Ingénieur civil des mines, ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (Promotion 1888). Décédé le 13 juin 1899.
Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, janvier-février 1900
Le 14 juin 1899, les camarades de Jules-Etienne Bastide avaient la stupéfaction d'apprendre la mort de leur ami, décédé la veille, après une très courte maladie.
Alité à la suite d'un léger accident, Bastide ne paraissait pas s'inquiéter. Quelques camarades voisins seuls avaient pu être avertis ; mais le malade ne parlait que de la prochaine reprise de son travail, quand l'état a empiré brusquement, et la mort l'a emporté à Raches (Nord), où il dirigeait le foncage d'un puits par le procédé de congélation.
Jules-Etienne Bastide était le fils de notre camarade Bastide, sénateur l'an dernier. Le malheureux père, à la suite du terrible coup qui l'a frappé, a renoncé à la carrière politique, et n'a pas voulu se présenter au renouvellement partiel de février.
Né à Paris, le 13 mars 1865, soldat engagé volontaire de la classe 1882, Bastide était entré en 1888 a l'École supérieure des Mines, comme élève externe, après avoir suivi les cours préparatoires et en était sorti diplômé en 1891. Il a débuté, la même année, aux mines de Dourges, où il est resté comme ingénieur de fosse jusqu'en septembre 1895.
Démissionnaire a cette date, a la suite de la mort du directeur, M. Voisin, et du départ de l'ingénieur en chef, M. Rouy. notre camarade, il suivit ce dernier et fut attaché a titre d'ingénieur a la Société de fonçage de puits et travaux de mines dont M. Rouy est administrateur.
Il avait dirigé l'installation des sondages et tous les travaux préparatoires de congélation pour le fonçage d'un puits de cent cinquante mètres de profondeur a Auboué Meurthe-et-Moselle). Il avait été envoyé a Raches depuis un mois.
Tous ceux qui ont connu Bastide ont apprécié la droiture et la loyauté de son caractère. Il aimait passionnément sa profession et toutes les questions qui s'y rattachent. D'un abord un peu froid aux premiers instants, lorsque la conversation était amenée sur les questions techniques et sur les questions sociales, il s'animait bientôt, et ses vues parfois originales, mais toujours fortement raisonnées et sincèrement soutenues, faisaient grande impression sur ses interlocuteurs. C'était un ami parfait et sur, que regretteront tous ceux qui l'ont approché.
C'était de plus un ingénieur appelé à devenir un homme de haute valeur technique, aimé de ses chefs comme de ses inférieurs.
Nous envoyons au père éploré et a la famille en deuil, l'expression de notre profonde sympathie.
F. TIXIER