Né à Aumale (Algérie), le 4 février 1863.
Fils de Victor Joseph CHAPUY (1821-1897), médecin principal militaire, et de Emilie Marie FROUSSARD.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1882, entré classé 2 et sorti major (1er) sur 243 élèves en 1884), et de l'Ecole des Mines de Paris (entré 1er sur 7 élèves). Corps des mines.
Chevalier de la Légion d'honneur en 1900. Officier en 1911. Commandeur de l'ordre de Charles III, de l'ordre de Victoria, du Christ et de la conception.
Il enseigne le cours de machines à l'Institut Industriel du Nord de 1890 à 1897, tandis qu'il est ingénieur des mines à Lille/Douai. Il y est aussi vice-président de la société Industrielle du Nord. Il participe à la Société d'Economie sociale.
En 1895, il analyse et publie des informations sur des sondages dans la région de Valenciennes en vue de trouver du charbon.
Il démissionne rapidement du corps des mines. De 1897 à 1904, il est directeur général de le Compagnie royale des chemins de fer portugais. En 1905, il rentre en France d'abord comme ingénieur conseil de cette société.
Il devient ingénieur conseil de la Banque de Paris et des Pays-Bas. A ce titre, il siège dans une dizaine de conseils d'administration après la 1ère guerre mondiale. Il vice-préside notamment le Conseil d'administration du Métro de Paris. En 1911, il est aussi administrateur délégué de la Cie du chemin de fer de Rosario à Puerto Belgrano.
Bulletin de l'Association des Anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, 1936, III
En apprenant, avant-hier matin, la mort tragique par sa soudaineté de M. Chapuy, que j'avais vu encore plein de vie présider lundi dernier la réunion du Conseil d'Administration de la Compagnie du Chemin de fer de Rosario à Puerto-Belgrano, quelle impression angoissée fut la mienne!... Comme le fut celle de tous mes collègues atterrés par cette nouvelle!...
Personnellement, voilà 35 ans que j'avais l'honneur d'être en relations avec M. Chapuy, relations que sa courtoisie et sa clairvoyance en affaires rendaient faciles, agréables et surtout utiles.
Il a été pour notre Société l'ouvrier de la première heure.
Il a dirigé les travaux de construction et d'équipement de notre chemin de fer, pour s'occuper ensuite de sa mise en exploitation.
Membre du Conseil depuis l'origine de la Société, il a pris en 1929 la succession de notre regretté Président : M. l'Inspecteur Général des Mines Beaugey.
En somme, depuis plus de 30 ans, le Chemin de fer de Rosario à Puerto-Belgrano a subi, sans discontinuité, l'heureuse impulsion donnée, tant à sa création qu'à son développement, par l'ingénieur-Conseil de la Banque de Paris et des Pays-Bas, l'Administrateur et Président du Conseil : Paul Chapuy.
Aussi, au nom du Conseil d'administration de notre Compagnie, je tiens à vous remercier, monsieur Chapuy, de cette collaboration féconde, et à prendre, devant ce cerceuil, l'engagement de continuer votre œuvre, en vous disant un adieu profondément ému.
L'émotion m'étreint au moment où, au nom de la Société de la Pointe-à-Pitre, de son Conseil d'Administration et de son personnel, j'adresse un dernier adieu à celui qui, il y a quelques jours à peine, nous réunissait autour de lui.
Je ne veux rappeler que d'un mot les services éminents rendus par notre Président à la Société qu'il a dirigée avec tant d'autorité et de sûreté dans des heures difficiles. Mais laissez-moi évoquer l'exemple de sa vie où les honneurs et les succès n'ont été que la récompense d'un travail inlassablement poursuivi jusqu'à la dernière minute; sa mort a été l'entrée sans transition et sans angoisse dans l'éternel repos.
Tous ceux qui l'ont connu savaient son activité, sa prodigieuse facilité de travail, la lucidité de son intelligence. Mais seuls ceux qui l'ont approché de plus près connaissent la délicatesse de ses sentiments et la sûreté de son amitié. Il m'a été donné d'être de ceux-là et j'accomplis un pieux devoir de reconnaissance en lui adressant un ultime hommage.
En pensant à votre affliction, Madame, et à celle de tous les vôtres, j'ai devant les yeux ce foyer si uni, aujourd'hui brisé, qui fut le vôtre et où j'ai été témoin de certaines de vos joies familiales. Permettez moi de m'incliner devant votre douleur en vous apportant le témoignage de la fidélité de notre souvenir à la mémoire de celui que vous pleurez.
Madame,
Je suis chargé par le Conseil de la Compagnie du Chemin de fer au Dahomey de dire un dernier adieu à notre cher Président, M. Chapuy. Il a toujours été pour nous un ami et un ami comme on en trouve peu.
Pendant plus de 27 ans, j'ai travaillé avec lui et je l'ai fait de tout cœur, car il était un chef incomparable, tant par son savoir, qui était grand, que par son énergie qui en faisait un modèle dont nous nous efforcerons de suivre la tradition et les enseignements.
Il avait pris la direction de la Compagnie alors qu'elle était une petite affaire; il l'a faite grande et prospère. Ce sera pour nous une rude tâche de le remplacer.
Je ne veux pas m'étendre ici sur sa noble vie, si bien remplie. Des personnalités éminentes l'ont fait avant moi, mieux que je ne saurais le faire. Je veux me borner à vous dire toute la part que nous prenons à votre chagrin et vous prier, Madame, d'agréer l'hommage de notre dévouement le plus respectueux.