Né le 11/5/1849 à Collet de Dèze (Lozère). Marié avec Clara Alice BONNAL. Son fils Charles Félix René PASSEBOIS (né à Bône le 8/1/1883 ; décédé en 1929 ; X 1903) fut inspecteur principal des eaux et forêts.
Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1869). Ingénieur civil des mines. Admis aux cours préparatoires le 6/9/1869 (classé 5) puis à l'Ecole d'ingénieurs le 18/7/1870 (classé 2). Il obtient le diplôme le 10/6/1873 (classé 10).
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Janvier-février 1884
Marius Passebois, né au Collet-de-Dère (Lozère), le 8 mai 1849, fit de sérieuses et brillantes études au collège d'Alais, puis au lycée de Montpellier où il obtint en 1869 le prix d'honneur de la Ville, la plus haute récompense du lycée pour les facultés réunies des lettres et des sciences. Dans la même année il se présenta simultanément aux écoles Centrale et des Mines. Reçu à ces deux écoles dans les premiers numéros, il opta pour l'école des Mines.
En 1873, il débute dans la carrière d'ingénieur comme chef de fosse aux charbonnages de Mariemont et Bascoup (Belgique), et s'y fait bientôt remarquer autant par ses aptitudes techniques que par le tact, la fermeté et la justice qu'il apporte dans la direction du nombreux personnel sous ses ordres. Quelque apprécié qu'il fût en Belgique, Passebois désirait vivement consacrer ses talents au service de son pays ; aussi lorsqu'en 1877 une place lui fut proposée par la Compagnie de Mokta-el-Hadid, il n'hésita pas à se rendre en Algérie.
Deux ans à peine après son arrivée à Bône, Passebois remplaçait comme ingénieur principal et sous-directeur des exploitations notre camarade Fontaine, qu'une mort subite venait d'enlever à l'affection de sa famille et de ses nombreux amis. Dans ce poste important, son zèle, son activité autant que la franchise et la loyauté de son caractère ne tarda pas à lui concilier l'estime et l'amitié de son directeur, M. de Cerner, qui l'associa intimement à son oeuvre en lui confiant les missions les plus délicates. C'est ainsi qu'il collabore au grand travail de dessèchement du lac Fetzarah qui, tout en rendant à l'agriculture d'immenses terrains d'une fertilité exceptionnelle, supprime à la porte de Bône un foyer pestilentiel. A peine Tabarka est-il occupé par nos troupes, qu'il y débarque pour diriger les recherches et reconnaître les gîtes miniers ; c'est à ces études périlleuses que la Compagnie de Mokta doit les découvertes pleines d'avenir qu'elle a faites dans le nord de la Tunisie.
Non content de travailler sans cesse à la prospérité de la Société qui l'employait, Passebois voulut encore consacrer ses rares loisirs aux intérêts généraux du pays : il accepta en 1879 les fonctions de maire de la commune d'Aïn-Mokra et de suppléant du juge de paix du canton ; aimé de tous ses administrés pour son inaltérable bienveillance, respecté pour sa droiture et son équité, il sut grouper autour de lui toute les bonnes volontés et rendit dans cette région, à la cause de la colonisation, des services signalés qui lui valurent une popularité rapide. C'est que Passebois demandait rarement à l'autorité dont il était officiellement revêtu l'exécution de ses ordres, mais préférait la devoir à cette brillante qualité de persuasion dont il était doué: il savait séduire et convaincre tous ceux qui l'approchaient, et leur inspirer un complet dévouement à ses idées et à ses projets.
Un mariage d'inclination contracté en 1881, et suivi à deux ans d'intervalle de la naissance d'un fils, en apportant un nouvel aliment au besoin d'affection et de dévouement dont était possédé notre cher et regretté camarade, sembla surexciter encore son ardeur au travail. Quoique fatigué par les fièvres, il ne voulait pas quitter le pays où l'attachait le souvenir de tant d'efforts et de tant de succès, et c'est à Bône, qu'en pleine jeunesse et en pleine activité, une mort foudroyante est venue le frapper, transformant en deuil général l'affection et le respect dont il était l'objet.
Passebois n'avait que trente-quatre ans ; mais sa carrière si courte et si bien remplie n'en mérite pas moins d'être proposée en exemple aux jeunes ingénieurs qui entrent dans la carrière, comme un modèle de désintéressement, de courage et d'honnêteté. Puisse cette pensée être une consolation à sa famille si cruellement éprouvée ! Quant à nous, qui avons connu et aimé cette nature d'élite, nous en conserverons pieusement le souvenir et pleurerons longtemps l'ami sur et dévoué, le camarade distingué, qui a maintenu si bien en Algérie la renommée de notre chère Ecole.