Polytechnique (promotion 1837 ; entré major, sorti classé 7ème sur 121 élèves), Ecole des Mines de Paris (entré classé 4ème sur 7 élèves). Corps des mines
Fils de Aimé Prosper GENTIL (X 1813 né en 1794, professeur de mathématiques et agent de change), et de Betsi TROUBAT. Petit-fils de Nicolas Joseph Marguerite GENTIL, commissaire des guerres, et de Madelaine AUBERTIN.
Publié dans Annales des Mines, 8ème série tome V, 1884, pp. 240 et suiv.
Messieurs, j'ai la douloureuse mission d'apporter sur cette tombe un dernier adieu à notre camarade Ernest Gentil, qu'une mort, je puis dire prématurée, tant il avait conservé les apparences de la jeunesse et de la force, nous a enlevé après quelques semaines d'une cruelle maladie.
Né à Paris le 30 janvier 1820, et doué des plus brillantes qualités, Ernest Gentil était reçu dans les premiers, dès l'âge de 16 ans, à l'École polytechnique. Il entrait à l'École des mines le 15 novembre 1839, était nommé aspirant le 28 janvier 1845, et ingénieur ordinaire le 10 octobre 1846.
Dès l'année 1844, il était successivement chargé du service minéralogique des départements de Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise et du Loiret.
Des aptitudes remarquables le portaient à consacrer ses loisirs à l'étude approfondie des mathématiques pures, et lui valaient, presque au début de sa carrier, l'honneur d'être choisi pour diriger l'instruction mathémathique de l'un des fils du roi Louis-Philippe.
Il trouvait le temps, à la même époque, au milieu de ses occupations variées, de publier un Traité d'algèbre en deux volumes, d'un plan complètement nouveau et d'une incontestable valeur.
Attaché, de 1854 à 1862, au contrôle du chemin de fer d'Orléans et prolongements, il mettait à profit ce service pour s'adonner à des études et à des expériences sur les freins.
Chevalier de la Légion d'honneur le 18 décembre 1858, ingénieur en chef le 7 février 1863, il resta pendant près de 16 ans à la tête de l'arrondissement minéralogique de Nantes, et ne le quitta que pour prendre possession, le 1er juin 1878, du service de l'arrondissement minéralogique de Paris et de l'Inspection des carrières de Paris et du département de la Seine. Il signala le cours de ces dernières fonctions par la publication d'une intéressante Carte des exploitations minérales du département de la Seine, qu'il a cherché, depuis, à faire prendre comme type dans quelques départements de la division qu'il inspectait.
Inspecteur général le 14 mai 1879 et chargé de la division du Nord-Est, il y trouva dès son arrivée à étudier et à résoudre de nombreuses et difficiles questions de salines, et de demandes en concessions de mines de fer, que la vivacité des compétitions surtout rendait très épineuses, mais dans la solution desquelles la droiture de son caractère et la justesse de son esprit l'ont toujours guidé et maintenu dans une ligne irréprochable.
Dans toute sa carrière, notre camarade Ernest Gentil a toujours laissé les plus honorables souvenirs : coeur loyal, esprit aimable et courtois, homme du monde d'une grande distinction, cultivant à ses moments perdus tous les arts, ingénieur toujours exact dans l'accomplissement de ses devoirs, Ernest Gentil emporte l'estime affectueuse et les regrets sympathiques de tous ceux qui l'ont connu.
Adieu Gentil, cher camarade, ton amical souvenir ne s'effacera pas de notre mémoire.