Fils de Pierre Georges RENARD (X 1863, général de brigade du génie).
Petit-fils de Jean-Charles ANFRIE (X 1836, corps du génie), ainsi que de Pierre RENARD, employé, et de son épouse Marie Delphine VERQUE.
Son fils André épouse le 15/5/1937 Mme CHALAUX-MATHIVET fille de MATHIVET (EMP promotion 1896).
Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion entrée en 1896 et sortie en 1899). Ingénieur civil des mines.
Bulletin Revue des anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, 2e tr. 1937 :
La disparition si prématurée de notre excellent camarade Paul Renard, le 3 février dernier, a été particulièrement ressentie par tous ses camarades de l'Ecole des Mines, ainsi que par les nombreux amis qu'il comptait dans le bassin houiller où il avait accompli toute sa carrière. Il était né à Oran, où son père, le général du génie Georges Renard, était alors en garnison. Ses études se poursuivirent successivement à Paris, au collège de Fontainebleau et au Lycée Louis-le-Grand. Bachelier es lettres et es sciences, il entrait en 1894 à l'Ecole des Mines où -- il convient de le signaler — ses deux frères devaient également entrer quelques années après lui. Dès sa sortie, la Compagnie des Mines de Béthune le prit à son service, et c'est à cette importante houillère qu'il devait consacrer toute sa carrière. Après avoir dirigé longtemps l'exploitation de l'une de ses fosses, il était nommé ingénieur divisionnaire en janvier 1914. Puis la guerre survint. Fils et petit-fils d'officiers, Paul Renard n'avait pas manqué d'entretenir son instruction militaire. La mobilisation le trouva donc préparé au rôle qu'en qualité d'officier de réserve il allait avoir à remplir. Mobilisé après l'invasion du bassin houiller, il fut bientôt chargé du commandement d'une compagnie du 5° régiment territorial auquel il appartenait comme lieutenant. Passé au 295e régiment territorial, il est envoyé, au début de 1915, au front, dans l'Oise, au Bois des Loges, à Ribécourt. Affecté, à la fin de la même année, aux compagnies de mineurs du génie, il participe à la guerre de mines à Beuvraignes. Promu capitaine au début de 1916, il prend peu après le commandement d'une compagnie de mitrailleurs de position. Puis il revient au génie de la 11e armée, en qualité de commandant de bataillon, et exécute des travaux de défense au Bois-le-Prêtre, au bois de Mortmare, puis sur le front de Verdun, à Haudromont, et au Ravin de Bazil. La croix de guerre, avec une élogieuse citation à l'ordre de la 11e armée, lui est accordée en mai 1917. Peu après, la Compagnie de Béthune, qui avait à reconstituer ses cadres et à restaurer ses exploitations, désorganisées par suite de la proximité du front, le rappelait à Bully-Grenay.
En 1927, il était nommé ingénieur en chef adjoint des travaux du fond; en 1932, ingénieur en chef et adjoint, en cette qualité, au directeur des travaux du fond. Dans les fonctions successives qui lui furent confiées, Paul Renard sut faire apprécier hautement ses excellentes connaissances professionnelles et sa parfaite pratique de l'exploitation, ainsi que la grande droiture de son caractère. La Compagnie des Mines de Béthune, en témoignage des services qu'il avait rendus pendant plus de 35 années et que la médaille d'honneur du travail avait déjà récompensés en 1930, le nomma ingénieur en chef honoraire, lorsqu'en juillet 1934, sur sa demande, elle lui accorda une mise à la retraite que, sans doute, il pressentait nécessaire au ménagement de ses forces.
Après le rétablissement de la paix, Paul Renard n'avait point •voulu délaisser ses devoirs d'ordre militaire, et c'est ainsi que pendant dix années il consacra ses efforts à la fondation et au développement des cinq sociétés de préparation militaire, agréées des Mines de Béthune. Il participa, en outre, très activement, à la création et au fonctionnement, à Bully-Grenay, des écoles de perfectionnement d'officiers et de sous-officiers de réserve. Paul Renard avait fidèlement conservé l'esprit de camaraderie acquis sur les bancs de l'Ecole des Mines. Assidu à nos réunions du Nord, il se retrouvait toujours avec la plus vive satisfaction au milieu de nous. D'une parfaite courtoisie, simple et cordial dans ses rapports avec tous, il s'était acquis les sympathies les plus étendues.
Les loisirs dont il disposait étaient consacrés aux devoirs de la vie de famille; admirablement secondé dans cette tâche par la sollicitude d'une épouse dévouée, il ne négligea rien pour élever d'une manière irréprochable ses trois enfants, qu'il eut la satisfaction de voir établis dignement dans la vie. Il s'était retiré à Paris, à proximité immédiate de la plupart des membres de sa famille. Son désir d'apprendre encore et de maintenir ses connaissances au niveau du progrès, avait, comme il le souhaitait, trouvé satisfaction dans les ressources intellectuelles dé la capitale; mais il ne put, hélas! jouir que trop peu de temps du fruit de ses années de labeur et d'épreuves. Un mal sournois devait l'emporter, brisant prématurément cette existence si bien consacrée à l'accomplissement du devoir professionnel et du devoir civique.
Puissent ces lignes consacrées à notre regretté camarade Paul Renard, renfermer l'hommage qui lui était légitimement dû.
DUBERNARD (EMP promotion 1895).