Philippe OLMER

Ancien élève de l'Ecole normale supérieure et de l'Institut national agronomique. Docteur es sciences. Agrégé de physique.

Philippe Olmer a travaillé sur la diffraction des électrons et est notamment l'auteur d'un essai de vulgarisation de physique : La structure des choses (1949).


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, juillet-août 2010 :

Philippe Olmer, qui fut Directeur de l'École des Mines de Nancy de 1951 à 1957, est décédé le 19 mars dernier à Paris dans sa 94ème année. Il prépara avec Bertrand Schwartz, alors professeur à l'École, la réforme des enseignements, révolutionnaire pour l'époque, que Bertrand Schwartz, qui lui succéda en 1957, a mise en place. Dans les années 1960, la légende, peut-être fausse mais qu'importe, voulait que la réforme ait été finalisée entre les deux hommes dans un train de retour Paris-Nancy !

Nous avons recueilli les témoignages de Gilbert Liduena (N53), ancien Président de l'Association des Élèves de l'École (1985-1992) et de Sylvie Court, une des enfants de Philippe Olmer.


Ancien élève de l'École Normale Supérieure et de l'Institut National Agronomique, il était docteur es sciences, agrégé de physique et professeur des universités. Il a enseigné à l'École le cours d'électronique. Il avait 35 ans lorsqu'il a été nommé Directeur de l'École.

Moi-même, élève à l'École de 1953 à 1956, j'ai le souvenir d'un homme affable, accessible, à l'écoute des autres, très dynamique et passionnant lorsqu'il donnait ses cours. Dans son rôle de Directeur il n 'hésitait pas, par exemple, à intervenir directement et rapidement auprès d'entreprises pour obtenir des stages hors de l'ordinaire, lorsqu'il le jugeait utile. Ainsi c'est à lui que nous devons, Antoine Perrotte et moi-même, d'avoir obtenu nos stages de fin de scolarité dans les mines métalliques de Sardaigne en 1956. Très attentif au développement des carrières futures de ses élèves et au choix d'orientation pour des métiers qui à l'époque pouvaient paraître hors des sentiers battus de l'École, il n 'hésitait pas à mobiliser dans l'heure son réseau de relations pour obtenir des rendez-vous d'entretiens et favoriser ainsi des embauches dans des secteurs nouveaux. Il a ainsi permis de diversifier favorablement pour beaucoup d'entre nous les évolutions de carrière.

Homme brillant, après l'École des Mines de Nancy il a été Directeur Général du Laboratoire Central des Industries Électriques de 1957 à 1981 et professeur à la Faculté des Sciences de Paris. En 1961, il est nommé Directeur de l'École Supérieure d'Électricité, puis Directeur Général des enseignements supérieurs au Ministère de l'Éducation Nationale en 1968 et Directeur Général Adjoint de l'École Polytechnique de 1968 à 1970. Dans ce dernier poste il remplaçait Cheradame, remercié à la suite de querelles avec Louis Leprince-Ringuet et avec Laurent Schwartz. Olmer, au ministère de l'Education nationale en mai 1968, avait alors adopté un « profil bas » et fait fort peu parler de lui. L'aventure de l'X fut pour lui une déception : trompé par l'extérieur prestigieux et l'illustre compagnie de ceux qui s'intéressaient à la « poule aux oeufs d'or », il s'aperçut que le poste était relativement subalterne et les moyens bien plus limités qu'il ne l'escomptait. Il ne resta guère plus d'un an et fut remplacé par Henri Piatier, ingénieur général de l'Armement. (Emmanuel Grison, Souvenirs d'un témoin actif à l'Ecole polytechnique en mai 1968, Bulletin de la SABIX n°46, 2010).

Il prit ensuite la direction de l'Institut National Agronomique de Paris - Grignon entre 1970 et 1975. Enfin il était professeur honoraire à l'Université de Paris VI.

Au-delà de ses fonctions d'enseignement, il a aussi largement contribué au rayonnement d'organisations d'ingénieurs en tant que Président de la Société Européenne pour la Formation des Ingénieurs et aussi Président de la Société des Ingénieurs et Scientifiques de France (1980-1982).

Philippe Olmer était Officier de la Légion d'honneur et de l'Ordre National du Mérite, Croix de guerre 39-45 et Commandeur des Palmes Académiques.

Gilbert Liduena


C'est après un tout début de carrière en Sarre que mon père est nommé à l'École des Mines de Nancy. Dans cette ville, il mène avec ma mère et nous cinq une vie fort occupée mais très agréable. D'autres responsabilités l'appelleront à Paris en 1957 où il poursuivra ce métier de directeur de Grande École.

Sa carrière, si diverse en apparence par les fonctions successives qu'il a exercées, reste finalement tendue vers un seul objectif dû sans doute à sa double formation d'ingénieur et d'universitaire : participer au développement des liaisons entre le monde industriel, celui des Grandes Écoles et l'Université.

Dans ses moments de liberté et plus particulièrement depuis sa retraite en 1981, mon père s'adonnait d'une part à la musique, pratiquant son piano tous les jours, d'autre part à la peinture, surtout dans la maison familiale du Golfe du Morbihan où, pendant les vacances, il aimait accueillir les siens. Il avait 13 petits-enfants et 18 arrière petits-enfants.

Sylvie Court (née Olmer)