Claude BERTARD (décédé en 2003)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1949). Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Octobre/Décembre 2003.

Emporté par une maladie foudroyante, Claude Bertard est décédé le 8 mai 2003.

Il avait préparé le concours d'entrée à l'Ecole dans la taupe de Nancy où déjà son autorité s'était affirmée auprès des camarades qu'il retrouvera à l'Ecole.

Pendant ses études il se distinguait par une grande originalité, un non-conformisme qu'il conservera sa vie durant, et surtout par des dons certains pour le basket ball. Il inaugura une conception moderne du cursus en interrompant ses études en fin de 2ème année pour effectuer un stage long de un an aux Houillères du Bassin de Lorraine. Il termina sa 3ème année d'études avec la promotion 1950 : c'était déjà de la formation en alternance telle qu'on la pratique aujourd'hui.

Il débuta sa carrière professionnelle au Pérou dans une mine de pyrite de la cordillère des Andes.

Rentré en France en 1958 il en profita pour passer une licence d'espagnol et un DES de lettres modernes.

Il intégra ensuite le centre d'études et de recherches des Charbonnages de France où il étudia particulièrement les problèmes d'aérage et de grisou et où il retrouva nombre de ses camarades d'Ecole. En 1963 il partit en coopération en Côte d'Ivoire et au Sénégal comme enseignant et revint au Cerchar de 1965 à 1970 avec une mission de deux mois au Mexique. Une partie importante de sa vie professionnelle fut ensuite consacrée à Salsigne, seule mine d'or française, qu'il dirigea de 1970 à 1980 d'abord comme directeur puis comme PDG dans des circonstances économiques difficiles que connut cette mine. Il se consacra ensuite à l'enseignement, d'abord à l'Ecole des Mines d'Alès, puis à partir de 1984 dans des missions au Gabon, à Libreville et à Franceville.

Après sa retraite en 1987 à Carcassonne, il poursuivit son activité d'enseignant pour des missions humanitaires au sein des associations AGIR et ECTI, notamment en Côte d'Ivoire, au Chili et en Roumanie. Il assouvissait ainsi sa passion pour l'humanité qu'il souhaitait faire progresser grâce à l'enseignement.

Pendant sa retraite il s'était impliqué entièrement dans la gestion des associations de tutelles et des associations de paralysés au plan national.

Toute sa vie professionnelle, les choix de vie qu'il a fait, son implication totale au service des autres relèvent de sa vision humaniste de la vie, servie par une immense culture et une mémoire phénoménale. Il avait épousé Odile qui partageait entièrement ses conceptions et ses choix de vie. Ils eurent cinq enfants et de nombreux petits-enfants. Il eut le malheur de la perdre en 1991.

Il retrouva une vie de famille en épousant Julie en 1996.

Les nombreux camarades qui l'ont connu à l'Ecole ou dans sa vie professionnelle garderont de lui le souvenir d'un homme d'une forte personnalité, dévoué aux autres, traçant droit le chemin qu'il avait choisi. Nous présentons à sa femme Julie, à ses enfants et petits-enfants le témoignage de notre amitié et de notre compassion.

J.P. Samoun