Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1887). Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, juin 1903 :
En octobre 1902, après une séance du groupe de l'Industrie Minérale, le bruit se répandait, parmi les camarades présents, que notre ami venait de mourir en rentrant de la Côte d'Ivoire.
La triste nouvelle qui, les jours suivants, poursuivait son chemin sans être démentie tout d'abord, était prématurée.
Malheureusement, il n'était que trop vrai que notre camarade rentrait dans un état de santé alarmant. Une lettre de lui, du 18 novembre, nous apprenait qu'il se soignait à Lompnès-Haute-ville. Il paraissait conserver bon espoir et disait : « Les médecins m'ont envoyé ici faire une cure d'altitude; j'espère en être quitte pour quelques mois de repos ». Malheureusement, nous apprenions par sa famille qu'il n'y avait guère d'espoir, et notre pauvre ami succombait le 30 mai 1903.
Nicolas Jonchier était né à Lyon en 1866. Il sortait de l'École des Mines en 1890 et passait quelque temps aux Aciéries de Longwy, puis entrait aux Mines de Blanzy à Montceau-les-Mines.
Mais l'étranger et les voyages l'attiraient et, en 1895-96, il faisait une première mission pour mines d'or à Cunapiru, dans l'Uruguay. Il partait ensuite pour Suberbieville. C'est là, probablement, qu'il prit le germe de la maladie qui devait l'emporter.
A son retour, après s'être soigné quelque temps, il acceptait, en 1900, une mission d'expertise minière au Soudan, et nous étions étonnés, à son retour, de voir combien il avait vaillamment supporté le climat, et surtout la terrible épidémie de fièvre jaune qui avait, pendant son séjour, sévi au Sénégal.
Il allait ensuite à Djibouti, pour une mission d'exploration minérale en Abyssinie qui n'a pas abouti.
Aux instances de ses camarades, lui conseillant de se soigner, il répondait qu'il ne se portait jamais mieux qu'en pays tropicaux, et il repartait pour la Côte d'Ivoire (Ivory-Coast Goldfields) pour une nouvelle expertise, d'où il revenait pour mourir sept mois après.
Pour tous ceux qui ont vécu dans son intimité, Jonchier fut, un véritable ami. S'il fuyait les nombreuses réunions, il aimait à se trouver dans de petits groupes où il faisait apprécier son intelligence droite et sûre. D'un esprit mathématique fortement développé, il se plaisait à discuter les abstractions et ne se passionnait guère que pour ces questions.
C'est en le pleurant bien sincèrement que ses camarades et amis lui envoient leur souvenir ému.
F. TIXIER.