Thierry HEUILLARD (décédé en 2010)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1983). Ingénieur civil des mines.


Thierry a été victime d'un accident de plongée le 20 mai 2010 en Mer Rouge. Il venait de remonter d'une plongée au cours de laquelle il avait galamment repoussé un requin qui avait effrayé sa camarade de palanquée. Il a eu un accident cérébral en surface, alors qu'il attendait le bateau.

Nous nous étions rencontrés en 1983, à l'École des Mines de Nancy, où il était entré après avoir suivi une première année à l'ESTP à Paris, parce qu'il tenait absolument à étudier dans une école généraliste. Passionné d'informatique, nous nous retrouvions le soir à la salle informatique ; à l'époque, l'accès aux ordinateurs se faisait collectivement sur un mini-6. Il m'a rejoint à Orsay au LRI pour effectuer une thèse sous la direction de Jean-Pierre Jouannaud, également nancéen venu à Paris, au sein de l'équipe Réécriture et Preuve Automatique.

Ensuite, il a intégré France Télécom R&D à Lannion, d'abord en sous-traitance, puis, après un passage chez Alcatel, à Brest et à Toulouse, il a finalement été embauché directement par France Télécom R&D et est revenu à Lannion où il était très heureux. Il a travaillé sur les systèmes et langages symboliques, les outils de spécification, et la génération automatique de tests : la recherche le passionnait, et il était brillant. Il était aussi un grand joueur d'échecs.

En 2005, il a hérité de son père de quoi vivre sans souci, et, plutôt que de traverser la période difficile du groupe France Télécom, il a souscrit au plan de départ et a pris une sorte de retraite dans laquelle il s'est consacré entre autres à l'investissement dans les start-up, décortiquant les «business models», et créant de l'emploi.

Merci à tous ceux qui ont pris part à la cérémonie le 28 mai à Bégard (22), pour tous les moments heureux qui ont été une dernière fois évoqués et pour les mots prononcés : «humour», «intelligence», «regard brillant», «astuce»... oui, une lumière s'est éteinte qui nous manque désormais.

Pierre Bernas (N82)