Né le 3 avril 1742 à Lyon. Mort le 15 août 1815 à Saint-Vallier (Drôme), célibataire et sans enfants connus.
Eugène Louis Melchior fut le premier bibliothécaire du Conseil des mines, à partir de 1804. Le Conseil prit le nom de Direction générale des mines en 1810, et Patrin travailla donc sous l'autorité du comte Laumond. Les activités de la bibliothèque furent transférées à l'Ecole des mines après 1815, date à laquelle Patrin prend sa retraite et décède. Patrin fut également élu associé non résidant de la 1ère classe de l'Académie des sciences en 1796 (le 14 ventôse an IV), de l'Académie d'agriculture et de l'Académie des sciences de Saint-Petersbourg. Il écrivit des articles dans le Journal des mines, le Journal de physique, la Bibliothèque britannique et dans le Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle. Il fut député de Rhône-et-Loire (il vota contre la mort de Louis XVI).
Un Patrin deviendra célèbre, Eugène Louis Melchior. Né en 1742, il a de qui tenir. Son bisaïeul Antoine-François Patrin est apothicaire à Sennecey puis à Nogent, son grand père François maître chirurgien à Nogent et sa grand-mère issue d'une lignée de notaires et de procureurs du Roi à Brancion depuis 1535. Ils se sont édifiés par leurs efforts intellectuels.
Enfin, le père d'Eugène Louis Melchior, Antoine François natif de Nogent, exerce à Lyon le métier de conseiller du Roi et notaire.
Destiné au barreau par ses parents, Eugène Louis Melchior obtient de pouvoir se livrer à son penchant favori, les sciences naturelles. Il voyage pendant deux ans en Allemagne, Hongrie et Pologne pour vérifier ses hypothèses sur l'histoire du globe. Il prospecte ensuite la Sibérie ! Huit années durant, il brave mille dangers, froid, fatigue, maladie, pour déterrer ou déraciner de précieux matériaux géologiques et botaniques et il réalise d'importantes découvertes.
Après ce périple, il publie sa " Relation d'un voyage aux Monts d'Altaïce en Sibérie " ainsi qu'une étude sur " Les mœurs des habitants de la Sibérie ".
Parce que Peter Simon Pallas (son correspondent à Saint Petersburg) a subtilisé les spécimens les plus intéressants destinés à sa collection personnelle, il quitte furieux la Russie, nanti cependant de 29 quintaux de précieux échantillons. De retour à Paris il est promu Officier des Mines et il offre au Museum National d'Histoire Naturelle ses récoltes… que l'administration refuse, faute de place !
Survient la Révolution. Naturellement doux et modéré, uniquement occupé de ses études, Patrin n'y prend aucune part. Néanmoins les Lyonnais le nomment député conventionnel du Rhône et de la Loire. Mais, plus favorable au bannissement de Louis XVI qu'à son exécution, il contrarie les Jacobins qui l'incarcèrent en juillet 1793, au motif fallacieux qu'il a excité les Lyonnais à la révolte.
Amnistié, il doit par sécurité se cacher jusqu'à la mort de Robespierre et du sinistre juge Coffinhal qui l'avait condamné ; celui-ci n'a-t-il pas déclaré que la république n'a pas besoin de savants ! Il échappe ainsi au sort funeste de ses collègues Lavoisier et Buffon.
Patrin, enfin libre, est chargé de contrôler la Manufacture d'Armes de Saint-Étienne. En 1796, l'Institut l'intègre. La société d'Agriculture de Paris en fait de même.
Pour la Direction Générale des Mines, à partir du terrain il dresse la carte houillère du bassin de la Loire, réformant la propriété du sous-sol et le régime des concessions. Il redémarre les houillères de la Loire.
A la création de l'Ecole des Mines, il devient son premier Bibliothécaire et ses collections de minéraux y seront enfin accueillies.
Modeste, studieux, sans ambition, Patrin est chéri de tous ceux qui le connaissent. Sa vie et son œuvre s'achèvent en 1815 à 73 ans à Saint-Vallier (Drôme) où un gisement paléontologique colossal sera enfin mis au jour en 1855 et à la fin du XXe siècle.
En 1799 on publie ses recherches sur les volcans d'après les principes de la chimie pneumatique. Avec le Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, il poursuit l'œuvre de Buffon, auteur d'une célèbre Histoire Naturelle et participe aux Lettres à Sophie (ouvrage scientifique) avec ses notes de vulgarisation.
Ses méthodes de terrain et ses articles innovent. Patrin explique les usages des pierres et des terres, les propriétés des minéraux et leur exploitation, les gîtes des différents métaux, leurs filons, les eaux et les gaz qui circulent sous terre, la formation des montagnes, des minéraux, des météorites, du globe terrestre, des volcans. Il fait de l'astronomie et de la météorologie.
Il est plagié maintes fois. Ainsi, Pallas insère dans un de ses ouvrages, sa " Relation d'un voyage aux Monts d'Altaïce ". Quant à Scipione Breislak (géologue italien), il s'est impunément approprié une théorie de Patrin dans ses " Voyages dans la Campanie ".
Cousin germain du savant, notaire à Brancion puis à Nogent, Jean-Christophe traverse indemne tous les régimes. Il rédige de nombreuses notes sur des événements locaux, conservées aux archives de Mâcon.
Il sera Maire de la Chapelle-sous-Brancion ; son gendre et son petit-fils prendront la relève. A sa fille Marie devenue veuve très tôt, on doit la plupart des croix en pierre de Collonge ; la tombe de Marie Patrin est juste à gauche à l'entrée du cimetière de la Chapelle-sous-Brancion.
Le nom de Patrin s'éteindra dans cette famille en 1922. Mais une centaine personnes peut encore aujourd'hui se réclamer de Jean Christophe Patrin.
Louis Melchior PATRIN rassembla une collection minéralogique d'environ 2000 minéraux, dont il fit don à l'Ecole des mines. Voir à ce sujet : quelques minéraux découverts par Patrin.
Où trouver une autre biographie de Patrin