Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1954). Ingénieur civil des mines.
Mines, Revue des Ingénieurs, juillet-août 2008 :
Guy Brutschi était mon fils. Nous avons fait du ski, des randonnées, des ballades en scooter, des sorties dans la bonne ville de Nancy, un stage à Faulquemont l'été 1956. Bref, nous étions très liés. D'ailleurs, il était le parrain d'un de nos fils.
Sorti de l'école en juillet 1957. il fait son service militaire à Chalon-sur-Marne puis en Algérie, où il est très grièvement blessé le 10 juin 1959. On le croira perdu trois fois. Les chirurgiens militaires lui enlèvent un poumon et les côtes droites. Il sera rapatrié en décembre 1959 si mes souvenirs sont exacts, il pèse 35 kilos, mais il est impressionnant de courage et de volonté. Il veut s'en sortir et s'en sortira. Il est démobilisé en mai 61.
Il entre à la SEMA, où il restera 12 ans et où il est fort apprécié. Il la quittera en 1973 comme Directeur du développement. Il passe ensuite trois années à SODETEG Ingénierie où il œuvre comme chef du département "Environnement, Aménagement urbain et touristique", puis de 1973 à 1981 il est au Service technique de l'Urbanisme au Ministère de l'Equipement, où il est chargé des liaisons entre l'Administration centrale et les directions Départementales de dix départements de l'est puis est adjoint au Directeur du Service, en charge de la politique des études. Après 81, il est à la Direction de la Construction, chargé de mission pour le programme "Produits Industriels et Productivité". Il est partout très apprécié et sera promu Officier de la Légion d'Honneur et Officier du Mérite National. Il part à la retraite en 1997.
Mais les activités professionnelles ne remplissent pas toute la vie d'un homme, même très handicapé. Il se marie en 1962 et aura quatre enfants ; une de ses filles fera les Mines de Saint-Étienne. Ne pouvant désormais plus faire de ski, il fera du bateau en Bretagne !
Sa blessure le rattrape au début des années 90, il doit supporter une machine à respirer la nuit, puis nuit et jour. L'essoufflement devenant de plus en plus fatigant, il subit en 2001 une trachéotomie qui aurait dû le soulager, mais le résultat est catastrophique : il ne peut plus parler, est rivé à une machinerie complexe qui l'empêche de se déplacer. Malgré de nombreux transferts aux urgences, il s'accroche à la vie, aidé dans cette vie difficile par sa femme toujours efficace, attentive et sereine. Il continue d'aller l'été en Bretagne, conduit par un grand ami de sa jeunesse, malgré le risque considérable de ce transfert, car son autonomie avec le matériel portatif n'est que de quelques heures.
Nous allions le voir de temps en temps, nous avions grand plaisir à discuter de choses et d'autres avec lui et sa femme, lui intervenant par écrit. Son courage et sa volonté nous ont toujours impressionnés. Nous garderons de lui, ma femme et moi, un souvenir très affectueux et très admiratif.
Charles-Henri Arnould (N53)