Né le 24/6/1862 à Tarbes.
Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris. Admis en classe préparatoire le 21/8/1882, classé 3, puis comme externe le 3/7/1884 classé 9 ; diplômé le 6/6/1887 classé 7. Ingénieur civil des mines. Il avait été volontaire militaire en 1882-1883.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Décembre 1889
Notre Association amicale vient d'éprouver une perte douloureuse dans la personne d'un de ses membres les plus jeunes, Maurice Garnier, enlevé brusquement a l'affection des siens, le 3 décembre dernier, par une fièvre typhoïde qui triomphait en quelques jours de sa robuste constitution.
Maurice Garnier, né a Tarbes en 1862, était entré en 1884 à l'École supérieure des mines, dont son père est lui-même ancien élève. Doué pour l'intelligence des mathématiques d'une lucidité dont ses camarades gardent le souvenir, il occupa toujours les meilleurs rangs. Dès sa sortie de l'École, il trouvait un emploi aux bureaux de la Direction des forges de Châtillon-Commentry. Peu de temps après, à la suite d'un cruel deuil de famille, il quittait son premier poste, et, guidé par sa sollicitude pour des intérêts qui lui étaient chers, il prenait dans une grande teinturerie de Suresnes la place importante d'ingénieur et d'associé.
Chercheur modeste en même temps qu'esprit ingénieux et assidu, Maurice Garnier avait vite pris à coeur sa tâche nouvelle, étudiant avec une attention méthodique tous les procédés de son art. Porté par son goût et ses heureuses dispositions naturelles vers la science pure, il s'attachait de préférence au côté technique des questions qu'il était appelé à examiner. Les plus récentes théories chimiques excitaient vivement sa curiosité ; il en poursuivait la vérification dans ses observations journalières, et, n'eut-il été interrompu si jeune dans ses travaux, on est en droit de penser qu'il aurait, un jour où l'autre, apporté aux progrès de l'industrie de la teinture de la laine le contingent de ses idées et de ses découvertes.
Mais si l'avenir a été si inopinément ravi par la mort à notre camarade Garnier, ses qualités éprouvées sont, pour tous ceux qui l'ont connu, l'objet des regrets les plus douloureux. Maurice Garnier possédait au plus haut degré les dons du coeur qui déterminent les sympathies et cimentent les affections profondes. Il était bon dans le sens le plus large et le plus noble du mot; parmi ses camarades il ne comptait que des amis, et parmi ces amis tous ceux qui s'étaient trouvés rapprochés de lui d'une manière plus particulière lui étaient devenus attachés par les liens de la plus forte et de la plus solide intimité.
Aussi Maurice Garnier laisse-t-il plus que des regrets. Sa mort crée au milieu de nous un vide cruel et qui ne sera jamais oublié, parce que les grands coeurs ne se remplacent pas.
F. FRÉDÉRIC-MOREAU.
Emilio DAMOUR.