Jacques GRAVICHE (décédé en 2013)

Décédé le 16 septembre 2013 à Chatou. Son épouse Marie-Louise décède le 19 mai 2014 à l'âge de 82 ans.
Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1946). Ingénieur civil des mines.


Jacques GRAVICHE,
par Jérôme ADNOT (N72/Doct Paris 81 et 87/directeur de l'enseignement de Mines ParisTech)
et Renaud GICQUEL (P70/Doct 79/professeur à Mines ParisTech)

Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Novembre/Décembre 2003 N° 470.

Jacques Graviche vient de nous quitter à l'âge de 87 ans le 16 septembre 2013, alors qu'il venait tout juste de fêter le 64eme anniversaire de son embauche chez Automobiles Peugeot à Sochaux, à l'époque où naissait la 203.

Ingénieur civil des Mines de Paris, délégué de promotion, il était de chacun des événements de l'École où il avait été élève puis enseignant. S'il y a un mot qui qualifie Jacques Graviche dans ses relations avec l'École des Mines (MINES ParisTech), c'est bien celui de fidélité. Lui-même ancien élève de l'École, il a, jusqu'au début des années 1990, participé comme chargé de cours à l'enseignement des machines thermiques à l'École, aux côtés du professeur Paul Reboux qui traitait des cycles à vapeur condensables et contribué à l'initiation des élèves à l'industrie mécanique, plus fréquemment appelée «démontage moteurs». Il apportait ainsi aux élèves sa connaissance approfondie des moteurs automobiles et plus largement du milieu industriel.

Jusqu'à l'année de son décès, il a assisté aux présentations de l'option Machines et Énergie, devenant ainsi le doyen des enseignants présents à cet événement qui vient clore le cycle de formation des ingénieurs civils, où chaque élève résume en une heure l'ensemble de son travail de stage de troisième année, devant ses pairs, ses tuteurs et le corps enseignant. Il détenait sans doute le record du nombre de participations à ces présentations, qu'il n'a cessé d'éclairer de son expertise en matière de construction automobile.

Dans l'entreprise, il a montré la même fidélité : il était la mémoire de Peugeot toujours prêt à apporter une réponse précise aux questions les plus inattendues... comme, par exemple, celle posée par un amateur américain sur le détail du moteur 4 cylindres 4,5 litres monté sur la Peugeot ayant gagné la course Indy 500 d'Indianapolis en mai 1916.

Expert en métallurgie, il débuta sa carrière à la fonderie de Sochaux puis il avait rejoint le Centre d'Études de La Garenne-Colombes où il s'était passionné pour l'aérodynamisme, sujet sur lequel fût publié un livre. Jacques était très attaché à la transmission de son savoir et à l'écoute des nouvelles générations. Il préparait avec précision et passion les cours qu'il donnait à l'École des Mines et ses nombreuses conférences dans d'autres enceintes comme la SIA.

Enfin, après un passage à la Direction des Achats, il a eu d'autres responsabilités à l'état-major du siège. Son début de carrière à Sochaux l'avait profondément marqué et il y était resté très attaché ainsi qu'à la Franche Comté où il conservait de nombreux et fidèles amis.

Son acuité et sa vivacité intellectuelle, sa mémoire, sa passion pour l'automobile demeurée intacte et son ardent désir d'œuvrer pour la mise en valeur de ses performances auront permis qu'il contribue, jusqu'au bout, à écrire l'histoire du produit et de la marque et à enrichir ceux qui le rencontraient. Il laisse derrière lui son épouse, ses filles et une famille unie où il avait plaisir à se retrouver. Il laisse de nombreux amis à l'École où il revenait dès qu'il pouvait.