La dynastie des DAMOUR, ingénieurs de l'Ecole des mines de Paris

L'ancêtre est Alexis DAMOUR (1808-1902), ce n'était pas un ingénieur : Après des études au collège de Juilly (Seine-et-Marne), Alexis Damour entra à dix-huit ans au ministère des Affaires étrangères. Affecté au service du chiffre, il y fut titularisé en 1829. Sa carrière se développa ensuite jusqu’au grade de sous-directeur.
En 1853, il décida – à l’âge de 45 ans – de prendre sa retraite pour se consacrer à la passion qu’il avait contractée dans sa jeunesse en suivant le cours de minéralogie que professait alors Alexandre Brongniart au Muséum national d’Histoire naturelle.
Dès lors, son activité porta essentiellement sur l’étude des minéraux qu’il collectionnait depuis plusieurs décennies. Il en réalisa de nombreuses analyses chimiques qui lui permirent de définir une vingtaine d’espèces minéralogiques nouvelles parmi lesquelles la descloizite, la garniérite, la dumortiérite, la bertrandite, etc. Il publia aussi de nombreuses notes brèves de minéralogie. On lui doit également une étude sur les eaux silicifères d’Islande.
(biographie par Jean Gaudant).

Jules André Frédéric DAMOUR, né le 12/3/1836 est le fils de Alexis DAMOUR et de Sophie Maurey. Il epouse le 26/6/1860 a La Basse Terre Jeanne Marie "Clelia" LE DENTU. (promotion 1857 de l'Ecole des mines de Paris) né le 13/3/1836 à Paris mort le 27/2/1926 Admis en classe préparatoire intégrée des Mines le 8/9/56 classé 10. Admissible à l'X. Admis à l'Ecole des mines comme élève externe le 1/8/1857 classé 6. Brevet le 2/6/60 classé 8.

Son fils, Emilio Augustin DAMOUR est né le 14/10/1862 à Le Creusot (Saone et Loire). Il entre en classe préparatoire de l'Ecole des mines le 21/8/1882, classé 21 ; est admis comme externe le 3/7/1884, classé 4 ; diplômé le 6/6/87, classé 2. Il est sous-lieutenant de réserve d'infanterie. Il se marie le 14/4/1991, et a une fille (Nicole). Il avait été militaire volontaire en 1882-83. Il est préparateur de chimie à l'Ecole des mines à partir du 1/4/1892, puis Chef de travaux chimiques à compter du 15/11/1894. Il quitte l'Ecole le 1/11/1901. Il fut professeur au CNAM. Il meurt en 1940.

Nicole DAMOUR, fille de Emilio épouse Robert AYNAUD le 21/10/1922.


Emilio Damour, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP

Charles André DAMOUR (fils de Jules et frère de Emilio) est né le 28/5/1861 à Le Creusot. Il entre en classe préparatoire de l'Ecole des mines le 22/8/1881, classé 14 ; est admis comme externe le 21/8/1882, classé 6 ; militaire volontaire en 1882-83 ; diplômé le 7/6/1886, classé 2. André epouse Marguerite RONDELEUX.


Publié dans le Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'Ecole des mines de Paris, décembre 1927
Banquet annuel de la Sainte-Barbe Sainte Eloi, décembre 1927, sous la présidence de André DAMOUR, président du Conseil d'administration des Fonderies de Bayard et Saint-Didier, Président des mines d'Albi, Vice-président des Aciéries du Saut-du-Tarn :
Au Champagne, M. Xavier Lauras prend la parole en ces termes :
« Mes chers camarades,
« Nos traditions veulent confier chaque année la charge de présider notre banquet de Sainte-Barbe à quelque ancien choisi parmi les plus notables représentants du Corps des Mines ou de la grande industrie. C'est ainsi rester très fidèlement attaché aux idées directrices du législateur qui voulut, il y a plus d'un siècle, ouvrir les portes de l'Ecole Nationale des Mines aux jeunes gens qui auraient à assurer l'exploitation de nos richesses minières, aussi bien qu'à ceux qui devraient, au titre de représentant de l'Etat, exercer un légitime contrôle, établir une coordination des efforts, maintenir en toutes circonstances une harmonie nécessaire entre des intérêts parfois opposés.
...
« S'il faut éviter, mon cher Président, de former entre nous une société d'admiration mutuelle, nous avons cependant le droit de nous réjouir lorsque celui qui nous fait l'honneur de présider notre fête de Sainte-Barbe apporte à notre Association un véritable lustre par sa carrière et en même temps par tout son passé. Je dis bien « tout son passé », parce qu'en pensant à vous pour nous présider ce soir, beaucoup d'entre nous gardaient le souvenir de ce grand ancien de la promotion 1857, Jules Damour, souvenir que votre piété filiale ne peut manquer d'évoquer aussi en ce moment. Nous sommes fiers de saluer comme président de notre banquet le fils d'un grand ancien qui, au soir de sa longue carrière, méritait ce magnifique éloge :
« Quel exemple réconfortant que l'existence d'un ancien qui se recommande à la méditation des jeunes par la sûreté de son jugement, la constance de l'effort, la probité sans défaillance, le calme d'une conscience satisfaite par l'exercice du devoir simplement accompli.
« Notre excellent camarade Frédéric Moreau ne m'en voudra pas de citer ainsi quelques lignés d'une très belle page consacrée par lui à votre père, mon cher Président, et je ne puis mieux faire, je pense, que d'associer cet exemple et ces souvenirs paternels à ceux de votre carrière.
« Toute votre famille d'ailleurs est un peu de notre Maison ; votre grand-père Damour, membre de l'Académie des Sciences, était un minéralogiste distingué, et la minéralogie est bien de chez nous; votre frère, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, est, lui, tout à fait des nôtres.
« Je me félicitais tout à l'heure de vous saluer au nom de nos traditions... votre famille a largement contribué à les établir.
» Votre père dirigeait les verreries de Folembray, en 1883, lorsque vous quittiez l'Ecole et il eut certainement une joie très grande en vous confiant, comme stagiaire, la surveillance de la mise en feu des premiers fours à bassin chauffés par gazogène qu'il installait dans ses usines. Ces fours du maître-verrier devaient vous préparer à gouverner ceux de la métallurgie et votre carrière devait bientôt se consacrer pour la plus grande part aux Forges et Fonderies de la Haute-Marne.
« Aux succès d'ordre technique dans le domaine de la métallurgie, les circonstances vous ont permis d'en ajouter d'autres, dans le domaine de la mine qui est plus spécialement le nôtre : mais je veux surtout retenir que l'accomplissement des devoirs du chef envers ses collaborateurs et ses ouvriers a toujours été considéré par vous comme une obligation aussi importante que l'accomplissement des devoirs du technicien.
« Aux Forges d'Eurville, vous êtes rapidement devenu le collaborateur et l'ami de l'un de ces chefs d'industrie dont les initiatives sociales sont toujours en avance sur les obligations de la loi et partout où votre autorité a dû s'exercer ensuite, toutes les formes si variées de l'intervention patronale dans le sens de la justice sociale ont été l'objet de vos préoccupations, tout aussi bien que les fours de la fonderie et de la forge ou les installations et chantiers de la mine.
...


Graffitis laissés par une équipe d'élèves de l'Ecole des mines de Paris dans les catacombes. On reconnaît le nom de Emilio Damour, et de son camarade de promotion Fèvre.
Crédits photographiques : Ecole des mines de Paris et Aymeline Wrona. Photo réalisée sur une idée de Gilles Thomas.
Voir aussi : Les murs de l'histoire / L'histoire des murs, par Gilles Thomas