Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1950) et de l'ENSPM. Ingénieur civil des mines.
MINES Revue des Ingénieurs, mars/avril 2012 :
Notre ami Jean Raynal nous a quittés le 28 février dernier, emporté par un cancer du pancréas.
Il est né à Montauban le 31 octobre 1929, date-clé qui en faisait, à la fois, le «médian en âge» de la promotion 1950, et le plus jeune des 12 qui ont pu accomplir leurs obligations militaires entre 2ème et 3ème année, sous le régime antérieur des 12 mois.
À l'École, c'était un camarade sûr, attentionné, discret et chaleureux. Musicien passionné, il donnait vie au piano de la Maison des Elèves et présidait aux arrangements musicaux des Revues annuelles.
Côté cours, il avait choisi l'option prospection, celle des seigneurs, face aux gros bataillons des sidérurgistes et surtout des mineurs. Et c'était une vraie vocation qu'il a confirmée, son diplôme d'ingénieur Civil des Mines en poche, en poursuivant sa formation à l'E.N.S des Pétroles et des Moteurs, dont il était également diplômé. Il avait, dans l'intervalle, servi dans les Forces Terrestres Antiaériennes, d'octobre 1952 à octobre 1953, à Nîmes et à Alger.
Marié en 1954 à Eliane, ils formaient un couple solide et dynamique et ont fondé une grande famille sympathique et soudée avec leurs six enfants, leurs 15 petits enfants et leurs sept arrière-petits-enfants, à ce jour.
La carrière professionnelle de Jean a été remarquable.
Il a intégré la SNPA en février 1955 comme ingénieur de forage sur le champ de Lacq, en plein développement. À la création du laboratoire «forage» au Centre de Recherches de Pau, la direction lui en est confiée.
Avec son équipe d'ingénieurs et de techniciens, il invente et met en œuvre des dispositifs pour analyser les paramètres de foration in situ. En 1965, une unité pilote, basée sur ces principes, est construite et expérimentée sur de nombreux forages en France. Les choix techniques sont validés, la méthode est brevetée et des accords sont conclus avec des sociétés américaines pour développer industriellement le procédé au cours des années 1970. Jean apporte son expertise et passe deux années aux États-Unis avec sa famille de 1979 à 1981.
Aujourd'hui cette technique du MWD (measurement while drilling) est utilisée par tous les pétroliers et aussi sur les grands forages de génie civil.
La contribution de Jean à l'émergence de la technologie MWD a été reconnue par l'«Offshore Energie Center» de Houston qui lui a attribué le prix du «Pionnier de la technologie» le 24 septembre 2011 à Houston. Ce prix lui a été remis à Pau le 19 octobre 2011 par le Directeur de la recherche de Total.
Ces succès n'ont pas altéré la gentillesse, la simplicité et la convivialité de Jean. Sa passion pour la musique est restée entière, il a écrit beaucoup sur le sujet et tenait l'orgue de sa paroisse dans les grandes occasions.
En 1999, il a organisé de main de maître une sortie mémorable pour notre promotion sur ses terres du Quercy-Rouergue, mêlant à la fois la géologie expliquée, l'art, l'architecture et l'histoire. Et, en apothéose, un exceptionnel récital d'orgues donné par lui-même dans la cathédrale de Cahors. Ce fut un grand moment.
Merci Jean, tu étais un Grand, et pas seulement par la taille.
Jean-Paul ROULLIER (E53)