Petit-fils de Charles LEDOUX, fondateur de la société de Peñarroya.
Petit-fils aussi par sa mère de Rodolphe KOECHLIN (industriel dont le père Emile avait été maire de Mulhouse 1848-1852) et de Julie Emma ENGEL (1848-1947) (issue de la famille DOLLFUS-MIEG, grands industriels du textile mulhousien).
Fils de Frédéric LEDOUX (1873-1970) et de son épouse née Emma Julie KOECHLIN (1877-1967). Frédéric LEDOUX a fait toute sa carrière à la Société de Peñarroya dont il a été le directeur général, place Vendôme, jusqu'à sa retraite ; il s'est occupé de la Casa Velasquez, de sa reconstruction après la guerre civile ; il était resté très attaché à l'Espagne où il s'était fait de nombreux amis. En souvenir de son père, Jacques LEDOUX et son épouse ont fait don à la Casa Velasquez de dessins attribués à Goya, que Frédéric avait trouvé chez des bouquinistes à la fin de la guerre civile. Frédéric et Emma avaient eu 5 enfants : Marguerite, Charles, Violette, Andrée, Jacques.
Jacques, le cadet, est né le 31 mai 1912 à Paris 6ème. Marié avec Catherine MONOD. Ils ont eu 5 enfants, 12 petits-enfants, et déja 17 arrière-petits-enfants en 2006 (le 18ème étant annoncé).
Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1933). Ingénieur civil des mines.
MINES, Revue des Ingénieurs, décembre 2006 :
La promo 1933 [de l'Ecole des mines de Nancy] vient de perdre un de ses derniers représentants et l'Association des Anciens Elèves de Nancy un de ses Présidents d'honneur.
Jacques Ledoux est décédé à 94 ans à St Malo le 9 août dernier des suites d'une mauvaise chute.
C'est au début des années 80 que j'ai eu l'occasion de le rencontrer, moi son cadet de plus de 20 ans, et nos chemins se sont souvent croisés ensuite, tant à Dinard qu'à Paris.
Jacques Ledoux naquit à Paris en 1912 dans une famille d'origine alsacienne protestante. Il fut un "petit dernier" qui baigna dès son enfance dans un milieu de mineurs. Son grand-père fut à l'origine de la création de la Société des Mines de Penarroya. Au sein d'un tel milieu, Jacques Ledoux se sentit lui aussi une vocation d'ingénieur des mines. Après des prépas à St Louis et Henri IV, il lui aurait suffi de traverser les jardins du Luxembourg pour se rendre aux Mines de Paris. Son niveau de math l'orienta à l'époque vers l'est où il intégra notre Ecole des Mines.
En plus de son diplôme d'ingénieur civil des Mines, il confirma sa vocation en y ajoutant celui de l'Ecole de Géologie appliquée.
Diplômé en 1937, il effectua son service militaire dans l'artillerie à Metz. Dès sa sortie, la société minière et métallurgique de Penarroya lui ouvrit les bras.
Après divers stages en mine aux U.S.A. et au Mexique, il se fiança avec Catherine Monod, elle-même issue d'une famille protestante qui compta des pasteurs sur cinq générations.
Jacques Ledoux avait reçu de Peñarroya une affectation en Espagne quand éclata la guerre. Il y participa comme lieutenant d'artillerie, trouvant le temps de se marier en septembre 1939 avant de connaître Dunkerque.
Après un périple des plus aventureux - qui mériterait un roman - il rejoignit, avec sa femme et un premier bébé, l'Espagne en 1941 pour prendre la responsabilité du Bassin Sud de Puertollano à la houillère du même nom. Jacques Ledoux démarrait ainsi un séjour en Espagne qui allait durer 14 ans, dans des conditions de vie datant d'un autre siècle.
Il y fut successivement ingénieur divisionnaire à la houillère de Puertollano et responsable d'exploitation de la mine de plomb de Diogenès. La guerre terminée, il fut nommé ingénieur principal adjoint à la direction de Peñarroya et responsable de l'exploitation de la mine de plomb de Sierra de Lujar dans la province de Grenade.
En 1955, Jacques Ledoux fut détaché aux mines de fer de Miferma en Mauritanie comme Directeur des Recherches Minières et chargé des études d'urbanisme et d'architecture, et de l'implantation ferroviaire entre Nouadhibou et Zouérat.
De retour à Paris en 1959, il effectua une mission d'assistance technique en Uruguay pour le compte de l'ONU avant de devenir Directeur des exportations de matériels miniers pour les établissements B.B.T., ce qui l'amena à conduire des missions commerciales en Inde et en Indonésie jusqu'en octobre 1962. A cette époque Jacques Ledoux avait cinq enfants, deux garçons et trois filles. Malheureusement en 1966, il perdit dans un accident de voiture sa fille de 20 ans.
Dès lors, Jacques Ledoux décida de s'installer en France et devint un des dirigeants de la société minière et métallurgique du Chatelet dans le Limousin exploitant de la fluorine et précédemment des filons de quartz aurifère produisant 11 tonnes d'or par an. Aujourd'hui, la mine est fermée et la réhabilitation de ce site orphelin a été confiée à l'ADEME en 1999.
Jacques Ledoux prit sa retraite en 1972 et s'impliqua dans deux actions majeures de bénévolat :
• l'autre au service de notre Association dont il assura la Présidence de 1975 à 1983 [il céda ensuite la présidence à François Viallet].
Au sein de l'Association, Jacques Ledoux s'attacha à renforcer la coopération entre les trois Ecoles des Mines et ceci le plus concrètement possible.
• il favorisa la création et l'édition d'un annuaire commun aux trois Mines,
• il fut à l'origine de la règle tacite comme quoi le Président de l'Association devrait être un dirigeant bénévole mais en activité et disposant d'une notoriété suffisante pour garantir une continuité dans la renommée de l'Ecole, assisté d'un délégué général ayant une disponibilité personnelle pour garantir la qualité de services.
C'est dans cet esprit qu'il fit appel pour lui succéder à François Viallet (N 58), de 25 ans son cadet, dirigeant de Quaternaire-Education.
Personnellement, je retiens avant tout de Jacques Ledoux son investissement très "terrain" dans l'Association, une curiosité extraordinaire, une ouverture aux hommes et aux idées les plus diverses. Jusqu'au bout, Jacques Ledoux fut un homme qui vivait dans le temps présent. Bien que diminué physiquement, la vivacité de son regard, son humour et sa sérénité ont reflété un ingénieur des mines précis et rigoureux, au fait de l'actualité, disponible aux autres, donnant et sachant recevoir d'autres opinions que les siennes.
Jacques Ledoux demeure pour moi, et certainement pour beaucoup d'autres, une référence.
Jacques Schrobiltgen (N 57)