Né le 9 mai 1919 à Montrevault (Maine et Loire). Décédé le 6 janvier 2013
Fils de Marcel CAMILLERAPP, ingénieur, et de son épouse née Marguerite REUTER. Marié en 1943 à Geneviève CLOGENSON, fille de Georges Henri Jean CLOGENSON (1898-1985, X 1917 Sp, colonel d'artillerie, insp. des études à l'Ecole polytechnique) et de Denise Mézière. 5 enfants, parmi lesquels sa fille aînée, Chantal BLONDEAU, ancienne avocate, puis libraire à Versailles.
Après des études au lycée Janson de Sailly (Paris), il devient aveugle pendant la guerre (19 mai 1940). Il entre à l'Ecole polytechnique (promotion 1939, mais réellement entré à l'Ecole en 1941, classé 1er=major) et entre à l'Ecole des mines de Paris (promotion 42 mais entré en 1943) : voir son bulletin de notes aux Mines. A l'Ecole des mines, il apprécie particulièrement le cours d'économie de Maurice Allais qui lui octroie d'ailleurs le prix annuel d'économie. Cas unique depuis 150 ans, le registre matricule des corpsards n'enregistre pas à son sujet un classement par rapport à ses camarades de promotion, mais juste les excellentes moyennes des notes (1ère année : 17,11/20 et 2ème année : 16,92/20). Il est déclaré diplômé à la réunion du jury de sortie consacré à la promotion précédente, le 10 août 1945. Corps des mines. Au cours de sa scolarité, il fait d'ailleurs un stage à l'Arrondissement minéralogique de Clermont-Ferrand (juillet-août 1943) interrompu par les combats.
Conformément à une longue tradition, sa position de major lui permet de débuter sa carrière professionnelle au Conseil Général des Mines, comme secrétaire du Conseil (octobre 1945 - juillet 1947) sous la présidence effective de Etienne Audibert.
Il est ensuite autorisé à prendre en main la Société industrielle d'appareillage et de lampes électriques (en 1947). Cette société avait été créée par son père. Il en devient PDG de 1954 à 1981. Lorsqu'il vend l'entreprise (janvier 1982), celle-ci comptait encore 49 salariés.
De 1959 à 1983, il est conseiller municipal de Rouen (dont le maire est alors Bernard Tissot, un indépendant-paysan, puis Jean Lecanuet). Bernard Tissot lui avait proposé une place sur sa liste en 1958, et une position d'adjoint au Maire que Xavier Camillerapp estima devoir décliner. Quoique aveugle, Xavier devint ainsi un spécialiste de la circulation dans la ville, dont il finit par connaitre les noms de rues mieux que le chef de service concerné de la mairie !
Xavier, hostile au Général de Gaulle, refuse de voter une motion de soutien au Général au lendemain du Putsch d'Alger de 1961. Cela lui vaut une quantité de lettres de sympathie et de coups de téléphone de la population rouennaise.
Son beau-père Clogenson étant alors président de la FEANI lui suggère de créer une Union régionale des groupements d'ingénieurs de Haute-Normandie, dont Xavier devient le président de 1967 à 1970.
Il préside l'Union départemantale des Aveugles de guerre de 1974 à 1999, et la Société d'entraide de la Légion d'honneur de Seine Maritime de 1980 à 2005.
Toujours à Rouen, il assure de 1950 à 1964 le secrétariat du groupement local des anciens élèves de l'Ecole polytechnique, dont le président est d'abord André Sahut d'Izarn (1905-1972 ; X 1924), puis il fait assurer la présidence par Robert Hirsch (1912-2003 ; X 1932), alors préfet du département.
De 1999 à 2006, il est président de l'Union des aveugles de guerre (UAG).
Il est un ami des Harkis, qui le considèrent comme un "Juste". Il crée en avril 1963 une association de Harkis, l'AMFRA, qu'il préside jusqu'en 2008. L'idée de création de cette Association des Musulmans Français Repliés d'Algérie venait de Georges Jasseron, de la Croix Rouge, et lui avait été transmise par Claude Bébéar (né en 1935 ; X 1965), alors rouennais (il avait été recruté par André Sahut d'Izarn (1905-1972 ; X 1924) dans un groupe de mutuelles basé à Rouen).
Il est reçu en juin 1969 à l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Rouen.
Commandeur de la Légion d'honneur. Son épouse Geneviève a aussi reçu la L.H. (décret du 12 juillet 2002 ; décoration remise le 19 octobre 2002 par le général Jean-Philippe Douin, grand chancelier de l'Ordre).