Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1921). Ingénieur civil des mines.
Biographie d'après Wikipedia :
Maurice Jordan, né le 25 août 1899 à Orléans et mort à Paris le 31 décembre 1976, est une personnalité du monde industriel français.
Né dans une famille de tradition protestante, il est le fils du général Charles Jordan (1873-1964) et de Marie-Antoinette Gallay. Son grand-père, Samson Jordan, ingénieur et professeur de métallurgie à l'Ecole Centrale, fut un grand ponte des techniques du gaz, de l'acier et des mines. Son arrière-grand-père, Jean-André Merle d'Aubigné, fut un négociant protestant connu, diplomate et de nationalité suisse.
Maurice entre dès 1924 chez Automobiles Peugeot, où il fera toute sa carrière : directeur général adjoint en 1933, puis vice-président, et enfin président-directeur-général en 1964, après avoir été le fidèle bras droit de Jean-Pierre Peugeot, mort en 1966. Il restera PDG de Peugeot jusqu'en 1973.
On doit à Maurice Jordan la stratégie de Peugeot à l'après-guerre, fondée sur la conception d'automobiles moyennes haut-de-gamme : la 203, lancée en 1948, est immédiatement un succès commercial, qui sera suivi de celui de la 404, lancée en 1960.
Père de trois enfants, il a reçu la Croix de guerre 1914-1918 et a été fait Commandeur de la Légion d'honneur.
Oeuvre de Maurice Jordan pendant la Résistance :
Placées dès l'été 1940 sous le contrôle d'un ingénieur allemand, le « commissaire » à la production von Guillaume, puis de Ferdinand Porsche - le père de la Volkswagen - à partir de mars 1943, les Automobiles Peugeot n'ont plus le droit de fabriquer de voitures. Seul moyen d'éviter la réquisition des machines-outils et l'envoi du personnel au Service du travail obligatoire en Allemagne : accepter, comme les autres, des commandes de camions ou de pièces détachées pour la Wehrmacht.
Le 17 septembre 1943, Ferdinand Porsche, le directeur de Volkswagen, arrive à Sochaux, accompagné de son gendre Anton Piëch, pour rencontrer Jean-Pierre Peugeot, patron de Peugeot depuis 1941 et Maurice Jordan, son bras droit, et leur passer commande du « 1144 ». Le 1144, c'est un élément du fuselage du Fieseler Fi 103, la future bombe volante « V1 » (Vergeltungswaffe, littéralement « arme de représailles »), un petit appareil sans pilote de huit mètres de long et six d'envergure, chargé de 500 kilos d'explosifs et propulsé à 600 km/h par un moteur à réaction.
Mais à quelque chose malheur est bon, car un ingénieur de Peugeot, Cortelezzi, est envoyé au siège de Volkswagen, à Fallersleben, en Basse-Saxe, là où le V1 doit être assemblé. Sous prétexte d'étudier la fabrication du fuselage ou, tout au moins de son enveloppe, il réussit à recopier en cachette une grande partie des plans. Puis, par l'intermédiaire de Pierre Sire, il les transmet à Londres. Recoupés avec les informations reçues de résistants polonais et français, ces croquis prouvent que l'engin est bien propulsé par une fusée. Huit jours après réception des documents de Cortelezzi, la RAF bombarde Fallersleben, où l'assemblage des éléments du V1 vient de commencer.
Pendant ce temps, à force de multiplier les discussions, de traîner en longueur, Jordan réussit à différer le lancement du 1144 jusqu'à ce que Ferdinand Porsche, désespérant de pouvoir jamais coopérer avec Peugeot, annule la commande. Anton Piëch transfère alors la fabrication de l'enveloppe de fuselage au camp de Dora, dans le centre de l'Allemagne.
Au sujet de Peugeot et la Résistance, voir : Blog de Philippe Poisson, article de Alain Frerejean et Article de François Marcot (1999) et Wikipedia