Né le 15/4/1837 à Poinchy (Yonne). Fils de Pierre Jean GOUNOT (1814-1882) et de Marie Victoire PIERRE (1813-1846).
Père de Elise (née en 1876) et de André (1878-1936).
Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1858, entré classé 2ème et sorti le 2/6/1860 classé 3ème des élèves externes de sa promotion). Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, juin 1900.
Par P. Lemonnier, président de l'association anciens élèves de l'Ecole.
Gounot (Stanislas), décédé le 20 février 1900, a été attaché, en quittant l'École, aux Mines de Graissessac près Béziers, où il se maria.
Dans l'intérêt de la santé délicate de sa femme, Gounot chercha une situation dans un climat plus propice, et notre camarade Demanest lui ayant proposé, en 1868, la Direction des Mines de Soufre de Grotta-Calda, Gounot alla s'établir en Sicile, non loin de Caltanizelta.
Pour faire face aux difficultés résultant de la mauvaise foi des habitants et de la situation obérée des propriétaires de la mine, Gounot se mit avec une souplesse remarquable au courant du droit et même de la procédure des Italiens ; aussi, quand la nomination d'un administrateur judiciaire mit fin. en 1874, à l'existence du Comité de régie créé pour défendre les intérêts des anciens propriétaires de la mine, notre camarade fut maintenu en Sicile pour continuer à veiller aux intérêts des créanciers.
Il était encore en fonctions, quand surpris par une atteinte d'influenza, il succomba après quelques jours de maladie.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, juillet-août 1900.
Stanislas Gounot est né le 10 avril 1837 à Poinchy [le registre des élèves externes de l'Ecole des mines mentionnele 15 avril 1836], dans le département de l'Yonne. Il est décédé le 20 février 1900.
Après des études scientifiques qui laissaient déjà prévoir les tendances de son esprit investigateur, il fut admis à l'École des mines en 1858
A sa sortie, en 1861, nommé ingénieur des mines de Carmaux, il fut bientôt appelé à la direction des mines de Graissessac, où il sut se concilier la sympathie de ses ouvriers, l'estime et l'affection de ses collaborateurs. C'est à Graissessac qu'il se maria, et ce fut là aussi que notre bien regretté camarade Demanest, connaissant la valeur intellectuelle et les précieuses qualités du caractère de Gounot, vint le chercher en 1868 pour lui proposer la tâche fort lourde de diriger l'exploitation des mines de soufre de Grotta Calda et de Pietra Grossa.
La santé de Mme Gounot était délicate et l'influence du soleil de Sicile pouvait lui être favorable, d'un autre côté les gisements de soufre offraient un champ d'étude encore incomplètement exploré qui séduisit notre camarade, il accepta et alla s'établir a Modica, petite localité peu éloignee de Caltanisetta, au centre des mines.
Elles appartenaient au prince de Sant-Elia qui avait dû recourir à la Société Générale pour trouver les fonds nécessaires à l'exécution des travaux. Cette Société avait donc dans l'affaire des intérêts importants, qui se trouvaient souvent compromis en raison des difficultés inhérentes au pays.
Le directeur devait donc non-seulement assurer l'exploitation technique, mais aussi s'occuper des questions juridiques, et dans ces dernières Gounot se fit remarquer par la souplesse d'esprit avec laquelle il se mit au courant du droit italien et même de la procédure. Aussi, lorsqu'en 1874, les difficultés financières de la Société des mines amenèrent la nomination d'un administrateur judiciaire, ce qui mettait fin au mandat de Gounot comme directeur, la Société Générale le conserva comme conseil pour surveiller ses intérêts en Sicile. Il occupait encore ce poste au commencement de cette année quand une atteinte d'influenza infectieuse vint le surprendre a Palerme ; après huit jours de souffrances il succomba le 20 février dernier. Il avait vu venir la mort avec une remarquable sérénité, et dans le discours prononcé sur sa tombe son caractère fut défini d'un mot, « c'était la droiture même ».
Stanislas Gounot avait consacré à l'étude tout le temps que ne réclamaient pas ses devoirs professionnels. Ses expériences scientifiques étaient le grand plaisir de sa vie. Très modeste, il négligea généralement d'en faire connaître les résultats. Il en a cependant publié quelques-uns dans une brochure intitulée Contribution à l'étude de la formation du soufre de Sicile. Dans ce travail, qui présente un réel intérêt pour l'explication de la genèse des minerais de soufre en Sicile, il montre que l'on doit écarter les hypothèses tendant à faire des bancs de soufre un dépôt marin proprement dit, ou le résultat d'une réduction par voie organique des minéraux sulfurés comme le gypse, mais qu'il est plus simple et plus rationnel de se rallier à l'origine plutonique du minerai.
Très apprécié en Sicile, autant pour son caractère que pour sa culture scientifique et pour sa compétence sur tout ce qui touchait les mines, il était souvent consulté et recherché comme arbitre.
Il fut membre du jury et commissaire organisateur de l'Exposition de Païenne en 1891, membre de commissions examinatives extraordinaires pour l'admission aux fonctions de professeur à l'université de Palerme. Il avait été aussi chargé de recherches de mines de plomb argentifère dans le Caucase et de l'étude d'un gisement de soufre en Asie Mineure, dans le Daghestan. Gounot était chevalier de l'ordre de la Couronne d'Italie.