Robert Carlos Achille NISSE (1900-1958)


(C) Collection personnelle de Christian NISSE

Né le 28/7/1900 à CHATEAU DU LOIR (72) ; décédé le 22/1/1958 à PARIS. Fils de Alexandre NISSE (1855-3/6/1927) et de Mathilde NISSE née BOUVET (1866-1950).
Epoux de Fernande NISSE née FRESTEL (née en 1911).
Père de François (né en 1944) et de Christian (né en 1949).

Député (59) de 1946 à 1958.

Ingénieur civil des mines (promotion 1920 de l'Ecole des Mines de Paris).


Revue des Ingénieurs, février 1958 :

Homme de devoir, loyal, courageux, travailleur et si compréhensif pour tous ceux qui faisaient appel à lui, notre camarade avait mérité l'amitié de beaucoup, l'estime de tous. Consacré au bien général, sous sa forme politique, il peut être donné en modèle.

Voici l'éloge qu'en a fait le Président de l'Assemblée nationale :

Notre collègue, Robert NISSE, député républicain social du département du Nord, est décédé subitement d'une crise cardiaque consécutive à une violente attaque de grippe.

Notre regretté collègue était né le 28 juillet 1900, à Château-du-Loir, dans la Sarthe. Après être passé par l'école communale, il avait fait de brillantes études qui l'avaient conduit à l'école nationale supérieure des mines de Paris, d'où il sortit avec le numéro un. Devenu ingénieur, il a la coquetterie de se mettre aux études juridiques et conquiert son doctorat en droit. Mais il s'attache à se spécialiser dans la géologie et se passionne pour les recherches de pétrole.

Bientôt, il entre à Pechelbronn. Les compétences qu'il a acquises et ses qualités de travail attirent sur lui l'attention de plusieurs grandes firmes étrangères et il partira pour la Californie où, de 1928 à 1932, il sera l'un des promoteurs et animateurs de la méthode électrique, dans les recherches pétrolières. Rentré en France, il est nommé conseiller du commerce extérieur.

La guerre arrive ; il y fait son devoir. Son action courageuse pendant l'occupation lui vaut la Médaille de la Résistance à la Libération. Il est délégué à l'Assemblée consultative provisoire où il présidera le groupe de défense des sinistrés et des victimes de la guerre.

Depuis longtemps, il s'était lancé dans l'action politique, et sa première candidature aux élections législatives remontait à 1932, dans l'arrondissement d'Avesnes, circonscription de Maubeuge. C'est à la deuxième Assemblée nationale constituante qu'il fut élu député pour la première fois, il devait être réélu en 1946, 1951 et 1956.

Au cours de ses mandats, il a fait partie de très nombreuses commissions : celles des Pensions, de l'Intérieur, de l'Agriculture, du Suffrage univerel, de la Reconstruction.

C'est de cette dernière qu'il devint vice-président en 1951. Il s'efforçait de faire diminuer les difficultés et les lenteurs administratives rencontrées par les victimes et les sinistrés de guerre et qui contituaient, d'après lui, des obstacles à la remise en route de l'activité économique du pays et une menace particulière pour le monde rural.

Avec une ardeur chaleureuse, il intervenait sans cesse pour l'aménagement, l'équipement, la modernisation des exploitations familiales agricoles, et il demandait la mise en action d'un plan national pour transformer l'habitat rural.

Dans ses rapports comme dans ses interventions à la tribune, il réclamait de nouvelles normes de logement, plus exactement adaptées aux nécessités actuelles et soutenait la nécessité d'accroître l'aide financière apportée aux organismes publics d'habitation. Le problème du logement était considéré par lui comme vital pour notre pays.

Robert NISSE a été un parlementaire qui se donnait tout entier à sa tâche, sans réserve comme sans limite. Son scrupule était grand. Rien ne l'arrêtait, ni l'ampleur d'une question, ni la minutie d'un détail. Il était d'une activité qui dévorait sa vie, peut-être même y a-t-il succombé. Ceux qui le connaissaient, qui le voyaient travailler, s'en étaient inquiété.

Robert NISSE laissera parmi nous le souvenir d'un homme affable, courtois, discret, ce qui lui valait l'estime de tous et l'amitié de beaucoup d'entre nous.

Nous saluons sa mémoire avec émotion. En votre nom, j'adresse à ses électeurs, à ses amis politiques, à sa veuve, à ses deux jeunes enfants, nos très vives condoléances.

Le ministre de la Défense nationale et des Forces Armées a ajouté : « Le Gouvernement s'associe de grand cœur à l'hommage rendu à notre collègue Robert NISSE, qui laissera parmi nous le souvenir d'un homme qui n'a cessé de faire son devoir avec passion depuis les combats de la France libre jusqu'au sein de cette Assemblée ».