Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1945 B, sorti classé 9) et l'Ecole des mines de Paris (sorti classé 10 sur 11 corpsards). Corps des mines (service colonial).
Publié dans Annales des Mines, juillet-août 1960, p. 370
Né le 10 juillet 1927 à La Grand'Combe (Gard], Jean Clairet fut reçu à 18 ans à l'École Polytechnique, où il entra en 1946 après un an de service militaire dans l'artillerie.
Ayant obtenu à la sortie de l'École Polytechnique, en 1948, son classement dans le Corps des Mines, il avait demandé, dès sa sortie de l'École nationale supérieure des Mines de Paris en 1950, à remplir l'engagement de servir outre mer qu'il avait souscrit.
Affecté au Cameroun, qu'il rejoignit en décembre 1950, il fut, après quelques mois, chargé de diriger le Service des Mines de ce territoire, et s'acquitta de cette tâche avec intelligence et modestie, demandant en fin de séjour à en être relevé pour servir en second dans un pays comportant une industrie minière plus développée.
C'est ainsi qu'il fut attaché à la Direction des Mines et de la Géologie de l'Afrique Equatoriale Française de mi-1952 à fin 1957, pendant une période marquée par la découverte et la mise en exploitation d'importants gisements (pétrole, minerai de manganèse, minerai d'uranium), la reconnaissance de puissants gisements de fer et, en contrepartie, par le déclin des exploitations de minéraux précieux (or, diamant) qui constituaient jusqu'alors l'ossature de l'industrie minière.
Pendant cette même période, le développement donné aux travaux géologiques et miniers dans les territoires d'outre-mer comportait pour la Direction des Mines et de la Géologie de l'A.E.F. un accroissement de son activité propre de recherches et de son rôle tutélaire vis-à-vis des entreprises de recherches privées ou publiques; et le lancement, des « grands projets miniers » nécessitait l'adaptation des règles juridiques en vigueur.
A toutes ces tâches, Jean Clairet avait su se préparer par des stages et des voyages d'études qu'il avait volontairement multipliés en Afrique et en Europe, les orientant spécialement vers l'étude des gisements importants à basse teneur, des moyens mécaniques d'exploitation en profondeur et en découverte, ainsi que des méthodes modernes de prospection.
Rentré d'Afrique Equatoriale en août 1957 après un long séjour pendant lequel sa santé n'avait pas été excellente, Jean Clairet avait demandé à réintégrer, en fin de congé, l'Administration métropolitaine, et avait été affecté à Saint-Etienne, où il fut chargé à partir du début 1958 du sous-arrondissement minier.
Après avoir passé deux ans dans ce poste, il venait d'être affecté à la Direction des Mines comme Adjoint du Chef du Service technique, et s'installait à peine dans son existence parisienne, lorsque le 10 juin 1960 une canalisation de gaz, qu'il avait imprudemment laissée en état défectueux, se débrancha pendant son sommeil et l'enleva prématurément à l'affection des siens.
A Paris, comme à Saint-Etienne, à Brazzaville et à Yaoundé, étapes successives de sa trop courte carrière, il s'était signalé par son caractère égal, sa bienveillance à l'égard des autres s'assortissant d'une critique vigilante à l'égard de lui-même et des activités qui lui étaient confiées, par sa conscience professionnelle et par ses connaissances. Toutes ces qualités humaines qu'il présentait à un très haut degré et qui lui promettaient un brillant avenir l'avaient fait apprécier et aimer de tous à tous les échelons : des directeurs et ingénieurs des exploitations minières, des ingénieurs et du personnel ayant servi sous son autorité comme de ses chefs et de ses camarades.
Les «Annales des Mines», en exprimant la peine de tous ses amis, voudraient donner à ses parents et à ses proches l'assurance que leur douleur est partagée par tous ceux qui l'ont connu et aimé.