Lucien MALFETTES (1925-2005)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1947). Ingénieur civil des mines.


Lucien MALFETTES
par Maurice DEMARIAUX (P47)

Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Juin 2005

Lucien Malfettes est décédé le 29 mars 2005 et, depuis, toute la promotion 1947 de l'Ecole des Mines de Paris est en deuil.

Né en juin 1925 dans cette Algérie si chère à son cœur qu'il n'a quittée que pour aller suivre l'entraînement de french cadet dans un Centre de Formation de Personnel Navigant en Amérique, il s'est retrouvé à bord d'un bombardier, à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. A son entrée à l'Ecole des Mines en septembre 1947, fort de cette expérience militaire, plus âgé et plus mûr que la plupart des camarades, il fut tout naturellement élu Délégué à vie de la promotion. Ce fut un très bon choix.

Au premier contact, Lucien ne se livrait pas facilement. Mais son calme, sa réserve, sa pondération, sa droiture, son goût du travail bien fait, ainsi que sa grande capacité d'écoute et l'attention qu'il portait aux autres, ont largement contribué à resserrer les liens d'amitié qui se sont créés dès l'Ecole au sein de la promotion, toujours aussi forts près de soixante ans plus tard. Il faut mentionner en outre qu'il ne pouvait y avoir de meilleur interlocuteur pour la Direction, car Lucien, représentant fidèle des élèves, était également compréhensif à l'égard des uns et des autres. Dans tous les actes de sa vie il témoignait de la même conscience.

A la sortie de l'Ecole, Lucien partit plusieurs années en Guyane, au BMG, l'un des ancêtres du BRGM. Il y fit ample connaissance avec la bauxite. Entré ensuite chez Péchiney il y accomplit tout le reste de sa carrière. Il étudia d'abord le projet de l'usine d'alumine de Fria, en Afrique de l'Ouest. Après sa construction il en devint le directeur pendant la difficile période qui suivit le choix de l'indépendance par la Guinée. A son retour en France il prit la direction de l'usine d'alumine de Gardanne. Affecté ensuite au siège en tant que directeur de la Division Alumine, il termina sa carrière en s'occupant des Affaires Internationales.

Malgré ses longues périodes d'expatriation, Lucien Malfettes assuma toujours pleinement son rôle de Délégué de promotion, même s'il se vit dans l'obligation, pendant ses absences de France, de confier certaines tâches au regretté Georges Nahon. Il ne se limita pas à assurer la liaison avec l'Ecole et l'Association des Anciens Elèves mais il se tint également informé en permanence du sort de chacun des camarades et des familles. Il apporta son aide discrète et efficace à ceux et celles qui furent affectés par un accident de la vie. Les rencontres rassemblant l'ensemble de la promotion, qu'il voulut fréquentes, permirent de maintenir de chaleureux contacts, en particulier pendant les voyages qu'il organisa pour célébrer les quarantièmes et cinquantièmes anniversaires d'entrée et de sortie et à la réussite desquels il s'attacha particulièrement.

Sa présence en Bretagne en l'an 2000 nous avait un peu rassurés sur l'état de sa santé, qui ne laissait pas de nous préoccuper depuis plusieurs années, malgré l'extrême pudeur qui était la sienne sur un sujet qu'il évitait d'aborder. Mais il n'avait pu venir en Alsace en septembre 2004. Il n'avait pas manqué, toutefois, de faire parvenir à la promotion un message d'amitié nous souhaitant de profiter à fond de ces quelques journées de camaraderie qu'il aurait tant aimé partager avec nous et évoquant la perspective de nouvelles retrouvailles, à l'occasion de la commémoration, en 2007, du soixantième anniversaire de notre entrée à l'Ecole.

Il n'y sera pas, hélas ! Car, le 4 avril 2005, son convoi funéraire l'a emporté pour toujours dans le monde de l'au-delà. Il y a rejoint ses ancêtres arrivés en 1848 en Algérie par un autre convoi, le treizième, celui des pionniers qui fondèrent, près de Cherchell, le village de Novi où il était né et dont il parlait toujours avec une intense émotion.

En même temps qu'ils rendent un dernier hommage à leur regretté délégué, les camarades de la promotion 1947 présentent, en leur nom propre et en celui de l'Association, leurs condoléances attristées à son épouse Françoise et à toute sa famille.