Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1957). Ingénieur civil des mines.
Mines, Revue des Ingénieurs, juillet-août 2008 :
Il peut paraître paradoxal de rendre hommage à un camarade de promotion que l'on a de fait peu côtoyé, tout au moins directement et encore moins sur un plan professionnel.
L'hommage le plus direct relève du ressenti : Philippe Gallin n'avait pas besoin d'être "présent physiquement" pour que sa présence et son rayonnement soient perçus.
Je l'ai connu d'abord en tant qu'élève, et déjà émanait de lui "quelque chose d'autre". Il allait donc de soi que dans notre promotion, il devienne délégué. Déjà, nous lui déléguions notre confiance. Cette fonction, il l'a exercée, comme tout chez lui, avec une juste mesure. A son initiative eurent lieu plusieurs réunions de promotion. Habilement, il encadra la "57" par la 56 et la 58. permettant ainsi des réunions significatives en nombre de participants et offrant à des "invités d'honneur" le plaisir d'être écouté par un auditoire respectable d'anciens.
Philippe Gallin fut dès l'origine à l'École un correspondant privilégié de Bertrand Schwartz dans la mise en place de la réforme des études et de l'enseignement. La permanence de son implication dans l'"esprit Schwartz" se manifesta à travers son action au sein de l'Association (il en était Vice-Président au moment de sa disparition) et, davantage encore, à travers la Fondation des Mines dont il fut président de 1985 à 1996 : initiative originale de "turbo-cours" par des dirigeants de terrain, renouvellement du matériel informatique, etc.
Personnellement, c'est à travers l'Association que j'ai surtout connu Philippe Gallin. Pris par sa vie professionnelle, il n'était pas un grand assidu des réunions du Bureau et du Conseil d'Administration. Mais on le savait disponible pour mettre sa notoriété, son réseau de relations personnelles très diversifié, sa connaissance de la Lorraine au service des uns et des autres. Il était toujours parmi les derniers à prendre la parole mais parmi les premiers à être écouté, personnifiant à la fois engagement et distance, ce qui le rendait "à part".
Austère non, sérieux oui, c'est sans doute Bertrand Schwartz qui résuma le mieux la personnalité de Philippe Gallin en le qualifiant de "moine-soldat".
Son parcours professionnel fut brillant. Après plusieurs postes de direction au sein de Pont-A-Mousson, du groupe Valeo et de Geiger. Philippe Gallin intégra le groupe Allied Signal où il fut successivement PDG de Garett France, Vice-Président de Garett Europe et enfin Président d'Allied Signal Automotive Europe. Parallèlement, il s'est investi dans le développement économique de la Loraine comme Président de l'APEILOR (Association pour l'Expansion Industrielle de la LORraine) de 1991 à 2003 et comme Président de la DATAR Lorraine.
Philippe Gallin était Chevalier de la Légion d'Honneur et Chevalier de l'Ordre du mérite. Il a été également pendant de nombreuses années Conseiller du Commerce Extérieur de la France.
Ce que je retiens, c'est l'homme de l'Association et de la Fondation, c'est le délégué de promotion : une présence, un engagement, une référence.
Jacques Schrobiltgen (N57)