Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1898). Ingénieur civil des mines.
Publié dans Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, Septembre-octobre 1916 :
Né à Rennes le 21 mai 1875, Antoine Pla était le fils d'un commandant d'artillerie, décoré en 1870 de la Légion d'honneur pour faits de guerre.
Après avoir fait ses études au Prytanée Militaire de la Flèche, il avait été, en même temps, reçu à l'Ecole Centrale et à l'Ecole des Mines de Paris.
Il optait pour l'Ecole des Mines, d'où il sortait en 1901 avec le diplôme d'ingénieur.
Il avait débuté dans la carrière par une mission aux îles du Cap-Vert pour une exploitation de salines. A son retour, il partait pour l'Algérie aux phosphates de Dyr, puis, toujours dans la même contrée, s'occupait de mines de calamine et de plomb argentifère.
Revenu à Paris, il était entré dernièrement à la Maison Allis Chalmers, où l'on appréciait hautement ses qualités techniques et commerciales.
C'est à ce moment qu'est arrivée la mobilisation, et, sans attendre son ordre d'appel, il s'engageait au 13e régiment d'artillerie, à Vincennes.
Il avait fait toute la retraite de Charleroi comme agent de liaison et avait eu deux chevaux tués sous lui. Ses compagnons parlent avec enthousiasme de sa belle humeur et de son entrain dans ces jours difficiles, du réconfort que leur ont donné à maintes reprises ses paroles et son exemple.
Après la bataille de la Marne, il avait été nommé chef d'équipe dans une batterie de 90 dans l'Aisne, et mis au service du téléphone, toujours au premier rang. Son sang-froid, son calme courage le désignaient pour toutes les besognes dangereuses
Le 29 octobre 1914, alors que pendant la nuit il allait mettre en état un poste téléphonique à Bussy-le-Long, un obus de 77 éclata au-dessus de lui. Il recut un grand nombre de blessures, dont une à la tête qui le tua sur le coup ; il repose dans le cimetière de la localité.
Tous ses camarades se rappellent sa gaîté et son heureux caractère qui ne se sont jamais démentis ; c'était un brave cœur, un ami fidèle et dévoué, le compagnon joyeux que l'on était toujours heureux de revoir.
C'était aussi un esprit distingué, et ses chefs militaires l'avaient hautement apprécié : sur sa tombe, son commandant a prononcé un éloge ému.
Son demi-frère, le capitaine Grimbert, du 5e d'artillerie de campagne, blessé depuis aux deux jambes, et décoré de la Légion d'Honneur ainsi que de la Croix de Guerre, combattait près de Bussy à ce moment, et a reçu des officiers de Pla les condoléances les plus élogieuses.
Trente-deux de ses camarades ont envoyé à sa veuve une lettre collective où ils pleuraient le vide laissé par leur ami dans leurs rangs.
Il laisse une veuve et une jeune fille auxquelles nous adressons l'expression de notre profonde sympathie.
F. TIXIER.