Né le 8 octobre 1924 à Paris (5ème). Décédé le 1er mai 2014 à Paris. Fils de Jean DENY, administrateur de l'Ecole nationale des langues orientales, et de son épouse née Suzanne BASSET. Marié en 1949 à Janine BASSET (décédée en 2011). Les deux époux se rejoindront dans une tombe à Gérardmer (Vosges).
5 enfants :
Etudes au Lycée Henri-IV à Paris. Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris. Entré à l'Ecole polytechnique en 1945 (division B), classement de sortie : 2ème au classement général et 1er de la division B. Entré en 1948 à l'Ecole des mines, mais rattaché à la promotion 1947. Après 2 ans d'études et de stages à l'Ecole des mines, il en sort classé 3ème. Corps des mines.
Certaines informations ci-dessous ont été relatées par Louis Deny à R. Mahl lors d'un entretien personnel, le 10 avril 2012.
En 1950, les corpsards fraichement diplômés choisissaient eux-mêmes leur première affectation professionnelle : ils tiraient au sort l'ordre dans lequel chaque camarades choisirat son poste dans la liste proposée par la direction du corps. Maurice Mermet, premier à choisir, prit Strasbourg, tandis que Louis Deny reçut Metz. Deny réussit toutefois à convaincre Mermet d'échanger les deux affectations.
Après un début de carrière à l'arrondissement minéralogique de Strasbourg (1950-1952), il est nommé conseiller puis adjoint au directeur du Bureau de recherche de pétrole (BRP) (1952-1955) ; ce directeur était Pierre Guillaumat.
Il entre ensuite à la Compagnie française des pétroles, d'abord comme ingénieur en Algérie (1956-1958). Il est ensuite nommé directeur de Total Libye (1958-1960). Il rentre à Paris, comme attaché à la direction générale de la Compagnie française des pétroles (1960-1961) puis il est nommé directeur général de Total Belgique et Nederland (1961-1963).
Il est managing director de Total pour l'Afrique du Sud (1963-1967). A cette époque, il est mis au courant d'un trafic de produits pétroliers avec la Rhodésie du Sud, qui violait un embargo de la Grande-Bretagne. Les anglais n'obtiendront pas la preuve formelle de son implication, mais lui interdiront néanmoins l'accès au territoire britannique pendant de longues années.
De 1967 à 1975, il est PDG de Total Compagnie française de distribution.
A partir de 1975, il succède à Etienne DALEMONT comme directeur des opérations aval. Il devient ainsi le n° 2 de Total, dont le PDG est René Granier de Liliac. Ce poste prend successivement des dénominations différentes : de 1975 à 1977, il est directeur général des opérations de Total, puis de 1977 à 1980 administrateur directeur général adjoint. De 1980 à 1989, il est vice-président directeur général.
Granier de Liliac avait promis à Deny de le soutenir pour obtenir la présidence du groupe TOTAL lors de son départ à la retraite, en 1984. Toutefois, en 1984, il faut recaser Xavier Ortoli qui a quitté la Commission européenne. Ce dernier ayant été nommé PDG, Louis Deny reste encore 5 ans au poste qu'il occupait précédemment, tout en exerçant des responsabilités accrues du fait que Ortoli s'implique peu dans la gestion de TOTAL.
Il a été administrateur de différentes sociétés, notamment de la STERIA (à partir de 1969) et de Paribas international (depuis 1980).
Il a présidé de 1973 à 1975 l'Association française des techniciens du pétrole (AFTP).
S'inscrivant dans la tradition paternelle, il a parrainé la filière de commerce international de l'INALCO.
Chevalier de la Légion d'honneur, Officier de l'Ordre national du Mérite.
De gauche à droite : Pierre GERMES, Louis DENY, His Excellency Dr Mana Al Otaiba (alors ministre du pétrole des Emirats arabes unis et président de l'OPEC), et René GRANIER de LILLIAC, PDG de CFP-Total
Collection privée
Cet article a été publié dans La Jaune et la Rouge, n° 700, décembre 2014
Louis Deny (45) nous a quittés le 1er mai dernier après avoir œuvré toute sa vie professionnelle dans l’industrie pétrolière sans jamais perdre de vue l’intérêt général de l’économie française.
Né le 8 octobre 1924 à Paris, Louis Deny intègre la promotion 45 de l’École polytechnique. Ingénieur du corps des Mines en 1947, il commence sa carrière à l’arrondissement minéralogique de Strasbourg.
Il devient l’adjoint de Pierre Guillaumat, alors directeur du Bureau de recherche de pétrole (BRP). Puis il rentre chez Total, à l’époque Compagnie française des pétroles (CFP), au sein de laquelle il passera tout le reste de sa vie professionnelle.
Les droits à l'huile
Il convient de rappeler que, dans les années 1960, Total et ELF remplissaient pour la France une mission d’approvisionnement de produits pétroliers, en ayant si possible des « droits à l’huile » au moins égaux à la consommation française. Louis Deny a totalement adhéré à cette mission.
Compétent en exploration et production, en raffinage et distribution ainsi qu’en pétrochimie, il pouvait prendre les décisions requises en toute connaissance de cause.
Il ne montrait pas d’aversion particulière aux risques liés à ces métiers et à la nécessité de travailler en étroite coopération avec les États hôtes et les autres compagnies pétrolières. Sa très bonne connaissance de la langue anglaise et des coutumes anglo-saxonnes a grandement facilité les contacts de Total avec ces milieux étrangers.
Le sens de l'intérêt général
Il ne faut pas oublier que les chocs pétroliers successifs de 1969, 1973 et 1979 ont profondément bouleversé l’industrie pétrolière. Total, par exemple, a dû évacuer son personnel d’Algérie en 1971, et a été nationalisé en Irak, en 1981.
Sans quitter le Moyen-Orient, où le groupe est toujours resté très présent, il a fallu redéployer l’activité en mer du Nord, en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud.
Simultanément, le groupe prenait une place de leader en raffinage et distribution en Europe.
Louis Deny, alors directeur général du groupe, a pu donner toute son impulsion sans jamais perdre de vue l’intérêt général de l’économie française sur le long terme dans le secteur de l’énergie et particulièrement du pétrole.
Sur le plan personnel, tout le monde autour de lui savait qu’il était très proche de ses enfants et nombreux petits-enfants.
Il était très fidèle en amitié, notamment avec ses camarades d’École. Sa chaleur humaine dans les relations de travail était bien connue et lui facilitait l’exercice de son commandement.