Né le 3/4/1851 à Aumessas (Gard). Mort à 33 ans le 20 mars 1885.
Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1872) : il entre en cours préparatoires le 28/9/1871 classé 3 ; il est admis comme externe le 9/11/1872 classé 10 ; il est breveté le 8/6/1875 classé 4. Ingénieur civil des mines.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Mai 1885.
Un nouveau deuil vient de frapper notre association dans la personne de notre camarade Flory, mort dans la traversée de Colon à New-York. Flory venait de remplir une mission en Colombie. A Barranquilla, où il devait s'embarquer sur un paquebot français, il trouva la guerre civile et les Transatlantiques ne faisaient plus escale dans le pays. Cette circonstance lui fit prendre passage sur un navire américain à destination de Colon, d'où il pouvait rentrer en France via New-York. Notre camarade voulut profiter du court séjour qu'il avait à faire à Colon pour visiter les travaux du canal de Panama. C'est là qu'il contracta les germes d'une fièvre pernicieuse dont il sentit les premières atteintes en s'embarquant pour New-York et qui devait l'enlever en trois jours. Cette fin malheureuse attristera profondément tous ceux qui ont connu et par conséquent aimé et estimé notre ami.
Avant d'entrer à l'Ecole des mines, Flory avait fait la campagne de 1870 en qualité d'officier. Sorti de l'Ecole en 1875, il commença sa carrière industrielle dans la Société des mines d'Anzin. Nommé bientôt après directeur des mines de fer chrômé d'Aïn Sedma, en Algérie, il eut l'occasion de faire preuve dans ce poste de rares qualités d'organisateur. En 1881 il commença la brillante mais trop courte carrière des voyages lointains, si tristement terminée par la mort, loin de sa patrie et de sa famille avec l'océan pour tombeau. Plusieurs explorations en Espagne, en Tunisie, deux missions en Guyane avaient mis en relief son talent d'ingénieur et son intégrité absolue en affaires. Une nouvelle mission en Colombie semblait devoir être couronnée de succès et lui apporter la récompense due à ses travaux, malheureusement le sort en décida autrement et une fin prématurée fut le seul prix de son courage et de son savoir.
En outre de sa valeur technique indiscutée, notre ami regretté se distingua toujours par une bonté et un dévouement rares pour ses camarades. Lors de sa sortie de l'Ecole, il procura des situations à deux camarades de promotion avant même d'en avoir pour lui. Ce trait peint parfaitement la générosité de son caractère. Dès qu'il s'agissait de rendre service, il ne reculait devant aucune démarche, devant aucun sacrifice.
Tel était l'ami que nous ne reverrons plus à nos réunions, où il entretenait la gaîté par son esprit vif et mordant. Aujourd'hui, ses restes reposent loin de nous, dans les terribles profondeurs des mers, lugubre mais glorieuse sépulture pour l'ingénieur entreprenant, pour le pionnier courageux.
J. FIEUX.