Guy DELILE-MANIÈRE (décédé en 2016)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1965) Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, #491, Mai/Juin 2017.

C'est tardivement que nous avons appris le décès le 9 septembre 2016 de notre camarade et ami Guy Delile-Manière. Son épouse Joanne nous a confié que la cruelle maladie qu'il n'avait révélée à personne a fini par l'emporter. Guy vivait depuis sa retraite à Cassis, dans ce lieu attachant qu'il avait choisi depuis ses premières années à Marseille à la sortie de l'École. Il avait alors rejoint GDF, aujourd'hui partie d'Engie, pour y tenir un poste d'ingénieur de production dans l'une des dernières usines de production de gaz de ville tout près du port. Par une de ces étonnantes coincidences, alors que nous étions de très proches camarades et voisins de chambre dans une nouvelle Maison des Eleves flambant neuve à Saint-Étienne, je le rejoignais rapidement pour un poste en production à la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer, devenant ainsi son fournisseur en naphta !

Guy était originaire de Tarbes, où ses parents étaient enseignants, et était très attaché à ses racines ainsi qu'à sa famille. Les aller-retour chez lui, en Ford Anglia hors d'âge, de nuit, à des vitesses aujourd'hui illégales, avaient contribué à lui inculquer un goût prononcé pour la conduite automobile qu'il pratiquait avec beaucoup d'habileté et de plaisir. Il ne s'est d'ailleurs jamais résolu à vendre l'anglaise. Il vivait alors avec sa première épouse Geneviève, mais le couple allait rapidement se séparer.

En 1974, l'arrivée du gaz naturel allait l'amener à rejoindre le siège de GDF à Paris à la Direction Production Transport. Guy connut alors une nouvelle vie, entre son poste d'état-major au service études, des voyages professionnels au long cours, et une riche vie sociale. Il aimait beaucoup son travail, et terminera sa carrière en 2002 comme chef du Service Études. Homme entier, rarement prêt au compromis, Guy ne se laissait dicter ni sa conduite, ni sa pensée, et encore moins ses activités. La rencontre de Joanne en 1990, qu'il épousera quelques années plus tard en toute discrétion, comblera sa vie. Ensemble ils voyageront fréquemment, en particulier en Asie du Sud-Est où ils reviendront tous les ans pendant 25 ans. Guy profitera avec Joanne de la douceur de vivre de Cassis, qu'il appelait son petit coin de paradis et où ils prenaient plaisir à randonner dans les calanques.

A ses fidèles amis, il laissera le souvenir d'un caractère affirmé, au service d'une vive intelligence et d'une sincère humanité, que sa grande pudeur le retenait parfois d'exprimer. Adieu l'ami.

Dominique Badel (E65)