivi plus tard par son frère J.-R. RETEL (EMP 1912).

Toute sa vie il resta fidèle aux amitiés nouées tant à Janson qu'à l'Ecole des Mines et la vie lui apporta cette joie de pouvoir toujours compter sur la fidélité de ses amis.

A sa sortie de l'Ecole des Mines en 1908, attiré par l'automobile, il entrait comme ingénieur aux Etablissements Renault. Il était le premier ingénieur sorti d'une grande Ecole qui entrait dans cette Société. Peu de temps après, Renault rattachait à la Direction de la Société. Mais cette promotion rapide le mit en butte à une opposition sourde qui l'obligeait finalement à quitter Renault pour entrer, en 1910, à la Société Chenard et Walcker, comme collaborateur direct de WALCKER lui-même ancien élève de l'Ecole des Mines (EMP 1895).

Sous la direction de WALCKER, il s'attela à une refonte complète de l'organisation administrative de la Société, de sorte que, à la mort de WALCKER, survenue accidentellement en 1912, il prenait tout naturellement sa suite en tant que Directeur de la Société et bras droit de M. Chenard.

C'est à cette époque qu'il appelait à ses côtés DEMAN (EMP 1907) et son ami TOUTÉE (EMP 1906), mécanicien hors ligne, qui devait apporter en collaboration avec M. Chenard, tant de perfectionnements importants à l'automobile.

Mobilisé le 2 août 1914, Jean RETEL était affecté au Service automobile de la IVme Armée et devenait l'adjoint du Commandant, depuis Général Doumenc [Joseph Edouard Aimé DOUMENC (1880-1948 ; X 1898), mort général d'armée]. C'est avec lui qu'il organisa le remarquable Service automobile qui, au long de la « Voie Sacrée », devait apporter une aide si précieuse à la défense de Verdun en 1916.

En 1917, il était rappelé des Années pour organiser les fabrications d'armement confiées à la Sté Chenard et Walcker. Il y reprenait sa place de directeur et c'est dans la période qui suivit la fin de la guerre qu'il devait, avec le concours de TOUTÉE, donner à la marque Chenard et Walcker ce qui fit à l'époque sa brillante réputation.

Il en était récompensé en 1928 par la Croix de la Légion d'Honneur. Il avait également la joie, en 1931, de voir son fils Pierre, reçu à Polytechnique et aux Mines, opter pour l'Ecole qu'il affectionnait particulièrement.

Entre temps, la mort de M. Chenard provoquait de profonds changements dans l'organisation de la Société, changements modifiant l'esprit et les traditions qui étaient à la base du développement de l'affaire. N'approuvant pas la nouvelle politique suivie, Jean RETEL donnait sa démission en 1933 pour entrer comme Administrateur à l'Union des Transports Fer et Route, et se consacrer ainsi à la mise en œuvre d'une idée qui lui était chère : réaliser une coordination entre la SNCF et les Services de transports automobiles, entre le Rail et la Route.

Après la guerre de 1939, pendant laquelle il fut mobilisé comme Chef d'Escadron, chargé des Services automobiles de la région de Bordeaux, il reprenait cette œuvre d'intérêt majeur.

Il devait y consacrer les dernières années de sa vie active et avoir la satisfaction de voir son initiative et ses efforts couronnés de succès.

Resté très dévoué à l'Ecole des Mines, il s'occupa à plusieurs reprises de rendre service à des camarades ainsi qu'à des veuves de camarades aux prises avec les difficultés de l'après-guerre.

C'est dans le même esprit qu'il avait eu l'idée de créer un foyer près de Paris où les camarades en âge de prendre leur retraite puissent se retrouver sous un même toit. C'est de cette idée qu'est né le projet de construction du centre de Rueil-Malmaison.

Retiré dans sa propriété de Jullouville, en Normandie, il y décédait le 20 septembre dernier, terrassé par un mal qui le minait depuis longtemps.


Paul Marie Ferdinand Retel (père de Jean Retel), élève de Polytechnique
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