La société Berger-Levrault est bien connue à Strasbourg et à Nancy pour avoir été un imprimeur habituel des oeuvres issues de différentes facultés de l'Université. Nous reproduisons ci-dessous deux pages extraites de la plaquette imprimée en 1000 exemplaires par Berger-Levrault le 25 juillet 1939 en hommage à son ancien président.
Ces pages consacrées à la mémoire de Georges Friedel ne seraient pas complètes s'il n'y était fait mention d'un aspect de son activité qui, pour différent qu'il fût des préoccupations du professeur et du savant, lui tenait cependant à coeur : le rôle qu'il joua pendant plus de vingt ans comme administrateur et président du Conseil d'administration de la Société Imprimerie et Librairie Berger-Levrault.
Pour en rappeler le souvenir, avec toute la discrétion qu'il aurait aimée, il convient de citer ici quelques-unes des phrases prononcées, à l'assemblée générale des actionnaires de cette société, par M. Paul Perdrizet, son successeur à la présidence :
«... Le 13 décembre 1933, votre Conseil, s'inclinant devant un voeu formellement exprimé, avait laissé la seule famille de notre vénéré président le conduire au champ du repos. Qu'il nous soit permis aujourd'hui de nous associer à ce grand deuil. D'autres que nous, à l'École Nationale des Mines de Saint-Etienne, à l'Institut de Minéralogie de l'Université de Strasbourg, se proposent de commémorer ailleurs le savant et le maître. Je me bornerai à vous rappeler brièvement ce que notre société doit à Georges Friedel.
« Fils de Charles Friedel, de l'Institut, l'un des créateurs de la chimie organique, Georges Friedel était né à Mulhouse, le 19 juillet 1865. Il était entré en 1885 à l'École Polytechnique, major ex-aequo avec Edouard de Billy, qui devint son ami, et Carlo Bourlet, qui fut le mien à l'École Normale. En 1888, il épousa Mademoiselle Hélène Berger-Levrault. A la transformation en société anonyme de la commandite par actions Berger-Levrault et Cie, il était élu le 31 octobre 1910, administrateur de la maison.
« Par dévouement à la famille dans laquelle il était entré, Georges Friedel n'hésita pas à ajouter à ses lourds labeurs de fonctionnaire et de savant, la tâche souvent morose et ingrate de maintenir dans la bonne voie une vieille affaire... Il avait assumé, le 28 août 1913, les fonctions de président de votre Conseil ; il les garda jusqu'à sa mort. Ce qu'il fut pour la maison Berger-Levrault pendant ces vingt années, pendant la guerre et l'après guerre, seuls le savent exactement les membres de votre Conseil qui ont pu apprécier la largeur de ses idées, la pénétration de son intelligence, la prudence de ses avis, la bonté de son coeur. Son départ prématuré nous a privé d'un chef en qui nous avions une confiance absolue... ».