Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion entrée en 1899 et sortie en 1902). Ingénieur civil des mines.
Bulletin Revue des anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, 4e tr. 1936 :
M. Charles Kissel est né à Pargny-sur-Saulx (Meuse) en 1876.
Après des études aux Lycées Voltaire et Saint-Louis à Paris, il entra à l'Ecole Nationale Supérieure des Mines. Les brillantes études qu'il y fit lui valurent à sa sortie la médaille d'or de l'Association des Anciens Elèves.
M. Charles Kissel débuta en 1902 à la Société des Mines de Lens, puis il partit pour la Turquie, aux Mines d'Héraclée, où il occupa successivement les fonctions d'Ingénieur principal et d'Ingénieur en chef jusqu'en 1908.
Il rentra alors en France, à la Société des Mines de Liévin, où il se trouvait au début de la guerre de 1914.
Mobilisé en septembre 1914, il fut mis en sursis d'appel en février 1915 aux Mines de Blanzy, où il demeura jusqu'en juillet 1919.
C'est à cette date qu'il entra aux Mines de Potasse d'Alsace en qualité de directeur de la Mine Théodore jusqu'en 1924, puis successivement des Mines Fernand et Amélie.
En 1925, lorsque les Mines domaniales de Potasse d'Alsace succédèrent à l'ancienne administration du séquestre, c'est sur lui que se fixa le choix du Directeur général et du Conseil d'Administration pour assumer les fonctions de Directeur de l'exploitation.
C'est sous sa direction que les services techniques des différentes mines ont été groupés et réorganisés et que les méthodes d'exploitation ont été modernisées.
Son activité qui était considérable ne se limitait pas aux Mines domaniales de Potasse; M. Kissel était en effet :
Président du Syndicat des Caisses de malades de Mulhouse et ses environs;
Vice-président de l'Association Minière d'Alsace-Lorraine;
Membre du Comité directeur de la Corporation N° 1 des Mines et Usines Métallurgiques;
Directeur de l'Ecole des Maîtres-Mineurs de Mulhouse.
Il était membre de la Société Industrielle de Mulhouse depuis octobre 1919 et Secrétaire du Comité des Mines, auquel il ne ménagea pas ses efforts pour en développer l'intérêt et l'utilité.
M. Charles Kissel était chevalier de la Légion d'Honneur et titulaire de la Médaille d'Or des Assurances Sociales.
Il est mort le 13 septembre 1936 après une courte maladie.
Tous ceux qui l'ont connu garderont de lui le souvenir d'un homme qui possédait les plus belles qualités morales et qui était un technicien de premier plan.
« Au nom du Conseil d'administration, de M. de Retz, directeur général, empêché par d'impérieuses obligations d'assister à cette cérémonie, et au nom du personnel des Mines Domaniales de Potasse d'Alsace, j'ai le triste privilège d'adresser un douloureux adieu à M. Kissel, directeur du service de l'exploitation.
« Entré aux Mines de potasse d'Alsace en 1919, M. Kissel avait été l'un des premiers à apporter sa collaboration à la reprise de ces mines par une administration française.
« Appelé successivement à la direction des groupes Théodore, Fernand et Amélie, c'est sur lui que se fixa le choix du directeur général et du Conseil pour le mettre à la tête du service de l'exploitation des Mines Domaniales, lorsque celles-ci succédèrent, en 1925, à l'ancienne administration du séquestre.
« Grâce à sa connaissance approfondie des questions minières à son allant, à son dévouement sans bornes, M. Kissel s'est acquitté avec un plein succès de toutes les missions qui lui ont été confiées.
« Au lendemain de l'armistice, le redressement qui s'imposait dans les anciennes méthodes d'exploitation allemandes et dans la remise en état des installations, constituait une tâche des plus lourdes : M. Kissel fut, pour le directeur général, un collaborateur de premier plan dans l'œuvre de redressement qui a été réalisée. C'est sous sa direction que les services techniques des différentes mines ont été groupés et réorganisés et que les méthodes d'exploitation ont été modernisées. Dans les beaux résultats obtenus, M. Kissel mérite une très large part. Passionnément épris de son métier, il avait mis à son travail toute sa science et tout son cœur : aussi son œuvre est-elle parmi celles qui restent et qui marqueront longtemps encore.
« Je ne parlerai pas de sa haute intégrité, de sa droiture et de sa parfaite courtoisie : tous ceux qui l'ont approché ont pu apprécier chez lui l'éminence de ces qualités. Ce que je veux surtout dire, c'est sa bienveillance et sa bonté qui lui avaient acquis l'affection sans réserves de ses chefs, de ses collègues et de ses subordonnés.
« Aussi pouvez-vous comprendre, Madame, avec quelle intensité nous partageons votre affliction et nous unissons à vous et à vos enfants en une pieuse pensée : permettez-moi de vous exprimer ici notre profonde et sincère sympathie et puissiez-vous trouver quelque consolation dans les regrets unanimes que M. Kissel laisse derrière lui.
« Son souvenir restera toujours en nous comme un réconfort et un exemple. »
« Au nom du petit groupe de Haute-Alsace de l'Association Amicale des Elèves de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines, j'adresse un suprême adieu à notre camarade Charles Kissel.
« Il est tombé en plein travail, à la veille du jour où il pouvait légitimement prétendre à un repos bien gagné par toute une vie de labeur.
« Avec lui, nous perdons un de nos meilleurs, un de nos plus fidèles camarades de ce petit groupe de Haute-Alsace, un de ceux qui ne manquaient jamais une de nos réunions de famille. Notre Ecole perd en lui un de ses plus dignes représentants dans cette province si chère à nos cœurs français. Il était, en effet, de la lignée de ces ingénieurs épris de leur rude métier, qui, depuis un siècle et demi, ont fait sa réputation, non par de grands éclats, mais pas une vie toute remplie de labeur et de dévouement aux entreprises dont ils assument la direction et la responsabilité. Tâche écrasante parfois, hérissée de plus d'épreuves et d'amertumes que jalonnée d'honneurs et de satisfactions. Tâche ingrate surtout, dans l'accomplissement de laquelle la malignité des hommes ajoute souvent, hélas! ses difficultés à l'aveugle brutalité des forces de la nature. Nous savons tous la somme de travail que notre camarade a consacrée à ces Mines Domaniales de Potasse d'Alsace, dont il assumait depuis de longues années la direction technique et dont on peut dire qu'il a largement contribué à en faire l'exploitation modèle qu'elles sont aujourd'hui.
« Mais, aux brillantes qualités de l'ingénieur, notre camarade joignait aussi les vertus familiales les plus solides, il restituait à la famille française, par la simplicité et par la dignité, de son existence familiale, ce haut degré de perfection qui en fait, en dépit de toutes les affirmations contraires, intéressées, un modèle pour toutes les nations.
« C'est pourquoi, Madame, nous comprenons l'immense douleur qui vous étreint aujourd'hui, ainsi que vos enfants, devant cette tombe si prématurément ouverte. Nous la partageons et si quelque consolation peut, en cette heure, être apportée à votre peine, puisse la certitude du souvenir profond que votre cher disparu laissera dans les cœurs de tous ceux qui l'ont connu, et principalement dans ceux de ses camarades d'Ecole, contribuer à un tel adoucissement. ... »