Jean-Claude COURBON (1942-2015)

Décédé le 24 juillet 2015.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1961). Ingénieur civil des mines.


Mines Revue des Ingénieurs, #481, Septembre/Octobre 2015

Notre promotion vient d'apprendre, avec une très grande tristesse, le décès d'un camarade aimé de tous pour sa convivialité, sa culture et son ouverture d'esprit.

Né à Agadir en 1942, fils d'un officier de l'armée française, il fit ses études secondaires et sa prépa à Lyon avant de nous rejoindre à Saint-Étienne en 1961.

Dès notre rencontre, nous devînmes amis, partageant des goûts et une éthique communs.

Je me souviens avec un immense plaisir des moments passés ensemble en week-end de ski aux Deux Alpes, en balade en Espagne ou au festival de jazz de Juan les Pins, ou simplement à la maison des élèves, bref, tout ce qui fait l'agrément d'une vie d'étudiant - bien plus que je ne me souviens de mes cours de géologie.

À l'époque, un certain nombre d'entre nous débutaient leur activité professionnelle, tradition de l'École oblige, dans l'exploitation des combustibles fossiles. Pour quelques-uns, c'était le charbon, pour Jean-Claude, ce fut le pétrole, à Messaoud, au fin fond du Sahara.

Entre temps, il avait épousé Graziella, venait d'avoir son fils Fabrice, et les avait installés dans l'île de Palma de Majorque, où il les retrouvait à la fin de chaque période de trois semaines dans les champs pétroliers.

Je me rappelle encore l'accueil chaleureux qu'ils me réservèrent, ainsi qu'à ma future épouse, quand ils nous y reçurent en 1968.

Ils revinrent quelques temps dans l'hexagone, près du Havre, mais la carrière de Jean-Claude prit un tour décisif quand il partit en 1971 à Austin, au Texas, où il se livra à des recherches sur l'aide à la décision assistée par ordinateur, sanctionnées par un diplôme de cette prestigieuse université.

Revenu en France en 1974, il s'orienta définitivement dans cette voie, et enseigna à l'université de Grenoble, à l'université de Genève, puis à l'institut national des Télécommunications.

La vie a fait que nous nous sommes perdus de vue pendant quelques années. Mais nous nous sommes retrouvés à la fin des années 90, et j'ai eu le sentiment, en revoyant Jean-Claude et Graziella, de ne les avoir quittés que la semaine précédente.

J'ai depuis lors apprécié, outre sa bonne humeur perpétuelle et son caractère généreux que je connaissais déjà, l'éclectisme de sa culture, que ce soit en matière de musique (allant de Miles Davis à Emily Loizeau en passant par l'Opéra et Freddie King), en matière de peinture (surtout italienne), en matière de cuisine (considérée comme un des Beaux-Arts), de généalogie, et de composition de livres ou de vidéos dont il se chargeait avec maestria à l'issue de nos réunions de promotion.

Je tiens aussi à rendre hommage à sa (trop) grande modestie, car, à moins d'y être sollicité, il ne faisait que rarement allusion aux importants travaux de recherche qu'il a menés pendant sa carrière professionnelle.

Je me fais le représentant de tous ses amis de notre promotion pour faire part à Graziella, Fabrice et Cécile, de notre immense peine, et pour leur dire que nous partageons leur douleur et n'oublierons jamais Jean-Claude.

Jean-Pierre Badellon (E 61)