Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1809) et de l'Ecole des Ponts et chaussées. Membre du corps des ponts et chaussées.
Né à Paris, le 20/1/1791 ; il habitait à Paris, 25 rue d'Enfer, donc juste à côté de l'hotel Vendome qui hébergea ensuite l'Ecole des Mines. Décédé aux eaux d'Uriage.
Beau-père de Maniel (X 1832).
Élève ingénieur des ponts (1811), il est chargé de deux missions dans les Pyrénées-Orientales et l'Ombrone (1812-13). Aspirant (1816), ingénieur ordinaire (1818), il est attaché au secrétariat du Conseil général des ponts et chaussées, sous la direction de Bérigny (1815-20). Nommé au service de la Seine (1821), puis à la grande commission des canaux, il est promu ingénieur en chef (1826) et remplace Brisson comme secrétaire du Conseil général des ponts (1828). Ingénieur en chef de première classe (1830) puis inspecteur général, maître des requêtes (1831), il est nommé conseiller d'État chargé de l'administration des ponts et chaussées et des mines. Devenu directeur général des ponts et des mines (1834), il est élu député de la Manche (1834-47) et devient sous-secrétaire d'État au ministère des travaux publics (1839-47). Président de la section des travaux publics au Conseil d'État (1847), il prend une part importante au développement des voies de communications de toute nature. Il traça les plans du premier réseau de chemin de fer.
D'après les Notices biographiques sur les Ingénieurs des Ponts et chaussées :
La direction générale des ponts et chaussées [et des mines], supprimée le 19 mai 1830, lors de la création du ministère des travaux publics, a été rétablie le 23 août de la même année et confiée au député Bérard jusqu'au 9 juin 1832, époque où elle passe dans les mains de l'inspecteur général Legrand qui, sous différentes dénominations, est resté à la tête du service jusqu'au 20 décembre 1847. Ensuite, la direction générale resta supprimée jusqu'en 1855 et pendant cette période l'administration se trouva dans les mains de Roulage, secrétaire général du ministère des travaux publics. De Franqueville, nommé directeur des ponts et chaussées le 14 novembre 1853, reçut, le 12 juillet 1855, le titre de directeur général des ponts et chaussées et des chemins de fer, qu'il a conservé pendant vingt-un ans, jusqu'à sa mort (29 août 1876). Durant la même période le personnel et les Mines étaient dirigés par M. de Boureuille, inspecteur général des mines.
Legrand (Baptiste-Alexis-Victor), né à Paris le 22 janvier 1791, élève ingénieur des ponts et chaussées en 1811, fut chargé en 1812 et en 1813 de deux missions dans les départements des Pyrénées-Orientales et de l'Ombrone.
Aspirant le 1er octobre 1816, ingénieur ordinaire le 1er mai 1818, il resta de 1815 à 1820 attaché au secrétariat du Conseil général des ponts et chaussées sous la direction de Bérigny.
En 1821, il passa au service ordinaire du département de la Seine, et bientôt après fut nommé secrétaire de la grande commission des canaux.
Nommé ingénieur en chef le 5 juillet 1826, il quitta alors le service du département de la Seine et fut appelé en 1828 à remplacer Brisson comme secrétaire du Conseil général [des ponts et chaussées].
Sous la Restauration, Legrand avait reçu le titre de maitre des requêtes et en, 1831, il fut nommé conseiller d'État, chargé de l'administration des ponts et chaussées et des mines.
Le 19 mai 1830, il avait été promu à la 1ere classe du grades d'ingénieur en chef et, le 8 juin 1832, il fut nommé inspecteur général par une application (sans autre exemple) de l'art. 30 du décret du 23 août 1804, lequel stipulait que les inspecteurs généraux seront pris parmi les inspecteurs divisionnaires et les ingénieurs en chef.
En 1834, Legrand devint directeur général des ponts et chaussées et des mines et en 1839 sous-secrétaire d'État au ministère des travaux publics. Il a conservé cette situation jusqu'en 1847, époque à laquelle il fut nommé président de la section des travaux publics au conseil d'État.
Legrand a été, de 1834 à 1847, député de la Manche pour l'arrondissement de Mortain.
Il est mort en août 1848, aux eaux d'Uriage.
Villemain a consacré à Legrand une notice dans la biographie générale de Didot, et il rend particulièrement hommage à son désintéressement, à son amour constant pour le bien public et le progrès, à la modération de son esprit et enfin à l'élégance et à la lucidité de parole qui lui ont assuré une autorité incontestée devant les Chambres pendant toute la durée de la monarchie de juillet.
L'inspecteur général Cavenne avait précédemment, dans une allocution reproduite aux Annales de 1848, fait ressortir avec éloges la part importante que Legrand avait prise au développement des voies de communication de toute nature, routes royales, routes stratégiques, canaux, rivières navigables, ports de commerce et chemins de fer, ainsi que son utile intervention dans les réformes apportées à la législation des travaux publics.
Le buste de Legrand a été placé à l'École des ponts et chaussées (une copie se trouve actuellement dans l'antichambre de la bibliothèque de l'Ecole des mines à Paris), en témoignage des services rendus par lui à l'administration et au Corps des rangs duquel il était sorti.
Extrait de la biographie de JACQMIN sur FRANQUEVILLE (1877) : citation d'une notice de VILLEMAIN sur LEGRAND :
« Jamais homme ne porta plus loin et ne maintint pour soi avec plus de scrupule ce désintéressement qui, sans doute, est un devoir, mais qu'on peut, à cause des exemples contraires, nommer souvent une vertu. Contribuant à à la répartition de tant de secours et parfois de faveurs, consulté à l'origine pour la direction de tant d'entreprises, Legrand, sous aucun prétexte, sous aucune forme, ne voulut jamais accepter, ni même acquérir à titre direct ou indirect la moindre part dans les avantages que ces entreprises pouvaient offrir. Aussi, durant une influence administrative de plus de vingt ans, son modique patrimoine ne s'augmenta pas dans la plus légère proportion.... Il ne laisse à ses enfants en son nom que ce qu'il avait lui-même reçu en héritage, une somme de 60.000 fr. Quant à la fortune de sa femme et de ses enfants, bien plus attentif à la conserver irréprochable qu'à l'accroître, il évita soigneusement d'en rien placer sur aucune des entreprises formées en France et dont il aurait pu seconder ou seulement pressentir le succès. »