Charles Marie François Antony MULSANT (1862-1935), père de Frádéric, élève de Polytechnique
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Fils de Charles Marie François Antony MULSANT (1862-1935 ; X 1882, officier d'artillerie) et de Anne Justine Lucie DUMAS. Petit-fils de Fleury MULSANT, conseiller de cour d'appel, et de Marie Mélanie Joséphine de VILLENTROY. Marié le 30/9/1922 à Mlle SABRAN.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1919 S, entré classé 69 et sorti classé 186 sur 221 élèves). Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1921). Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, 1930 :
Paroles prononcées aux obsèques par le camarade BAUDOIN, Secrétaire du groupe du Nord.
C'est au nom des anciens élèves de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris que je viens ici saluer la mémoire de Frédéric Mulsant.
Après avoir fait la guerre, il était entré en 1919 à l'Ecole Polytechnique, puis à l'Ecole des Mines de Paris.
Il débuta dans l'industrie aux Mines de la Sarre, où il fut occupé dans divers services.
Après un séjour aux mines de fer d'Anderny-Chevillon, il entrait, il y a un an, au service du jour de la Compagnie des Mines de Drocourt [Compagnie de Vicoigne, Noeux et Drocourt].
C'est là que nous l'avons connu et apprécié.
Dès son arrivée dans le Bassin, il s'était montré excellent camarade, cherchant à nouer d'affectueuses relations avec tous ceux qui avaient fréquenté notre Ecole.
Il y avait facilement réussi et nous devons lui en témoigner de la gratitude.
Il nous avait conquis par sa grande intelligence, sa haute culture, par des qualités d'esprit qui le mettaient hors de pair, et par une éducation vraiment remarquable. Il était de ceux qu'on écoute avec plaisir.
La spontanéité de son caractère lui empêchait de taire ce qu'il avait à dire. Mais sa cordialité excusait toujours sa grande franchise; et ceux qui l'ont approché se plaisent à reconnaître qu'il avait un cœur excellent.
Et, avec beaucoup d'allant, il suivait tout droit son chemin dans la vie.
Dès la première de nos réunions du groupe du Nord à laquelle il put assister, tout nouvel arrivant, il demandait la parole, et avec la fougue de sa jeunesse, exposait tout un programme de camaraderie agissante, tout un programme de réunions, qu'il aurait voulues plus fréquentes et plus suivies.
Pour les dimanches de la belle saison, il rêvait d'excursions au loin, qui eussent permis à tous les camarades, non seulement de se détendre après le labeur de la semaine, mais de mieux se connaître et ainsi de nouer entre eux et leurs familles des liens plus intimes.
Il était encore présent à la réunion suivante, il y a un mois, à Bouiogne-sur-Mer. Ce fut hélas, la dernière!
Il est resté trop peu de temps parmi nous; quel regret de ne plus le revoir! mais nous garderons fidèlement son souvenir.
Nos cœurs se sont soulevés à la nouvelle de l'affreux malheur qui frappe sa femme et ses cinq enfants.
Il est parti trop tôt, cet excellent père, avant d'avoir fini sa tâche, mais il laisse aux siens de grands et de multiples exemples.
Nous savons la valeur du technicien; voici une preuve de l'héroïsme du combattant :
« Citation à l'ordre de l'artillerie lourde (26 janvier 1917). Excellent officier, très intelligent, plein de vigueur et d'entrain. A fait preuve en toutes circonstances de beaucoup de courage. S'est notamment porté en avant pour régler le tir de sa batterie au moment des attaques du 15 décembre 1916. »
Nous nous inclinons respectueusement devant la douleur de la femme d'élite qui fut sa compagne, et à qui échoit aujourd'hui la lourde tâche de continuer l'œuvre commencée.
Qu'elle reçoive ici, ainsi que toute la famille de notre regretté camarade, la dernière expression de notre affectueuse estime.
Si, pour atténuer une aussi grande peine, il fallait une consolation, nous savons, nous qui furent ses camarades, où il faudrait la chercher. C'est dans la certitude que possédait le profond croyant que fut Frédéric Mulsant, de retrouver un jour ceux qu'il a quittés trop tôt et si tendrement aimés.